Je t'aime. Moi non plus (: . || Amant secret ♥

« Nan mais vas y laisse tu me prend la tête là. Ouais c'est ça j'vais prendre l'air @_@ ! »


Et bam, je sors encore une fois de la chambre en claquant la porte. De MA chambre en plus. C'est dingue le nombre de fois qu'on peut s'engueuler en une journée Lauri' et moi. Si on s'est pas crié dessus au moins une fois dans la journée c'est que ça va pas : O. Sauf que là ce soir c'était légèrement violent. Au début ça partais normal quoi on s'engueulait parce que j'avais ,sans faire exprès, zapper au moment où le clip du groupe préféré de môdame passait à la TV. Puis après ça à dévier sur Amber, sur le fait que je sois fiancé que c'était là merde que je t'aime moi aussi même si t'es une grosse patate et tout ce bordel quoi. Du coup j'avançais dans le couloir plein de rage espérant intérieurement que la brune me suive, ouais parce que quand elle s'énerve ces cheveux deviennent noir c't'affolant. Mais rien. J'ai beau ralentir comme un malade au niveau de l'intersection ma porte ne s'ouvre pas. ET MERDE ! Du coup c'est encore plus énervé que j'avance en ronchonnant. Ah ouais nan mais elle n'énerve là. J'ouvre la porte du hall violemment pour sortir dehors. Le temps est gris et j'm'en balance. C'est certes pas mon t-shirt ni mon jean qui me protégeront d'une averse mais c'est déjà ça. Et puis si l'autre m'aurait pas pris la tête peut être que j'aurais pensé à mettre ma veste ! Tiens pour la peine si j'ai un rhume j'la ferrais culpabiliser. J'avance ainsi dans le parc les mains dans les poches l'air morose. J'remarque par ailleurs que Ches m'a pas suivie. Ah ah comme par hasard. J'suis sur qu'il est rester avec l'autre perroquet là ! Impossible de les détacher les deux là maintenant. Pff. Traitre.
Sans m'en rendre compte je quitte les sentiers. Puis là. C'est le drame. Mon regard croise une silouette que j'avais vraiment. Mais alors vraiment pas envie de voir maintenant. Je grommelle entre mes dents.


« Bah tiens comme si j'avais besoin de ça. »


Aaron Dwayne A.K.A le briseur de coeur. Et oui je sais ce que t'as fait à Lauriane et j'ressens chaque jours le manque que tu m'impose Dwayne. Tain salopris de Dwayne. Y'a des jours tu me manques tellement que j'ai l'impression de crever tant ça fait mal. J'évite de le regarder dans un premier temps préférant fixer un arbre non loin de lui. Quand soudain j'me dis que bordel. J'suis Wolfgang Maël Loewer ou pas ? @_@. Oh ! Elle est passé où l'arrogance du puma ? @_@. Soudain remis d'aplomb j'arbore un sourire des plus ironiques et m'arrête en plein milieu de la sorte de plaine pour dire à Aaron assez méchant. Pour pas changer dira-t-on.


« Aaron Dwayne le vendeur de rêve en personne. Ça t'as fait quoi de détruire Lauriane ? T'as encore d'autre cible comme ça juste pour savoir ? Espèce de sale connard tu caches bien ton jeu en faite sous tes airs de gentil petit gars. T'es qu'une espèce d'enfoiré. Et dire que j'croyais que tu faisais parti des mecs qui n'avaient rien en commun avec moi je me suis trompé. T'as kiffé quand elle a pleuré pour toi ? Nan .. Nan j'suis sur t'as même pas penser à elle. J'suis sur que t'as pensé qu'à Katey. Tss. »


J'avais besoin de l'attaquer. Besoin de le prendre comme bouc émissaire. Besoin d'une personne pour déverser ma colère et il a fallut qu'il passe. Tant pis pour lui. Ça tu vois Dwayne ces attaques gratuites t'en ferrais pas les frais si j'pouvais me passer de toi. T'en ferrais pas les frais si ce que je ressent pour toi était moins puissant.

Et merde. ET MERDE ! Furieux, Aaron balança son portable à l'autre bout de la pièce. Dans un bruit de fin du monde il explosa sur le mur d'en face. Une mauvaise nouvelle. Une putain de mauvaise nouvelle. Le jeune homme se laissa tomber sur son lit en se mordant le poing d'angoisse. PUTAIN ! C'était pas possible, c'était une blague. Il ne pouvait pas lui faire ça ! Pas maintenant ! Et pourtant si. Aaron ferma les yeux en sentant la boule dans sa gorge manquer de l'étouffer. Son souffle rauque agita sa poitrine alors qu'il se plaquait le poing sur la bouche. « Aaron ? Aaron qu'est ce qui se passe ? » Il ferma les yeux plus fort encore et son bras se mit à trembler. La voix paniquée de Gaïa qui entrait dans la pièce se répéta, appelant son prénom. Elle ne comprenait pas pourquoi il s'était soudainement fermé, mais la tristesse et la douleur qu'elle lisait sur son visage n'avaient rien de rassurant.

« Quoi ?! Quoi ? Qu'est ce qui se passe Aaron ? » Elle se posa sur son épaule alors qu'il s'asseyait, les yeux scotchés sur les restes de son portable, secs et grands ouverts.
« Clyde. Clyde est à l'hôpital. Il... » il se mit à respirer très rapidement et se pris la tête entre les mains.
« Aaron ! Aaron arrête, calme toi. »
« Il a un problème aux poumons. Si jamais.. Si jamais ils ne trouvent pas de solution il va.. »

Les mots s'étranglèrent dans sa gorge et le poing qui lui enserrait le ventre se fit plus dur encore. Gaïa ouvrit la bouche, choquée. Ça ne pouvait pas être possible! Clyde était fort comme un roc ! Le souffle rauque, Aaron se leva brusquement. J'ai besoin d'air. Presque en courant, il se jeta sur la porte, l'ouvrit brutalement, la claqua dans son dos et s'enfuit aussi loin que son souffle le lui permettait. Gaïa se laissa tomber sur le lit, détruite. Après une centaine de mètres il ralentit l'allure et finit par marcher a grands pas. Ça ne pouvait pas être possible ! Pas lui ! Pas Clyde ! Non ! Impossible. Aaron se passa la main le visage et serra la mâchoire en sentant sa vue se voiler. Des pas retentirent non loin de là. Bordel, faites que ça soit quelqu'un qui ne me connait pas. Ne t'arrête pas. Ne t'arrête pas, je ne suis pas là ! Il ravala sa peine pour qu'elle ne soit pas trop visible, leva les yeux en entendant la personne s'arrêter et l'appeler par son nom. Cette voix. Il l'aurait reconnue entre mille. Dans une foule, au milieux des cris et des lamentations même de l'enfer. Wolf. PUTAIN >__< ! Est ce que UNE fois dans ma vie j'aurais ne serait qu'un peu de CHANCE ?! Apparemment on ne l'avait pas programmé avec cette option là. Cette voix sarcastique. Qui lui brûlait la peau rien que de l'entendre. Et les mots qu'il prononça lui firent encore plus mal.

« La ferme Loewer ! C'est pas le moment. Tu sais rien de tout ça alors tu te la ferme ! » il jura mentalement, sentant sa voix beaucoup moins assurée que d'habitude. Il s'approcha plus près de Wolf, le fixant avec un semblant de rage au fond des yeux. « Ne prononce pas son nom, tu m'entend ? De toute manière tu ne comprend rien à rien, tout ce que tu sais faire c'est tout faire foirer. Faire foirer tout ce que tu touche, Loewer. Tu m'lâche maintenant. Va cracher ton venin ailleurs. »

Il effaça ses épaules et continua de tracer sa route. Si il ne s'éloignait pas de Wolf il allait finir par craquer. Et qui sait comment cette histoire se finirait ? Chaque mot lui brûlait la gorge et sa tête lui faisait un mal de chien. Savait-il ? Avait-il la moindre idée de l'état dans lequel Aaron se mettait rien que d'entendre sa voix ? C'était si brouillon dans sa tête qu'il ne pouvait le définir. Tout ce qu'il savait en ce moment c'était que ça lui faisait mal. Beaucoup plus mal qu'il ne voudrait l'admettre. Oh putain, Clyde...

La douleur, la vraie celle qui vous prend au tripe et ne se barre qu'après un long moment. Cette garce insidieuse qui vous matraque l'esprit. Cette espèce de monstruosité sans non. Elle était là. Elle était présente. Je la sentais tout autours de nous. Tout autour de lui. J'aurais été dans un état un peu plus calme sans doute ne me serrais-je pas emporter suite à ces paroles. J'aurais aussi relever le tremblement dans sa voix. Si seulement j'étais plus calme. J'aurais vu qu'il était plus que mal au point. J'aurais vu que c'qu'il avait besoin là maintenant c'était vraiment que je le lâche que je le laisse tranquille. Ou qu'au moins je ne l'attaque pas.
Si seulement j'étais calme.
Là je le fusille du regard alors qu'il passe à coter de moi. J'attrape son bras pour l'arrêter dans sa marche et le retourner. Mon regard noir fusille ces yeux gris. J'avale difficilement ma salive quand de nouveau une vague de tristesse m'envahit. Qu'est ce qui se passe Dwayne ? Qu'est ce qu'il t'arrive ? Je hais mon dons dans de tel moment. Mais la colère balaye aussi sec les sentiment du brun face à moi et ma voix claque dans l'air comme un véritable poison.


« Katey Leeh. Je sais rien de tout ça .. Mais tu t'entends... Tu m'fais rire Dwayne c'est moi qui fait tout foiré ? T'es sur de ça ? C'est pas plutôt toi qui aurait tout fait foiré autours de toi ? Il te reste qui maintenant hein ? Il te reste QUI ?! »


Sans doute beaucoup d'amis. En faite j'en sais rien j'dis ça comme ça. Je sais que le point faible de Dwayne c'est ces potes. Je sais qu'il ferrait tout pour eux et qu'il devient très fragile quand on les touche. Je suis un homme manipulateur qui va remarquer ces petits détails qui vont trahir les gens sur leur faiblesse. Et la plus grosse faiblesse de Dwayne était qu'il était sentimental peut être un peu trop. Il s'attachait -trop ?- vite aux gens et avait tendance à ne jamais les oublier. C'était un type bien. Et tout ce que je lui balançait à la tronche n'était que pur médisance, qu'un mensonge à l'état brut fait pour déstabiliser, pour rendre vulnérable, pour toucher là où ça fait mal.


« T'es qu'une merde incapable d'aider ceux qui t'aime. Une espèce de salopris qui laisse tomber les gens dès qu'il en a plus besoin. Tu t'crois au dessus des autres parce que la plupart des élèves trouve qu'Aaron Dwayne est cool ? Fait moi rire. »


Je ne l'ai toujours pas lâcher du regard et ma main s'est légèrement resserré sur son bicep. Montre moi ce que t'as dans le ventre Dwayne. Montre moi de quoi t'es capable. Explose. Explose pour que j'puisse me vider de toute ce que j'ai sur le cœur. Explose.

Blême de rage
Rouge de honte
Vert de gris

Son bras l'arrêta net et il retint l'envie de lui en mettre une. Il n'avait pas le cœur à ça, vraiment. Brusquement, Loewer l'obligea à se retourner et serra un peu plus son biceps. Ses yeux noirs étaient plantés dans les siens et il se sentit bizarrement écrasé par le poids de ce regard plein de haine.

« Katey Leeh. »

Aaron étouffa un juron et tenta de se dégager. Mais il tenait bon. Et à vrai dire il était comme cloué sur place. C'était comme si par la seule force de son regard Loewer avait bloqué l'encre. Récif au milieu d'un océan déchainé, il ne voulait pas le laisser partir et allait forcément le faire couler à un moment ou a un autre. Un souffle rauque s'échappa de ses lèvres et il recula d'un demi pas. Qui ? Qui il lui restait à présent. Aaron sentit son visage se décomposer. Il avait perdu Lauriane, il avait perdu Baya, il avait perdu Mayleen et il était presque sur que les autres aussi le détestaient pour ce qu'il avait fait à Lauri. Bon sang ! Cet enfoiré avait raison sur toute la ligne. Aaron sentit son cœur se serrer. La ferme connard ! Son cri silencieux ne franchit pas la barrière de ses lèvres, il avait la gorge bien trop nouée pour cela. Lâche moi ! Lâche moi... Mais Wolf continuait, intarissable. Pour une fois, n'aurait-il pas pu se la fermer, tout simplement ? Le laisser tranquille le temps qu'il récupère. Mais non. Il lui balançait à la figure des horreurs. Et rien ne blesse plus que la vérité. Aaron s'immobilisa un instant, ses yeux gris plongés dans ceux de Wolfgang. Sais-tu a quel point tu me fais mal ? Il serra la mâchoire, baissa les yeux au sol et se dégagea brutalement. Il recula d'un pas, le souffle court.

« Ta gueule. Tu mens. TU MENS ! Je ne laisse tomber personne, PERSONNE ! Tu m'entend connard ?! » il avait beau crier sa voix était plus aiguë que d'habitude. La gorge serrée, il continua d'une voix faible. « Tu n'étais pas là, t'en sais foutrement rien. Absolument rien. »

Il secoua la tête et recula encore. De la rage habitait encore ses yeux secs. Il tenta de mettre autant de hargne que d'habitude dans sa voix, dans ses mots. Qu'elle ne tremble pas au moins. Il réussit. A moitié.

« Laisse. Moi. » lâcha-t-il d'une voix blanche, détachant chacun de ses mots pour bien se faire comprendre.

Avant que je pète un câble. Comment pouvait-il penser que Wolf avait raison ? Parce qu'il a raison, tout simplement. Alors c'était ça qu'il était ? Un simple con qui prenait chez les autres et ne rendait jamais ? Prenait tout ce qu'il pouvait, suçait jusqu'aux dernières gouttes de sang de sa proie et s'en allait en la laissant agoniser ? Ça n'était pas possible, il n'était pas devenu quelqu'un comme ça. C'était impossible. Ça n'était pas vrai ! Il n'avait pas rit quand Lauriane avait pleuré, non ! Loin de là. Mais il ne pouvait rien pour elle, non ? Les poings serrés, Aaron se dit qu'il préférait recevoir la lame de Kyllian encore une fois dans le ventre, plutôt que de sentir cette horrible peine dans son coeur. Il se passa la main sur la bouche, cherchant à chasser cette impression de son visage. Ne surtout pas le montrer. Pas à lui. Brusquement, il fit un pas en avant, trouvant la force de river ses yeux gris dans ceux de Loewer.

« C'est toi qui me dit ça ? Bordel si ya quelqu'un ici qui ne peut pas me faire la leçon c'est TOI ! C'est toi Loewer ! Alors arrête de faire ton chevalier servant. C'est pour qui que tu fais ça, hein ? Ça t'amuse de.. » il détourna les yeux, les ferma en tentant de contrôler sa voix. Aaron déglutit difficilement. « T'es qu'un connard, et tu me feras pas croire que c'est moi le pire d'entre nous. C'est ça, hein ? Tu le sens et ça t'éclate de me faire encore plus mal... » il posa le dos de sa main contre ses lèvres, comme pour se faire taire lui même. « Oh putain... »

Et si elle ne porta surement pas jusqu'aux oreilles de Wolf, sa voix se brisa plus que jamais. Putain.

Ces épaules se dérobent, il recule. Fuis. Se terre. Un véritable animal blessé. La tristesse qui l'envahit ne m'épargne pas et je le hais. Je le hais pour ces foutus sentiments. Je fixe ces cheveux, puisqu'il a baissé les yeux alors que ma voix claque suite à ces paroles foutrement stupide.


« C'est toi qui ment. Tu t'mens à toi même. Reconnais le au moins crois moi ça te ferra avancer. Ou peut-être pas les cons dans ton genre ça reste toujours au même stade. »


Laisse moi. Sa voix blanche me fait sourire. Un sourire goguenard, un sourire qui veut bien dire que nan . Nan j'te laisserais pas. J'te pousserais à bout.


« Laisse moi nan mais tu t'entend ? J'te laisserais pas comme toi t'as pas voulu me laisser à une certaine soirée. Et on se demandais pourquoi j'étais parti .. Peuh y'a pas à cherche bien loin. »


Nan là j'avoue que j'suis horrible. Mais de toute façon j'suis sur qu'il s'en fiche. Limite ça a du lui faire des vacances que j'me casse faire la guerre dans ce bourbier. La haine m'envahit soudainement plombé par sa foutu tristesse. Arrête Dwayne. Arrête. Ces yeux se plantes dans les miens et je soutiens son regard. Son foutu regard gris, ces putains de yeux dont j'me détacherais jamais si seulement je pouvais. J'suis tellement frustré de pas pouvoir lui dire tout ce que je ressens. Et ouais c'est moi qui te dis ça. C'est moi qui te raconte toute ces conneries. Avec un soupire je le regarde détourné les yeux. Oh oui. Il est mal. Mais c'est pas fini Aaron. C'est loin d'être fini.


« Oh le pauvre petit Aaron. Pour une fois qu'il est un peu retourné legrand vilain Wolf vient l'emmerder. Tu vois connard ce que tu ressens j'le ressens aussi.. Tu vois enfoiré tout ce qu'à longueur de journée je peux ressentir à cause de connard dans ton genre qui sont pas foutu de rendre heureux les autres ! Des putains d'égoïste de merde ! Pfff enfoiré de mes deux. »


Je supporte pas là qu'il détourne les yeux comme ça. J'ai envie de péter un plomb. J'suis en train de péter un plomb ! Entre Lauri' qui m'en veut et lui là ! PUTAIN ! J'le choppe par les épaules et plante mon regard noir dans ces yeux gris. Ces putains de yeux gris.


« REGARDE MOI ! REGARDE MOI PUTAIN AU LIEU DE BAISSER LES YEUX SOIT UN HOMME ESPECE DE CONNARD ! »


Il est là. Il est là le problème avec toi. T'es pas foutu de voir ce que je ressens pour toi. T'es pas foutu de desseller dans mon regard tout l'amour que j'te porte. T'es même pas capable de sentir les accents bourré de remord qui hante ma voix. Je te fais mal. Je le sais. Te faire mal c'est une façon t'attirer ton attention. Si j'te détruit c'est avec l'idée que tu puisses te reconstruire. Plus fort, que tu changes. J'veux te détruire pour que tu deviennes un autre homme. Un autre homme que je détesterais. Malheureusement. T'es pas foutu de faire ça non plus.

Il. Était. Horrible.

« Laisse moi nan mais tu t'entends ? J'te laisserais pas comme toi t'as pas voulu me laisser à une certaine soirée. Et on se demandait pourquoi j'étais parti .. Peuh y'a pas à chercher bien loin. »

Le visage d'Aaron se décomposa. Il sentit un frisson parcourir tout son corps, un frisson de dégout, de peur et de peine. D'une tristesse infinie. Alors c'était pour ça ? Pour ça que Wolf était parti ? Parti se faire tuer là bas. A cause de lui. Seulement de lui. Mais ça n'avait rien à voir ! Lui il ne lui avait pas dit autant de choses horribles. Si ? Il ne se rappelait plus, ne savait plus. Wolf chamboulait tout dans sa tête, sa simple présence le mettait dans un état pas possible. Il avait envie de crier, de courir, de le frapper, de pleurer, de s'enterrer, de le frapper encore. De s'effondrer. Et le voilà qui soupire. Il n'en a vraiment rien à foutre de le faire souffrir. Aaron sentit sa poitrine se comprimer d'une façon horrible. Il inspira profondément, manqua de s'étrangler tellement son cœur se serrait.

« Tais toi.. Tais toi... »

Il remuait à peine les lèvres, l'air détruit, et ses mots n'étaient que des murmures inaudibles. Cachés par la rage que Wolf plaçait dans chacun de ses mots. Tais toi ! TA GUEULE ! Je t'en supplie, tais toi.. Sentant sa main se mettre à trembler il serra le poing et Loewer l'attrapa par les épaules, lui hurlant au visage. Alors il le regarda. Il planta ses yeux gris dans les yeux noirs de Wolfgang. Se sentit littéralement tomber dans un abime sans fin. Le souffle court, sa vue se brouilla et il mit quelques instants pour comprendre ce qui se passait. Devant ses iris parfaitement unis, cerclés d'un fin liseré plus foncé que le reste de ses prunelles, une fine pellicule. Un voile brumeux. Une vague. Une tempête de larmes.

Trop contenues. Depuis trop longtemps. Sa gorge se serra et, choqué, il les retint. Putain ! Ce connard avait réussit à le pousser à bout ! Totalement à bout ! Ses lèvres tremblantes se tintèrent d'un rictus rageur et il attrapa brutalement Wolf au col. Il se rapprocha de lui, complètement perdu entre l'envie de lui en coller une et l'autre, plus étrangère, de s'enfuir en courant, se recroqueviller dans un coin et pleurer toutes les larmes de son corps.

« T'es content j'espère ? T'es content, hein ? Ça te fait plaisir de faire ça, tu te sens plus vivant ? Tu peux être fier de toi Wolf. Parce que, là.. » sa voix au début rageuse et basse se brisa et ses mains se mirent à trembler.

Il laissa le col glisser de ses mains, un instant perdu dans l'incompréhension. Pourquoi n'arrivait-il pas à se contenir ? Dans un accès de lucidité il lança un regard noir et brillant à Wolf, le repoussa et se retourna. Il s'en alla à grands pas, et dès qu'il eu tourné derrière une petite cabane il se mit à courir, aveuglé. Il ne voyait pratiquement rien, que du flou, retenant encore les larmes de la honte qui manquaient de déborder de ses yeux à chaque instant. Il finit par se laisser tomber contre un mur, près d'un buisson qui le cachait de l'université. Personne ne viendrait ici, il le savait parfaitement. Il ramena ses jambes à lui, posa ses mains sur ses yeux et posa ses coudes sur ses genoux. Tremblant.

Sans un bruit, dans un silence parfait, Aaron se mit à pleurer.

Et si ses larmes avaient pu crier sa douleur, sa souffrance, ses peurs, toutes les fois où il s'était retenu tellement fort qu'il avait cru qu'il allait exploser, elle l'auraient fait. Mais quiconque posait ses yeux sur lui en cet instant l'aurait deviné. Mais personne ne le verrait. Passant une main sur ses yeux trempés, Aaron secoua la tête en se le jurant. Personne ne verrait ça. Il ne fallait pas que quelqu'un le voie dans cet état. Personne. Même pas Gaïa. Non. Surtout pas Gaïa. Il ferma son esprit plus fort que jamais et se retrouva complètement seul. Ce qu'il voulait. Être seul. Et continuer de pleurer. Une bonne fois pour toutes.

Il se recroqueville. Il tremble.
Il se maudit. Il tremble.
Il pleure. Il tremble.
Toujours, il me semble.

Le choppait. L'attrapait pour qu'il me fixe pour qu'il me voit pour qu'il sente. Qu'il voit un peu plus loin que le bout de son nez. Sauf que là c'est plus de la rage que j'ai provoqué chez lui qu'une réelle prise de conscience. Pourquoi tout est si difficile ? Pourquoi faut-il qu'il aille si mal et que j'sois si con. Si j'en avais eu la force là j'lui aurais hurler que j'l'aimais. Si j'le sentais pas prêt à défaillir j'l'aurais frapper pour évacuer ce trop plein d'amour. Mon regard plongé dans le sien je ne pu que voir ces larmes emplirent ces prunelles. Et toute ma superbe s'effondra en un instant. Aaron.

Choqué, j'eu à peine le temps d'apercevoir la rage dans son regard qu'il m'attrapa au col, les bras ballant je ne réagit même pas me contentant de le fixer. Putain. Aaron. Il s'approche et mes doutes ne font que se confirmer. Merde … Aaron. . Ces mots plein de rage me font déglutir et une émotion prend possession de moi. Une émotion que j'ai pas vraiment l'habitude de ressentir. Le remord. Le foutu remord de l'avoir mis ainsi à bout. D'ailleurs il ne fini même pas sa phrase. Trop de tristesse trop longtemps contenu. Et il me lâche. Me lâche tout en me servant un de ces regards noirs dont j'me souviendrais pendant un moment. Je l'avais blessé. Oh oui, et si à la base il était déjà ébranlé j'lui avait porté le coup de grâce. J'avais enfoncé le clous alors que j'aurais mieux fait de ne rien faire du tout. Il m'en voudrait. Je suis sur qu'il m'en voudrait. Mon estomac se tord alors qu'il disparaît derrière une petite cabane. J'suis tellement désolé Aaron. Le remord et le regret commence a me bouffer intérieurement. Sans m'en rendre compte je me mord même l'intérieur de la lèvres. Le regard fixé vers l'endroit où il a disparu je reste planté comme une statue. J'aurais pu rester là des heures à m'en vouloir, des heures à me dire que bordel. J'ai été trop con. Sauf qu'une petite voix dans ma tête m'a soufflait que je pouvais encore tout arranger. Que je pouvais encore le remonter à la surface.

Ni une ni deux je me suis mis à courir, hurlant le nom d'Aaron sans vraiment m'en rendre compte. Attend moi, me laisse pas. J't'en supplie me laisse pas. Je cours en me laissant porter par mon instinct. Mes yeux balayaient le décors devant moi à une vitesse folle je devais le retrouver. JE LE DEVAIS ! Et ces là entre deux foulées que mes yeux rencontrèrent sa silhouette. Bordel. Je me suis arrêter net à quelques mètres de lui. Recroqueviller contre le mur. Ce n'était pas vraiment l'Aaron Dwayne que j'avais l'habitude de voir.
Remord. Les regrets me bouffent encore plus. Rongeant mon esprit à chaque secondes. Me murmurant que grâce à mes conneries il me haïrait encore plus, qu'à force il ne pourra tellement plus me voir qu'il se cassera loin de moi. Me confrontant à ma pire peur. Qu'il m'ignore fasse comme si je n'existais pas qu'il me dise que je ne suis plus rien pour lui pas même un ennemi. La gorge sèche je m'approche lentement de l'homme pour qui je donnerais tout. Cet homme a présent si vulnérable. Là, les mains sur les yeux semblant vouloir caché tout les perles salé qui ruisselaient pourtant sur ces joues. A mesure des secondes qui s'écoule j'arrive près de lui pour dire d'une voix presque brisé en me rendant compte de ce que j'avais fait. De l'horreur que je lui faisais vivre.


« Oh putain Aaron.. »


Sur ces mots je m'accroupis face à lui. Putain. Dwayne qui pleure. Aaron Dwayne qui pleure ! Merde. C'est pas tout les jours que j'verrais ça. P'tain j'y est peut être était un peu fort tout à l'heure. Merde. J'm'en veux. Je peut pas supporter la vision de le voir aussi mal. J'aurais voulu bloquer mon pouvoir pour cette fois. J'aurais aimé ne rien ressentir de ce qu'il ressent. Tout ce bordel, toute cette douleur trop longtemps retenus, toute ces peurs et ces souffrances qui coulent sur ces joues. Je déglutie sans rien ajouter. Qu'est ce que je pouvais dire de toute façon ? J'ai jamais été reconnu pour mon savoir dans le réconfort. J'aurais bien posé ma main sur son épaules, j'aurais bien tenter de le prendre contre moi. En faite j'en crève d'envie de faire ça. Mais j'suis juste terrorisé à l'idée de lui faire péter un câble par ces simples gestes. J'suis terrorisé à l'idée qu'il puisse me repousser. Même si pour lui ça pourrait être bénéfique je ne voulais pas que toute cette tristesse se change en haine. Ça me ferrait trop mal s'il me massacrait encore une fois en hurlant qu'il me déteste.

Les lèvres serrées, Aaron s'efforçait d'être parfaitement silencieux. Il ne voulait pas qu'on le voie comme ça. Jamais ! S'entendant penser de la sorte, ses yeux se fermèrent plus fort et les larmes lui brûlèrent les joues. Quel crétin il faisait ! Qu'est ce qu'il en avait à foutre après tout de ce que les autres pensaient de lui ? De toute façon il n'avait personne. Il n'avait plus personne, c'était comme s'il était complètement vide. Wolf l'avait vidé. De toutes ses forces. De toutes ses convictions, remettant en cause tout ce qu'il était, tout ce qu'il avait jamais été. Qui était-il pour mentir à ses amis ? Avait-il seulement des amis, simplement ? Étaient-ils là à ses côtés quand il avait besoin d'eux alors qu'il s'effondrait ? Non. Non, il était désespérément seul. Même s'il s'était volontairement isolé, il espérait. Espérait que quelqu'un le cherchait en cet instant, s'inquiétait pour lui. Y avait-il quelqu'un dans cette université qui se souciait de lui, vraiment ? Ses épaules tremblèrent alors qu'il s'enfonçait dans un cercle vicieux, se posant mille questions sans sens, ruinant ce qu'il pouvait lui rester comme attaches. Et il s'empêchait toujours de faire du bruit, de se faire remarquer. Pourquoi ? Parce qu'un homme ne pleure pas. Ces mots s'inscrivirent dans son esprit dans des lettres de feu. Et il pleura encore. Rien à foutre d'être un homme ou pas ! Il avait mal, il fallait que ça sorte. Il ne pouvait pas le contenir plus longtemps. Au loin, il entendit son nom. Prononcé par cette voix qui le faisait toujours se retourner, dans n'importe quelle occasion. Crié par Wolf. Non.. non, pas toi, j't'en prie, vas t-en.. Alors que sa tête repoussait toute idée de le voir encore une fois, son cœur lui hurlait le contraire. Wolf n'était pas n'importe qui. Il avait besoin de lui pour exister. Exister vraiment. Putain ! Voilà qu'il s'était frayé un chemin jusqu'à son cœur et y avait prit une place si conséquente qu'il en étouffait. Aaron se recroquevilla plus encore, espérant sans y croire qu'il ne le verrait pas. Peine perdue. Même si les yeux noirs de Wolf ne le repéraient pas, comment passer à côté de cette formidable accumulation de souffrance et de tristesse ? Des pas résonnèrent sur le gazon et Aaron pressa plus fort ses mains sur ses yeux. Il allait surement l'enfoncer plus encore, se moquer de lui. Il aurait eu raison. Il aurait eu tord. Le pion tressaillit lorsque ses pas s'arrêtèrent et il serra les mâchoires, sentant les larmes monter plus encore. Vas-y, fais le, achève moi. La part sombre de toi n'attend que ça.

« Oh putain Aaron.. »

Il ouvrit les yeux sous ses mains. Il tressaillit. Il laissa glisser ses mains sur son visage, emportant les sillons qui marquaient ses joues comme une vague passe sur la plage, effaçant les marques et les cicatrices. Un souffle s'échappa de ses lèvres qui tremblaient sans qu'il puisse les arrêter, haletant. Ses bras retombèrent le long de son corps et ses doigts frôlèrent la terre sans qu'il les lâche complètement. Les muscles de ses bras trop contractés contrastaient avec l'apparente fragilité que pouvaient représenter ses doigts sur le sol. Les secondes s'égrenaient, lentes, interminables. Douces. Aaron leva ses yeux toujours brillants, ne pouvant empêcher une dernière larme de rouler le long de sa joue. Il posa ses yeux dans ceux de Wolf, ils s'y ancrèrent puissamment. Plus de colère, plus de haine, juste une profonde détresse. Pourquoi ?

Pourquoi tu m'as fais ça ? Pourquoi tu t'acharne comme ça sur moi ? Pourquoi je suis le seul a qui tu en veuille autant, et qu'est ce que ça veut dire au fond ? Tu me déteste ? Tu me hais ? Dis pas ça, j't'en prie. M'en veux pas, je suis pas comme ça d'habitude, j'arrive juste pas à me contenir quand t'es là. C'est indéfinissable, c'est trop grand pour être dit par de simples mots. Mais c'est quoi ? Hein ?! Qu'est ce que c'est, putain ! Aide moi, je suis complètement perdu, je sais plus si je dois te détester ou bien au contraire...

Ses yeux plantés dans ceux de Loewer. Et le monde qui disparait au fur et à mesure que toutes ces questions se bousculent dans sa tête. Tout qui disparait. Tout. Sauf Wolf. Il a l'air vraiment désolé. Il est si proche et en même temps si lointain... Aaron déglutit, le visage toujours marqué par la tristesse qui l'avait étreint pendant un court instant. S'il la ressentait toujours elle était à présent remplacée par autre chose. Une douce certitude l'envahit et comme la fine pluie après l'orage, il se sentait calme. Fatigué, éreinté, harassé mais emplit d'un calme pénétrant.
Aaron tendit la main, frôla la joue de Wolfgang, l'attira à lui et se pencha en avant. Posa ses lèvres sur les siennes.
Une autre larme incontrôlée s'échappa de ses paupières et il recula légèrement, le cœur meurtrit. Arrête de pleurer Dwayne ! Si sa main qui était restée à terre tremblait comme une feuille, celle posée sur la joue de Wolf était sereine et contrastait avec sa jumelle. Maël... Un souffle tremblant s'échappa de ses lèvres et il s'avança de nouveau pour l'embrasser encore. Qu'est ce qu'il faisait ? Ce qui lui avait paru le plus limpide lorsqu'il avait regardé Maël. Parce qu'il en avait eu envie, et que pour une fois il cédait à cet étrange sentiment. Alors c'était ça ? Il n'en était pas sur, ne savait pas à quoi s'en tenir. Comme toujours avec lui. Maël...

Il est là, tremblant comme une feuille, rageur de s'être laissé ainsi aller mais à la fois libéré. J'aimerais le serrer dans mes bras, le consoler, lui dire que tout va bien. Mais j'rêve tout ça s'est du domaine de l'impossible. Et pourtant … Plus j'm'approche de lui plus je sens qu'il se calme, plus il est serein. C'est tellement étrange. Et en même temps tellement jouissif. Être pour lui comme une sorte de calmant ça me donne juste envie de sourire même si j'avoue que là ça paraitrait déplacé. Quand il lève les yeux vers moi, j'en ai le souffle coupé. Comme la première fois. Et même s'il n'est plus ce surveillant niais qui arrive le sourire au lèvres, même s'il n'est plus cet homme que j'ai voulu mépriser sans le pouvoir, même si ces iris ont perdus leur accents doux et bienveillant. Même s'il est bouffé par la tristesse. Qu'importe. Son regard n'arrêtera jamais de me rendre fou. Ces yeux gris, ces putains de yeux gris. Je ne vois même plus les larmes qui ont coulé sur ces joues. Je ne veux plus me sentir coupable de sa tristesse. Je veux juste qu'il me regarde encore comme ça. Je donnerais tout pour rester des heures ainsi perdu dans ces orbes grises. Mais pourtant je ne peux pas passer à coter de la question silencieuse qu'il me pose. Pourquoi ? Pourquoi je faisais tout ça ? Si tu savais Aaron.
Si tu savais.

Perdus dans son regard je remarque que sa main s'est levé uniquement quand elle touche ma joue. Je sursaute. Surpris par la soudaine tendresse qui emplit son regard. Je prend une grand inspiration. Ma poitrine se lève à un rythme effréné qu'est ce qui se passe ? Merde. J'ai l'impression d'entrer soudain dans une autre dimension. Nan c'est pas drôle dieu. Vraiment pas. Et pourtant. Je laisse la main du brun guider mon visage vers le sien. Merde.. Oh merde.
J'l'ai tant rêver ce moment et pourtant j'suis pas préparer mais alors pas du tout préparer à le vivre ! J'vais faire une crise cardiaque. Oh oui je vais te claquer entre les doigts Dwayne t'imagine pas. Mon cœur bat à 10 000 à l'heure. Je suis sérieux. Ma respiration est haletante. Putain Dwayne. Dwayne.. Dwayne . Quand ces lèvres frôlent les miennes y'a comme une décharge électrique qui me parcourt. J'aurais fermé les yeux pour en profiter si j'étais pas aussi choqué. Mais le mieux c'est quand je sens carrément ces lèvres contre les miennes. Oh putain. OH PUTAIN ! J'suis tellement choqué que j'pense même pas à entre ouvrir ne serais-ce que d'un millimètre les foutus parois qui me servent à respirer.. Et contre lesquelles AARON ! AARON PUTAIN *_* est collé. Il se recule légèrement avant que mon cerveau ai eu le temps de toute assimilé. J'le regarde. Haletant. Qu'est ce que tu viens de faire Dwayne. Mais j'ai pas le temps de poser la question qu'il s'approche de nouveau et là autant vous dire que j'laisse pas ma chance filer. Je mèle mon souffle au sien et c'est juste magique. Oh grand dieu putain.
J'ai rêver de ça tellement de fois.
Une plénitude m'envahit. Un volcan nait en moi. Mes entaille se tordent dans tout les sens. Je ne sens plus mon visage. J'ai.. Je … Putain j'ai l'impression de planer à 15 miles ! Aaron Aaron Aaron. Son prénom envahit mon esprit. Merde. Oh mon dieu... OH MY FUCKING GOD ! Je reste accroché à lui un moment. Un long moment. J'ai l'impression que ça dure une éternité et pourtant que je quitte ces lèvres j'ai l'impression que ça a duré moins de 20 secondes. Je tremble. Oh putain je tremble. Et il doit le sentir sous ces doigts. Il doit le voir. J'suis heureux. J'suis un putain d'imbécile heureux là. J'ris j'sais pas pourquoi j'ai un petit rire nerveux alors que j'lui dis la banane jusqu'au oreille. Le ton emplit d'accent de joie, d'amour et de putain de bonheur.


« Oh merde.. Mais.. Mais qu'est ce que t'as fait. »


Mes yeux planté dans les siens j'le fixe mais alors avec un regard que j'pensais jamais avoir envers lui. J'suis HEUREUX ! Heureux grace à lui ! Grace à ça ! Grace au nous qui se profile. Aaron oh putain Aaron ! Sans vraiment me contrôler j'attrape son visage entre mes mains et j'lui fais un smack heureux foutrement heureux ! La seconde d'après je le regarde d'un regard si .. Niais et naïf que j'me taperais.. Mais putain.. Putain ça fait plaisir. Et j'l'embrasse ! Oh que oui que j'l'embrasse. Langoureux et maladroit à la fois. Je veux sentir son souffle mêlait au mieux. J'veux explorer ces lèvres encore et encore. J'veux sentir sa langue, ces dents tout ! TOUT ! Quand j'quitte ces lèvres j'ai toujours l'air aussi heureux. Mes yeux ne mente pas. Je suis à ce putain de paradis. C'est alors que je lui sors. Heureux.. FOUS DE JOIE !


« Oh putain Aaron... Si tu savais comme j'ai attendu c'moment. 3 ans, 3 ans que j't'aime comme un dingue. Tu te rappelle la première qu'on s'est vu ? Nan ? Moi si t'sais c'était devant le portail t'es arrivé t'as couru tout souriant, tout sympa et tout. Tu te rappelle comme j't'ai accueilli hyper froidement ? C'est parce que déjà à partir de ce moment là j'me demandais ce qui se passait. J'ai jamais voulu ouvrir les yeux, j'ai .. J'préférais te faire souffrir que t'avouer à quel point tu comptais pour moi. C'était histoire que tu me remarques. Histoire que tu me vois plus que comme un de ces abrutis de professeur. Et tu vois même si j'ai du attendre 3 foutus années.. Putain ça a marché. »


J'ai pas lâcher son visage durant toute cette tirade et à la fin j'l'embrasse à nouveau. Ouais faut pas m'en vouloir, j'suis .. J'suis fou amoureux de ce type et là c'est plus mes sentiments qui parle voyez... Oh putain Aaron.. .AARON \o/ ! Quittant à nouveau ces lèvres j'le prend dans mes bras pour sentir son corps contre le mieux. Qu'il sente un peu comme mon cœur bat pour lui. Brr dans deux minutes j'suis envoyé au urgence ! J'suis dans un tel état d'euphorie c'est .. Juste dingue ! Haletant encore et toujours l'ai l'impression d'avoir couru un marathon et d'm'en sentir prêt en même temps à en faire un autre !Ah ah Dwayne ! DWAYNE DWAYNE . J'me recule pour le regarder. De mon pouce j'efface le sillon des larmes sur ces joues. Merde... Je t'aime. JE T'AIME \o/


« Connard de pauvre … » et là j'ai un sourire niais mais niais.. Mais tellement sincère « Je t'aime. »


Et sur ces mots j'approche encore mon visage du sien pour l'embrasser encore et encore. Parce qu'au fond j'ai toujours rêver de ça. J'ai toujours espérer que ce moment ait lieu. Alors putain. Putain j'vais pas en laisser échapper une seule secondes.

Qu'est ce que j'ai fait ?
Qu'est ce que j'ai FAIT ?!!

Il tremblait. De partout. De partout, sauf de sa main gauche qui était encore posée sur sa joue. Il était fatigué, terriblement fatigué. Il avait encore envie de pleurer, de se laisser tomber dans les bras de Wolf et de pleurer de tout son saoul. De se laisser aller, enfin. De s'endormir avec le peu de paix qui restait dans ce bas monde, en espérant ne jamais se réveiller. Il en avait tellement assez de tout ! De TOUT ! Et ce pauvre Clyde qui n'avait rien demandé, et Lauriane qui lui faisait la gueule, et ses querelles incessantes avec Kiersten. Et la peur du vide qui s'était créé pendant des semaines entre lui et Katey, qui venait tout juste de se recoller. Mais qu'est ce qu'il faisait ? Mais qu'est ce qu'il faisait ?!? Il s'était reculé, les yeux fermés, la main toujours là où il l'avait posée. Et il avait continué, s'était de nouveau avancé, avait joint ses lèvres à celles de Maël. Il avait tellement peur ! Tellement mal... Et ce contact si léger qui le prenait aux ventre lui faisait tout oublier. Il en avait tellement besoin en cet instant pour ne pas s'effondrer. Il avait sentit Wolf trembler sous ses doigts, il l'avait entendu haleter et ne pas le repousser. Que se passait-il dans sa tête en cet instant ? Aaron ne savait pas. Il avait les yeux glacés et ils ne voulaient pas s'ouvrir, c'était trop fatiguant. Un homme ne pleure pas. Oh que si un homme ça pleurait ! Et ça faisait foutrement du bien. Il ne sentait plus ses jambes, elles n'étaient plus qu'un vaste fourmillement impalpable. Alors, la bonde qu'il semblait retenir depuis des siècles s'était évanouie et Wolf lui avait rendu son baiser, plus fort et plus passionnément qu'avant. Il ne devait plus penser. Juste se laisser emporter tant ça lui faisait du bien de se sentir moins seul. Son autre main attrapa la nuque de Maël et il l'amena à lui pour s'aventurer plus loin en lui. Qu'est ce que tu ressens Maël ? Qu'est ce qui se passe dans ta tête maintenant ? Qu'est ce qui s'y est toujours passé ?

Il était toujours infiniment triste mais au moins la douleur refluait. Alors bon sang ! Pourquoi avait il toujours aussi mal ? Il avait l'impression qu'elle disparaissait, mais elle apparaissait ailleurs, plus vive, plus tranchante. Désespéré, Aaron laissa son cœur s'emballer et ses lèvres répondre à celles de Wolfgang. Était-il toujours ce Wolf qu'il avait toujours connu ? Cynique, imbu de sa personne, définitivement si attirant et repoussant qu'il le mettait dans un état pas possible à chaque fois qu'il le voyait. Pourquoi tous ces coups ? Bas, dans le dos, en face et de front ? Pourquoi n'arrivaient-ils pas à parler simplement comme avec les autres personnes ? Peut être à cause de ça... A cause de ce que Wolf était en train de lui montrer en cet instant. Aaron se mit à trembler. Ne pas penser. Se laisser faire et suivre le mouvement. Il était si fatigué... Maël finit par reculer pour reprendre son souffle. Il exaltait tellement d'une euphorie sans nom que Aaron se sentit transporté un instant et il lui rendit légèrement son sourire. Le sourire de Maël était tellement resplendissant qu'il lui coupa le souffle. Il ne l'avait jamais vu si heureux. Le bonheur, le vrai, pas celui mimé tant de fois par tant de gens, lui même souvent. Voilà ce que c'était d'avoir le sourire jusqu'aux oreilles. En fait il l'avait au plus profond de lui même, ses yeux brillaient d'une façon onirique, il tremblait encore et chacun de ses gestes débordait d'une joie sans nom. Ou plutôt si, elle en avait un. Qui terrifia immédiatement Aaron.

« Oh merde.. Mais.. Mais qu'est ce que t'as fait. »

Son sourire retomba comme une pierre dans un fleuve sombre. Comme un pierre à laquelle on aurait attaché une corde, et à l'autre bout ses pieds. Il se sentit emporté, regarda la surface s'éloigner alors que Maël se penchait de nouveau pour l'embrasser. Qu'est ce que j'ai fait... Il sentit sa gorge se serrer, ainsi que ses tripes. Une main de fer lui broyait le ventre, lui donnant des larmes aux yeux. Larmes que Wolf ne voyait pas. Putain... Putain Maël, qu'est ce que je te fais ? Pardonne moi, je suis désolé, tellement désolé. Et il se laissa encore emporter. Par ce courant de fou. Il aurait très bien pu se trouver dans des rapides que ça n'aurait pas changé grand chose. Mais les lèvres et les mains de Maël étaient douces. Elles apaisaient pour beaucoup sa souffrance et sa peine. Qui allaient grandissant. Il finit par reculer, toujours débordant d'une joie sans pareille. Il ouvrit la bouche pour s'exprimer et Aaron sentit son cœur se serrer. Non, dis pas ça, dis pas ça ... Wolf.

« Oh putain Aaron... » son visage était tellement heureux.. « .. Putain ça a marché. »

Un souffle s'échappa des lèvres d'Aaron. Qui ne respirait plus. Il battit des paupières et réussit enfin à prendre une gorgée d'air. Tremblante. Tout comme son corps tout entier. Alors c'était ça ...? C'était ça ?! Depuis le début Wolf... Il n'arrivait même pas à le dire. Et lui ? Et lui qu'est ce qu'il pensait de tout ça ? C'était quoi qu'il ressentait à chaque fois qu'il le voyait, hein ?! Il n'en savait rien, foutrement rien. Et ça lui donnait mal au cœur et à la tête. Maël lui savait. Pourquoi n'était-ce pas simple pour lui ? Alors ça faisait trois ans. Et lui avait été incapable de voir ça ? Mais alors, toutes ces fois où il lui avait parlé, ou il lui avait gueulé dessus, s'était moqué de lui, l'avait frappé... il avait tous ces sentiments cachés au plus profond de son être. Pas si profondément que ça apparemment. Putain ce qu'il avait été aveugle !! Et qu'est ce qu'il venait de faire ? Devant l'horreur de la situation, Aaron eut envie de vomir. Bon sang, qu'est ce que j'ai fait ? Il avait ouvert la barrière, avait laissé sortir le loup. Et ce loup lui avait sauté à la figure et lui léchait affectueusement le visage. Mais il avait ouvert au loup... pour mieux l'admirer, sentir son poil brillant, la morsure de ses crocs.. et maintenant. Maintenant le loup était voué à mourir, relâché en pleine nature, chassé par les remords et la foutue raison qui prenait corps d'Aaron Dwayne.

Et Maël continuait de s'accrocher à lui, heureux. HEUREUX ! Il ne l'avait jamais vu comme ça, ça lui faisait peur. Il avait peur de retirer à Wolf ce qu'il lui avait sans s'en rendre compte donné. La liberté. Cette putain de liberté qu'il chérissait plus que tout ! Voilà qu'elle se mettait à blesser Maël. Aaron sentit une autre larme couler le long de sa joue et il se remit à trembler. Si jamais il le repoussait.. Wolf recula, le fixant de ses grands yeux noirs emplis de vie à présent. Il éclata de rire, l'embrassa encore, recula en effaçant une larme sur sa joue. Il avait tellement l'air de comprendre. Les yeux gris d'Aaron se teintèrent d'amertume et il se surprit à espérer. Tu comprend ? Tu comprend Maël, que ça ne pourra pas... Maël l'embrassa encore. Et avant de joindre une nouvelle fois ses lèvres aux siennes, quelques mots. Cinq mots. Vingt trois lettres. Une oxymore. Tellement affectueuse.. Non. Plus que ça. Tellement plus.
Amoureuse.

Aaron manqua de s'étouffer à force de ne pas respirer. Posant une main sur son torse en gardant l'autre sur sa nuque il le repoussa. Le repoussa tout en continuant de le tenir de son autre main. Bon sang ce qu'il pouvait être partagé ! Son corps tremblant ne savait pas quoi faire, il se contredisait lui même. Un seul mot concilia les deux parts de son être.

« Non... » souffla-t-il en déglutissant difficilement.

Comment un seul petit mot pouvait-il à ce point arracher à ce regard si joyeux toute sa joie nouvelle ? Non ? Aaron baissa une demi seconde les yeux pour reprendre pied, revint les planter dans ceux de Wolf. Il se mordit l'intérieur de la joue et ses mains se remirent à trembler. Il n'avait jamais été aussi faible. Pas depuis 10 ans. Katey..

« Arrête, arrête Maël j't'en supplie, je n'aurais pas du... » sa voix torturée en disant long sur son état. Arrête, je ne pourrais pas si tu continue.. « On ne peut pas faire ça. On peut pas faire ça ! Je.. J'aime Katey.. J'aime. Katey. Maël. » il serra les mâchoires et continua. « Je suis désolé.. »

Et ô combien il l'était. De l'avoir mit dans cet état, de lui faire avoir dit ça, et tout ce qui, à cause de lui, allait maintenant arriver.

Non.
3 lettres.
Un mot.
Et mon monde s'écroule.


Sa main sur mon torse m'empêche d'avancer plus. Qu'est ce que ? Qu'est ce qu'il y a Aaron ? Je fronce les sourcils en le fixant sans réellement comprendre. Ou plutôt sans vouloir comprendre. Tais toi. Tais toi Aaron. Je le sais déjà. J't'en supplie tais toi. Tu n'as pas la moindre idée de ce que je ferrais pour toi. Tu sais pas de quoi je suis capable. J'irais jusqu'à tuer pour toi. J'abandonnerais tout pour toi. En contrepartie tout ce que je te demande c'est de pas me détruire. Mais ton regard ne ment pas. Tu sais ce qui va se passer. Comme moi même je le sais. C'est triste. Mais c'était programmé. C'est ça. Je t'aime. Je t'aime et je savais que je fonçais dans le mur. Et j'attendais en souriant de voir quand tout aller foiré. C'est maintenant. Hum.
S'il le faut.
Un léger sourire nait sur mon visage quand tu me dis que tu aimes Katey. Maël. Personne d'autre que ma famille ne m'appelle jamais comme ça. Y'avait que toi pour me rappeler mon prénom ici. Le doux son de Maël. Et ce son est d'autant plus doux quand il sort de ta bouche. Oh putain de merde. Aaron. Si tu savais. Si tu savais comme j'aurais aimer te détester. Pourtant j'essaie de sourire. Ça m'a pas toucher tu vois. Ça m'a pas toucher ne t'en veux pas. Rien n'est ta faute. Rien.


« Ô Aaron pourquoi es tu Aaron ? Dire qu'on aurai pu faire un remake du beau et le clochard. »


Ahah. Le coeur n'y est pas. Mon rire sonne faux et je ferme les yeux. Il faut que j'quitte son regard gris. Il faut que j'me rende compte que c'est mort. Il ne m'aime pas. Il ne m'aimera jamais. C'est comme ça il faut se faire une raison. Je me mord l'intérieur de la joue alors que je peste contre moi-même.


« Quel con.. Mais quel con. »


J'ouvre alors de nouveau les yeux pour lui lancer un regard. Mais un regard complétement détruit. Tu vois Aaron. Tu dois le sentir sous tes doigts comme mes tremblement ont changé. Comme il ne sont plus constant. J'aurais pu pleurer si j'me retenais pas. Soudain son contact me brûle la peau. J'ai l'impression que ces yeux m'engloutissent et que ces mains sont de véritable braises contre ma nuque et mon torse. Alors d'un bond je recule. D'un bond je met une distance entre lui et moi. Comme une périmètre de sécurité pour mon petit cœur meurtri. J'suis désolé Aaron, désolé mais j'suis pas assez fort pour te faire croire que tout va bien alors que là tout viens de s'effondrer.


« Ne. Me. Touche. Pas. Et surtout ne m'appelle plus jamais Maël t'entend ? J'sais même pas comment t'a pu oser. Je suis surement pas Maël pour toi. Surement pas. Y'a que ma famille qui m'appelle comme ça ok ? T'es loin. Mais alors loin d'être ma famille. Contente toi du Loewer tu veux. »


La rage m'envahit, la colère suit, la haine me prend au trip. J'aimerais. J'aimerais tant te haïr et n'plus sentir les débris de mon cœurs bondir à chaque fois que je croise ton regard. Et pourtant. Assis à une distance à présent respectable de lui. J'essaie de sourire. Mon sourire cynique, ce bon vieux petit sourire en coin. Mais le coeur n'y est pas. Il sonne faux. Comme mon rire de toute à l'heure. Pourtant je lui dis. Acide.


« T'façon j'étais trop bien pour toi. Katey est à ton niveau qu'est ce que tu veux que j'te dise. »


C'est là que je me redresse, et j'le regarde de haut. Comme si j'étais vraiment supérieur à lui. Comme la première fois. Y'a certaine personne comme moi qui se sont toujours caché derrière l'arrogance. Et quand on est comme ça. Notre tristesse elle se traduit par de l'insolence. C'est pour ça que je lui disait ça. Insolant et cynique pour ne pas perdre la face. Mais au fond. Au fond putain. J'me sens tremblait. J'ai mal. Mon cœur est détruit. Piétiné. Défoncé. Je ne veux même pas le regarder. Mon pouvoir ressent toute sa culpabilité en plus. Tsss. J'humidifie mes lèvres prend une grand inspiration et lui dit.


« Tu sais quoi Dwayne j'crois que j'vais prendre la meilleure décision de ma vie. J'ai songé à te détester, à te tuer là maintenant mais j'ai opter pour une solution bien plus simple. Je vais t'ignorer. Je ne vais plus nourrir le moindre espoir envers toi. Tu m'as remis brutalement sur les rails j't'en remercie. C'est fini les illusions. »


Aucune expression ne traverse mon visage. J'aurais voulu sourire mais j'peux pas. Mon regard est rempli d'émotion contradictoire. Ma tête va finir par exploser. J'ai les yeux remplie de larme. Tu vois Aaron. Tu vois. Je baisse la tête et regard par terre, il faut pas que je pleure pas pour lui. Pas comme ça. D'un geste rageur je lève ma main droite et passe mon pouce et mon index sur mes yeux pour y enlever les larmes qui s'y accumuler. Je laisse quelque instant les doigts sur mon nez tout en fermant les yeux. Respire. Respire Wolf. D'une voix tremblante je lui sors toujours les yeux fermés mais la tête un peu plus relevé.


« C'est ..C'est la dernière fois que j'me met dans un tel état pour toi. Car désormais... Pour moi. Tu n'existe plus. Et maintenant, Aaron Dwayne » C'est là que je lève le regard et le fixse alors que le Aaron Dwayne était vraiment dit sur un ton.. J'aurais pu dégueuler sur son nom je l'aurais fait. Pire que du mépris. « Tu peux éventuellement aller te faire foutre. »


Sur ces mots, je fais appel à tout mon foutu talent d'acteur. Et je le regarde. Mon regard le traverse, plus de haine, plus de colère, plus d'amour. Plus rien. C'est fini. Fini. je tourne les talons. Fier. La tête haute. Le regard fixe. Le pas marqué. J'avance. Rien il ne s'est rien passé. Il n'existe plus. Il n'y a plus personne. Il n'y a plus rien. Rien.
Une larme coule le long de ma joue. Vestige. C'est la dernière, la dernière que je verserais pour lui. Elle s'écrase sur le sol, l'herbe verte devient instantanément grise et l'onde noirâtre se propage sur un cercle d'une dizaine de centimètres de diamètre. Encore un lieu a jamais marqué par la tristesse d'un cœur brisé.



I tried to laugh about it,
Cover it all up with lies.
I tried to laugh about it,
Hiding the tears in my eyes.
Cause boys don't cry.
Boys don't cry.

Je suis le cœur brisé de Maël.

Son souffle s'emballe. Ses yeux crient sa culpabilité. Son corps hurle de douleur. Son coeur... Son coeur. Impossible de décrire ça. Dégout. Pour soi même. Nausée. Je suis désolé. Peine et remords. Et pourtant...Pourtant. Que faire d'autre ? Ne pas le lui jeter en pleine tête. Réfléchir, pour une fois. Ne pas se jeter dans la gueule du loup en lui cassant les dents au passage.

Ne rien dire. Se la fermer. Essayer de ne pas pleurer. Les yeux brillants braqués vers le sol, Aaron écouta Wolf réagir. Première étape: faire croire qu'il peut en rire. Bilan ? Raté. Aaron ferma les yeux en serrant les dents, sentant à quel point Wolf avait mal. Sa voix n'était pas aussi détachée et dédaigneuse que d'habitude, pas aussi ironique. Il ne devait pas bouger, laisser Wolf comprendre complètement, le laisser réagir comme il le voulait. Aaron se rendit compte qu'il tenait toujours la nuque de l'homme et qu'il le sentait trembler sous ses doigts. Merde.. Même s'il le détestait, Aaron voulait le Wolf qui lui aurait craché à la gueule et se serait cassé en disant qu'il plaisantait, qu'il n'était qu'un connard de pauvre qui croyait tout ce qu'on lui racontait. Le pion leva les yeux, croisa ceux de Maël. Pas ceux de Wolf. Ceux de Maël. Sa main posée sur son torse se mit à se contracter tellement qu'il cru qu'on la lui arrachait. Une crampe lui brûla le bras mais il ne bougea pas. Ça ne pouvait pas être pire que la douleur qu'il lisait dans les yeux de Maël. Il ouvrit la bouche pour recommencer à déblatérer des conneries comme quoi il était désolé mais il n'en eut pas la force. Brutalement, Wolf se dégagea comme s'il l'avait brûlé rien que par le contact de ses mains. Appuyé contre le mur, ses jambes repliées devant lui, Aaron ne bougea pas, laissa retomber ses bras sans les retenir. Inconsciemment, Aaron se demanda si il avait eu l'air aussi détruit quand Katey lui avait dit qu'elle avait couché avec Wolf.

« Ne. Me. Touche. Pas. Et surtout ne m'appelle plus jamais Maël t'entend ? J'sais même pas comment t'a pu oser. Je suis surement pas Maël pour toi. Surement pas. Y'a que ma famille qui m'appelle comme ça ok ? T'es loin. Mais alors loin d'être ma famille. Contente toi du Loewer tu veux. »

Bam. Comment avait-il pu simplement penser qu'il pouvait l'appeler Maël après le coup qu'il venait de lui faire ? Pourtant c'était bien ce nom là qu'il aurait fallu utiliser si ça n'avait pas dégénéré de la sorte. Se rendant compte qu'il avait oublié de respirer, Aaron inspira par à coups, la respiration sifflante, tentant tant bien que mal de ne pas faire de bruit. Oui. Oui Maël, trop bien pour moi. Qu'est ce que je vaux pour toi si je ne rentre pas dans tes plans ? Il s'attendait à quoi ? Qu'il bondisse au nom de Katey et d'un coup retrouve sa vitalité et la force de se battre ? Il voulait peut être qu'il lui saute à la gueule et qu'ils recommencent à se frapper, comme à chaque fois ? Non. Non, j'me battrais plus. Pas avec toi. Wolf se releva, le toisant de haut, comme il l'avait fait la première fois. Aaron leva les yeux, se sentit littéralement écrasé. Un pauvre clodo sur qui on cracherait en passant. Ce à quoi Loewer l'avait toujours comparé. Mais comment pouvait-il y croire vraiment maintenant qu'il savait ce qu'éprouvait Wolf ? N'était ce pas encore qu'une façade, comme toujours ? Bien sur que s'en était une. Wolf. Avait. Mal. Tellement mal.

« Tu sais quoi Dwayne j'crois que j'vais prendre la meilleure décision de ma vie. J'ai songé à te détester, à te tuer là maintenant mais j'ai opter pour une solution bien plus simple. Je vais t'ignorer. Je ne vais plus nourrir le moindre espoir envers toi. Tu m'as remis brutalement sur les rails j't'en remercie. C'est fini les illusions. »

Dwayne. C'est la première chose que je remarque. Et aussi le fait qu'il va m'ignorer. Comment ? J'en sais foutrement rien. Surement va-t-il me passer devant dans les couloirs, regarder à travers moi, comme il le fait à présent. Me bousculer ? Non. Même pas. Je suis sur qu'il deviendrait subitement aussi souple et agile qu'une panthère et m'esquiverait, même si je me jetais sur sa route. Un fantôme. Moi, Aaron Dwayne, l'ex connard de pauvre ne va plus rien devenir d'autre qu'une ombre. Une simple ombre, un contre-jour sur lequel il n'est même pas la peine de s'attarder. Le pire ? Le pire c'est que je ne vais rien pouvoir faire. Je pourrais l'appeler, l'insulter, il ne se retournera pas. Et quand bien même il serait capable de le faire, moi non, je ne l'appellerais pas. Je lui ai fait trop de mal pour ça. C'est fini, Wolf. Ça me fait terriblement mal au cœur de me l'avouer mais c'est fini. J'tremble, j'ai pas envie que ça s'arrête. J'veux encore te fusiller du regard en passant dans les couloirs, te faire chier quand t'es pas dans un bon jour pour te redonner le sourire et te permettre de caser deux ou trois bonnes piques qui feront mal, ou pas d'ailleurs. Tant que j'y pense, tout ce qu'il m'a jamais dit n'a jamais été dans le but de me faire du mal, profondément et à long terme. Comme il le dit, c'était juste pour me faire réagir, me faire comprendre. Je n'suis qu'un crétin. Et une fois encore, le crétin a fait le mal autour de lui. Peut être que ce n'est pas lui qui aurait du partir à Noël. Peut être que Lindwuën en a assez de ce crétin d'Aaron Dwayne.

Il a l'air tellement vide. Et j'dois avoir tellement l'air pathétique à me retenir de chialer comme un gosse. Ça me fait tellement mal au cœur de le voir comme ça, c'est quelque chose que je n'aurais jamais pu imaginer. Si j'savais que j'aimais pas voir les gens que je connaissais, ou pas d'ailleurs, souffrir, je ne pensais pas que ça serait à ce point pour Wolf... Pour Loewer ! Celui qui d'après les rumeurs serait mon pire ennemi, celui pour qui je ne bougerai jamais le petit orteil, celui que je laisserais crever en souriant au dessus de son corps encore chaud. Quels bande de cons. S'ils savaient. Parce que, mine de rien, cet enculé de sale bourge...

« C'est ..C'est la dernière fois que j'me met dans un tel état pour toi. Car désormais... Pour moi. Tu n'existe plus. Et maintenant, Aaron Dwayne... Tu peux éventuellement aller te faire foutre. »

Un souffle s'échappe de mes lèvres, comme un rire amer que je n'aurais su retenir. Un rire, délicieusement teinté de larmes. Putain ! Et moi qui m'étais juré de ne plus jamais pleurer de ma vie. Je n'suis qu'un pauvre con, et je n'avais pas prévu Wolf dans mes plans. J'pense pas qu'une femme pourrait me faire autant de mal, parce que la seule qui pourrait me toucher plus profondément que les autres c'est Katey, et que j'ai déjà versé assez de larmes pour elle. Les autres ne voudraient rien dire. Dieu, cet enfoiré qui n'en a rien à foutre des pauvres crétins de mortels que nous sommes, seul sait à quel point elle pourrait me faire mal, mais il sait également que je ne pourrais pas m'effondrer comme je le fais à présent. Pourquoi ? Parce que Wolf compte plus qu'elle ? J'en sais rien. Je sais plus rien. Ça m'étonnerais mais c'est tellement confus dans ma tête que je n'essaye même plus de penser. Tout ce que je vois c'est Wolf qui me regarde, les yeux brillants de larmes. Merde ! De larmes ! De Wolf ! Qui me regarde, et qui met de la couleur à ses paroles en les rendant vraies. J'ai l'impression de ne plus exister, d'être transparent. Je me mord les lèvres et ne peut m'empêcher de bouger légèrement la tête pour capter son regard noir. Mais rien. Que dalle. Je n'existe plus.

Et j'le regarde s'en aller, fier, sans reproches. Il n'en a pas à se faire. Il a tout dit, s'est prit une taulée et s'en va fièrement. Si tu savais à quel point ça me tue. Mais en même temps une petite voix au fond de moi me dis qu'il a raison. Qu'il peut être fier de lui. Parce que ce qu'il laisse derrière lui est au moins aussi brisé que lui même. Œil pour œil, dent pour dent, telle est la loi du Talion. Si on m'avait dit un jour que je serais bientôt là, sur cette putain de pelouse trempée de mes propres larmes, à regarder partir un homme qui m'aimait et à qui je n'ai rien su faire d'autre que de claquer la porte au nez, je ne l'aurais pas cru. Est ce ça la perte de contrôle dont Calmirië parlait ? Je pense qu'il parlait surtout de mon pouvoir, mais ça n'engage que moi. En réprimant un sanglot je serre mes jambes contre moi et me cogne la tête contre le mur derrière. Ça fait mal. Je m'en fiche, tant mieux, je ne mérite que ça. Et Cal, le reverrais-je un jour ? Lui et ses grands yeux dorés. Il est peut être en ce moment même en train de regarder Clyde mourir à petit feu sur une table d'opération. Dites moi qu'il va s'en sortir ! Je donnerais n'importe quoi pour qu'il s'en sorte.

« Aaron ? » sa voix est tellement brisée, petite et pleine de pleurs.

Je sais qu'elle est dans ma tête. Et pourtant je l'entend comme si elle était en face de moi. J'ai beau cacher ma tête entre mes mains je sais qu'elle sent les larmes qui coulent le long de mes doigts. Oh Gaï, je suis tellement désolé. Il faut que j'y aille, je la sent qui panique, quelque chose ne va pas. Quoi ? Quoi, mon cœur ? Qu'est ce que j'ai encore fait en n'étant pas là quand tu avais besoin de moi ? Je prend une immense inspiration, de quoi retenir mes pleurs jusqu'à ma chambre. En espérant que Dahmer n'est pas là. Je me lève et jette un dernier coup d'œil à l'herbe grise qui garde la marque du cœur brisé de Maël. Maël, que je ne reverrais probablement plus jamais. Maintenant il n'y a plus que Wolf. Même pas. Seulement Loewer.

Aaron se plaque la main contre la bouche, lâche un souffle rauque en sentant qu'il va encore craquer. Il ne voit plus rien, tout est rendu flou autour de lui à cause des larmes qui veulent déborder. Mais il n'en a pas le droit. Pas ici. Pas maintenant. D'un pas rapide, il se rendit jusqu'à sa chambre, ouvrit la porte, soulagé que Kyllian ne soit pas à l'intérieur. Chaque pas. Chaque pas à été une torture. Il tourne la clé dans la serrure, cherche Gaïa de ses yeux rougis par le sel. Sa voix est si changée qu'elle faillit ne pas le reconnaitre. Gaïa l'appelle, pleure en voletant dans le conduit d'aération où elle est bloquée. Lorsqu'elle s'était retrouvée enfermée et qu'il avait violemment coupé toute forme de communication la solitude l'avait rendue dingue. Elle avait bloqué le petit ventilateur avec un bout de papier, s'était glissé entre les pales, espérant trouver la sortie, s'était retrouvée coincée face à une grille métallique. Le bout de papier avait lâché et le ventilateur lui aurait broyé les ailes. Sentant une larme couler le long de sa joue, Aaron sauta sur son lit et stoppa les pales d'un doigt, tendant sa main à l'intérieur pour qu'elle se blottisse dedans. Elle s'y jette et il se laisse tomber sur son lit, se recroqueville autour d'elle comme il l'a fait tant de fois lorsqu'il se sentait mal. Il n'a même plus la force de pleurer. Juste celle de serrer Gaïa contre son cœur. Comme on tombe d'une falaise, Aaron tomba dans un profond sommeil. Meurtrit, avec l'impression qu'on lui avait arraché une partie de lui même.