You & Me . { Pv

.Gäldhiem.

La vie est un éternel combat. Je l’avais appris il y a longtemps et je pensais que plus rien ne pourrait m’étonner. J’avais tord, le cœur peut encore saigner même après d’innombrables blessures. Peut-être que je l’ai compris trop tard, bien trop tard pour nous sauver. C’est ainsi que notre monde a basculé. Une simple phrase a réussi à m’éloigner de toi. Qui sait, elle était peut être justifié et je me suis emballé. On a tellement souffert ensemble que je m’étais dit que jamais rien ne pourrait nous séparer. Une nouvelle chose pour laquelle je m’étais trompé. Tout peut arriver et la vie nous réserve des surprises qu’elles soient bonnes au mauvaises. C’est ainsi que je suis parti, t’abandonnant tel un lâche. Au début, j’ai respecté la distance, ne franchissant pas le kilomètre pourtant si crucial à notre survie. Mais les heures ont passé, les jours ont commencé à défiler. Notre rupture était peut être prévue depuis la nuit des temps. Tu souhaitais être normale. Au fond, peut être que quelqu’un a exhaussé ton vœu. Car un beau jour, à mon réveil je ne sentais plus ta présence, je n’entendais plus tes appels dans mon esprit. J’ai alors abaissé ce mur protecteur qui nous séparait et rien, il n’y avait que le vide. Comme si tu avais à ton tour disparu. Ravalant mes idées noires à ton sujet et avant tout ma fierté, je tentais de t’appeler mais je ne reçus aucune réponse. Le vent, juste ça comme si, de l’autre côté de mon esprit se tenait une immense plaine et que tu ne faisais plus partie de celle-ci. J’ai alors tenté de te retrouver, je savais que tu serrais encore à LD mais ma recherche fut vaine. Comme si nous étions deux aimants et que nous nous opposions. Tout me forçait à m’éloigner, loin d’ici, loin de toi, de nous. Mes yeux ne laissèrent aucune larme passer. C’était surement mieux ainsi, que tu es enfin la vie dont tu rêvais et que plus jamais tu ne me revois. Alors doucement, j’ai franchi la distance, j’ai avancé durant un bon moment et je me suis arrêté. Ce ne fut qu’à cet instant que je me retournais vers l’endroit d’où je venais. Ecoutant avec une intense précaution les battements de mon cœur et ma respiration, je remarquais que rien n’avais changé. Je ne souffrais pas de l’éloignement. Je suppose que pour toi s’en était de même. Pourtant tout avait changé car soudain je me retrouvais seul. Tu as du souffrir tout comme moi je l’ai fais car jamais nous n’avons été séparé aussi longtemps. Je suis parti, emportant avec moi cette part de vide. Si nous étions désormais séparés et ce, dans tous les sens du terme, alors je n’avais plus rien à faire ici. Qu’allais-je devenir, un léopard sauvage, comme si j’avais été relâché dans la nature ? Surement. De toute manière il n’y avait pas trente possibilités. Dans un dernier regard, j’embrassais cette vie que je m’apprêtais à quitter. Je pense que ça vaut mieux pour nous deux et avant tout pour toi. Du moins c’est ce que je croyais…

Alors que j’avais abandonné ma vie passée, je ne parvenais pas à t’oublier. Un beau matin, une étincelle explosa en moi. Je sentis peu à peu mes muscles bouillirent tel un volcan. Le sang dans mes veines se cristallisa pour tout à coup, relâcher la pression. Je cru que mon sang s’était transformé en flammes. Je sentais sa morsure brûlante se propager dans mon corps, lécher mes entrailles, et tandis que mon esprit s’évadait, je me suis dit que c’était la fin. Ma dernière pensée à cet instant fut surement pour toi. J’espérais que ta nouvelle vie te plaisait, que tu pouvais enfin être toi-même, débarrassée de ce poids qui t’empêchait d’avancer depuis des années. Je n’avais aucun regret car je te pensais heureuse. Et lorsque la douleur fut à son maximum, je fermais mon regard sur le monde, attendant que tout s’arrête. Mais ça ne se passa pas comme je m’y attendais. Je tournais l’échine vers le ciel et mon corps se souleva de terre. Lorsque je fus à environ cinq mètres du sol, mon corps se contorsionna et je commençai à tourner sur moi-même. Un éclair déchira alors le ciel et la brume tomba tout autour de moi mais aucune pluie ne fut au rendez-vous. Etait-ce ça la mort ? Je ne savais que penser, mais j’étais prêt à endurer tout les supplices du monde. Ce fut soudain le noir le plus complet.

La boule lumineuse que j’étais s’enflamma et sa lueur fut tellement vive que personne n’aurait pu la contempler. J’avais à cet instant un étrange pressentiment, comme si l’histoire n’allait pas s’arrêter ici. Après une lutte acharnée contre mon esprit, ma douleur et cette petite étincelle, je revins sur terre. Mes pattes foulèrent à nouveau le sol et j’ouvris les yeux. Je me sentais changé, plus fort qu’autrefois mais également, bien plus différent. Que c’était il passé, qu’avais-je fais ? J’eus bientôt une réponse lorsque je m’approchais d’une flaque. Mes babines se retroussèrent lorsque je vis mon propre reflet. Ce n’était pas moi et pourtant, je reconnaissais mes traits. Je pense que je suis devenu ainsi car j’ai résisté durant cette attaque. Je ne voulais pas changer, juste mourir, je souhaitais qu’on me laisse partir. Alors la génétique a fait son travail. En y réfléchissant, je pense qu’au début je devais muter en un lion et mon esprit à tout bonnement refuser cette obligation et ce, sans que je ne le sache. Je voulais mourir, pas me transformer en un stupide chat à crinière. Alors ma volonté à fait la part des choses, j’ai gardé mes tâches mais ma morphologie a évolué. Je suis plus imposant qu’auparavant, plus grand et plus fort mais est-ce que tout ça en vaut vraiment la peine. Je ne sais pas mais une chose est sur. Quitte à crever, je veux revoir ton sourire une dernière fois. Je veux voir les flammes grises danser dans tes yeux. Une unique demande et après je serais prêt à mourir, à te laisser en paix. Ne cries pas en me voyant, ne me fuis pas non plus je t’en pris. Car malgré tout ce que j’ai pu dire ou penser, j’ai besoin de toi à mes côtés. Alors oui j’ai changé, je suis devenu un monstre, une erreur de la nature mais j’ai résisté. Je ne voulais pas changer, surement car j’espérais qu’ainsi tu pourrais me reconnaître. Si aujourd’hui je suis teinté de noir je pense que c’est du à tes émotions, à la tristesse et la colère qui devait émaner de ton cœur, tout comme du mien. Si je reviens c’est avant tout pour moi car j’ai besoin de savoir si tu es heureuse aujourd’hui, voir comment tu as évolué en mon absence. S’il le faut, je te regarderais de loin et pourrait ensuite partir, comme si de rien était, comme si je n’avais jamais existé. Ce que je suis aujourd’hui n’a pas vraiment d’importance mais je crois bien que le nom qu’on pourrait me donner c’est jaglion. Oui, je suis devenu un hybride. Mais il fallait bien faire des sacrifices pour pouvoir te revoir ainsi que pour garder mes tâches. Alors oui je ne suis plus le même et je ne le serais peut être plus jamais mais désormais je m’en fiche. La seule chose qui m’importe c’est de savoir comment tu vas. Je n’en peux plus d’être si loin de toi et en y réfléchissant je ne sais pas si notre lien s’est reformé au même moment où je me suis transformé. Nous verrons ça lorsque je te croiserais. C’est dans ce moment véridique que je saurais si oui ou non nous sommes toujours moitié. Car sans ce lien, tu ne me reconnaîtras pas dans la foule.

Mes pas aussi douloureux soient-ils m’ont porté jusqu’ici. J’ai passé la grille en fer forgé, celle de l’entrée, celle que nous avons passé ensemble lorsque nous sommes arrivés à LD. Mon cœur bat tellement fort dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’il va exploser ma cage-thoracique pour en sortir. Je ne peux pas m’empêcher de penser à toi et je sais que dans quelques secondes je risque de t’apercevoir. D’ailleurs, ne serait-ce pas toi, là-bas assise sur ce banc. Tu es seule comme toujours et je ressens comme un vide étrange tout autour de toi. Aurais-tu toi aussi mal digéré cette situation, t’a-t-elle fait autant de mal qu’à moi. Est-ce qu’une fois encore je me serais trompé en osant penser que te laisser seule t’aurais fait le plus grand bien, qu’en faisant ce geste je te laissais la vie normale dont tu avais toujours rêvé. Au fond, il semblerait que je me sois trompé sur bon nombre de choses. Et je pense que toutes les excuses du monde ne me pardonneront pas mais je t’en pris, si ce lien existe toujours alors retourne toi et vois ce que je suis devenu. Dit moi si tu veux encore de moi ou laisse moi mourir…