like sundays |PV|

Yeah, it will be ok
Do nothing today
Give yourself a break
Let your imagination run away

Je n’avais rien à faire, pas la moindre petite tâche désagréable. Mes cours étaient étrangement en ordre, rien ne traînait dans ma chambre, j’avais terminé tous mes bouquins, aucune course à faire, non rien du tout. Le vide total. Et en plus de cela, il faisait chaud et ensoleillé. Le pied. Parce que quand on n’a rien à faire, c’est très simple, on ne fait rien du tout. C’est pour ça qu’après m’être réveillée –bien après midi, mais ce n’est qu’un détail (a)- j’ai décidé avec Snow d’aller m’allonger sur un banc du parc et de ne plus y bouger. Et quand il s’agit de ne plus se bouger, nous deux, on est très forts. Au moins trois heures qu’on prenait le soleil, moi sur le banc et lui, vautré dans l’herbe. On ne parlait pas, ne dormait pas, on attendait juste que le temps passe. A ce rythme là, j’allais finir par me ramasser une pluie de coups de soleil. Enfin, pour ça il aurait fallu que je reste sous les rayons du soleil, or quelque chose venait de me faire de l’ombre. Je retins un soupir et ouvris lentement les paupières en mettant une de mes mains en visière. Devant moi se dressait une fille que je n’avais jamais vu auparavant, les poings sur les hanches. *Elle veut quoi ôo ?* Oh, Snow s'éveille ! Je souris à l'inconnue avant de lui poser la question. Ce que je regrettai presque aussitôt quand elle commença à s'énerver en disant que tous les bancs étaient pris et que ça faisait des heures que j'en monopolisais un entier alors qu'elle aimerait bien que je lui laisse la place. Elle ajouta encore d'autres choses mais je n'y fis pas attention car elle venait de se déplacer de quelques mètres et je me retrouvai de nouveau baignée dans le soleil. *Franchement, cette fille me tape sur les nerfs* *Hum...j'arrange ça tout de suite (a)* J'échangeai un regard complice avec mon daemon puis me concentrai un court instant pour arrêter le temps...et figer l'inconnue par la même occasion, retrouvant le calme. La différence, malgré tous ces inconvénients, est parfois une très bonne chose. Comme lorsqu'elle permet d’avoir des dons (: *En parlant de dons, pourquoi c'est l'humain qui en a et pas le daemon ? J'peux jamais m'amuser ><* J'éclatai de rire devant sa mine contrariée, seul son retentissant dans le parc. *Oh oui, comme tu dois en souffrir mon pauvre. Surtout quand on sait que tu provoquerais sûrement d'horribles catastrophes si c'était le cas Rolling Eyes

* Je me renfonçai un peu plus contre le banc puis fermai les yeux, me sentant sombrer dans le sommeil.

Je commençais à rêver. Je le savais parce que tout devenait flou et étrange, dans un état de demi-conscience. Ce devait être à cause de tout ce temps passé sous le soleil, au bout d'un moment la chaleur devient accablante. Il n’y avait rien de concret dans ce rêve, juste des formes et des couleurs qui apparaissaient puis disparaissaient presque aussitôt. Je ne sais pas combien de temps passa mais les formes finirent par disparaître complètement tandis que je sentais quelque chose de doux m’effleurer et un son lointain, comme une voix. On m’appelait. Je remuai un peu, une partie de moi essayait de comprendre ce que la voix disait tandis que l’autre émergeait lentement du sommeil. *Ouvre les yeux, Smilla. Réveille-toi* Snow >< ? Pfff, pourquoi il ne me laisse pas dormir ? J’suis fatiguée…*Je sais mais tu dois te réveiller. Sinon, je te mords.* Il en était capable, et si ça ne suffisait pas, il me grifferait encore et encore jusqu’à ce que j’ouvre les yeux. Il avait gagné d’avance --' Je me résignai donc et ouvris les paupières. Évidemment, rien n’avait bougé et le soleil était toujours aussi chaud. J’aurais du prendre à boire, je mourrais de soif.

*Allez, lève toi. J'veux me promener*

*Ouais ouais, tout de suite*

*Tu sais que si tu utilises ton don trop longtemps, tu vas être tellement fatiguée que tu seras réduite à te comporter comme une loque*

*Et je suppose que je devrais te remercier pour m'avoir réveillée attends...?*

*Tu peux aussi ajouter que je suis le daemon le plus adorable, le plus intelligent et que tu ne saurais jamais te passer de moi*

*Et si je te dis qu'on va boire puis passer la reste de la journée où tu veux, ça te va ?*

*Pas vraiment, mais je ne tirerai sûrement rien de mieux de ta part --'*

Je rassemblai le peu d'affaires que j'avais pris avec moi puis offris un de mes plus beaux sourire à l'inconnue avant de lui laisser ma place. Après avoir passé des heures à ne rien faire, je me sentais pleine d'énergie et de très bonne humeur. J'aurais pu courir dans les couloirs ou danser au milieu du passage mais Snow m'en aurait voulu pendant des semaines et ça aurait gâché toutes mes vacances. A la place, je marchais à vive allure dans les bois puisque que c'est là que mon daemon voulait aller. Il trottinait à côté de moi, s'éloignant puis revenant des hautes herbes. L'air frais des bois faisait du bien après la chaleur étouffante du soleil et je soupirai d'aise en sentant le vent sur mon visage. Vraiment, les journées à ne rien faire sont les meilleures

Ce qu’il pouvait s’ennuyer devant ses devoirs le jeune Gabriel. On a pas idée d’entasser autant de devoir quand il fait un temps magnifique dehors et qu’on a qu’une seule envie, filer dans les bois pour prendre l’air, profiter de la nature. Non, au lieu de ça, il avait fallu entasser ses devoirs au fil des jours, repousser toujours au lendemain, profiter du beau temps et se dire que le lendemain il ferait mauvais. Grave erreur. Le léopard couché à ses pieds ne cessait de soupirer. Elle en avait assez d’être coincée dans la bibliothèque alors que l’air frais de la forêt l’appelait. Le jeune homme essayait désespérément d’ignorer les soupirs d’Elendil et les images de foret et de nature qui défilaient dans sa tête.
Saleté de daemon.
Il remit ses affaires dans son sac, il n’avait pas fait la moitié de ce qu’il aurait du faire et il ne savait pas quand il les ferait mais ça n’avait plus d’importance. Elendil se leva d’un bond, elle était heureuse d’avoir gagné et de connaitre son humain sur le bout des doigts. Allez hop, les devoirs pour plus tard. Il passa dans sa chambre et balança ses chaussures, son T-shirt et son sac sur son lit, il n’avait besoin de rien de tout ça pour aller courir dans les bois. Il n’avait besoin de rien, que de sa féline.
La porte claqua derrière lui, la chaleur du dehors était étouffante, mais dans la forêt le rafraichirait. En attendant, il fallait encore y arriver, et les élèves semblaient agglutiné dehors, le passage semblait difficile, heureusement qu’Elendil prit les choses en main et commença à se frayer un passage à travers les gens. Apparemment, sa majesté le léopard des neiges suscitait grand intérêt parmi ses fans. La daemon n’appréciait guère mais Gaby pu la suivre pour sortir de la masse de gens et ça suffit à la féline.

« Comment tu savais que les gens de laisseraient passer ? »
« Gabriel, regarde moi un instant. »
« Bon d’accord, tu es magnifique, c’est vrai. »

Le léopard se mit à ronronner et les deux compères, heureux, entrèrent dans la forêt par un endroit qui n’était en rien un chemin. Le bruissement du vent dans les arbres, la température qui diminuait, le soleil qui ne perçait plus à travers le couvert feuillu, le tapis de mousse sur le sol. Le bonheur, la liberté, le jeune homme retrouvait son élément, sa vie. Le bonheur à l’état pur.

« Petit frère, tu sens ça ?. »

L’interruption par sa moitié mis quelque instants à atteindre son cerveau, apparemment, elle l’avait appelé mentalement plusieurs fois avant de parler à voix haute, et il était tellement perdu dans ses rêves de natures qu’il n’avait rien entendu. S’il se perdait au point de ne plus entendre son âme, c’était un peu étrange. Le léopard des neiges lui lança un regard noir et le jeune homme s’empressa de lever le nez, mettre à niveau ses capacités félines et renifler l’air pour sentir l’odeur que théoriquement il était censé trouvé. Il ne savait pas encore qu’est ce qu’elle était, mais si Elendil l’avait reconnue, il le pourrait aussi. Mais il ne sentait que l’herbe, il ne sentait que l’odeur des feuilles mouillée par l’humidité, il ne sentait rien d’autre.

« Smilla »

Effectivement, un peu plus de concentration lui aurait permis de la sentir. Elle sentait un parfum doux, au dela de ceux que l’on trouve dans les magasins de parfums. Elle sentait la pluie et les bonbons, l’herbe fraichement coupée et le chat. Ben oui, après tout, Snow était un gros matou, alors c’était un peu normal. Il adorait l’odeur qu’elle dégageait. C’était peut-être pour ça qu’il ne pouvait pas s’empecher de flirter avec elle, ou alors c’était tout simplement parce que il la trouvait belle comme un cœur, parce qu’elle était adorable, un peu folle, non très folle, et puis qu’elle était une amie particulière. Ou c’était simplement parce que tout deux s’adoraient et qu’il se trouvait attirant.

« Gaby, personne ne te trouve attirant, arrête de rêver. »
« Oh ! Je suis choqué. Pour la peine, on va retrouver Smilla. »

Le léopard lui tira la langue et Gabriel lui répondit avec un grand sourire. Sale chat. Elendil lui mordit la fesse à cette pensée et lui écrasa son pied nu avant de partir en courant à travers les bois, sa moitié à sa suite. Gabriel appreciait le contact de l’air frais sur son torse nu, les feuilles humides sous ses pieds, c’était tellement agréable. A l’approche du sentier, les deux compagnons s’arrêtèrent un instant et Gabriel repera Smilla qui marchait, lui tournant le dos. Le jeune homme sortit du couvert des arbres et s’approcha tout doucement, sans faire de bruit. Comme quand il chassait dans la jungle. Les capacités félines en plus. Et tout à coup, il sauta en avant et couvrit les yeux de la jeune femme.

« BOUH ! »

Ce n’était pas du tout ça qu’il avait voulu dire, mais il éclata de rire. Il relâcha la vue de la jeune femme et lui déposa un baiser un la joue.

« Pardon pour le jeu de mot, ma belle. »

Un grand sourire s’étalait sur ses lèvres et il attrapa la main de Smilla, d’un regard, il salua le daemon qui trottinait tandis que le léopard retournait sous le couvert des arbres, un peu plus loin. Toujours trop de sociabilité.

Si mon daemon n’avait pas autant besoin de se dégourdir les pattes, s’il n’était pas aussi associable et s’il n’avait pas ce don de me persuader de faire tout ce qu’il me demande, je me baladerais sûrement beaucoup moins souvent. La plupart du temps, c’est lui qui insiste et trouve les bons arguments. Comme cette après-midi, il m’avait contrainte à me réveiller pour aller dans les bois. Avec le temps, j’avais commencé à réellement apprécié les ballades avec Snow. Comme à son habitude, il ne parle jamais beaucoup et s’en va même souvent de son côté, tout en veillant à rester à distance acceptable. Quant à moi, je peux enfin m’évader comme je veux sans plus avoir à me soucier de quoi que ce soit. De temps en temps, ça fait vraiment du bien de se reposer un peu. Sans compter que la fraîcheur qui règne dans les forêts fait un bien fou, surtout en plein été. Je marchais donc, sans but précis, me contentant d’aller là où mes pas me menaient (d’ailleurs, j’allais sûrement finir par me perdre, pour ne pas changer x_x). Snow était revenu près de moi, après avoir couru dans les hautes herbes et être grimpé sur pas mal d’arbres. *Tu n'as pas attaqué de pauvres rongeurs cette fois ?* commençais-je, l'air faussement étonnée. *Oh, j'aurais très bien pu le faire mais la sieste de cette après-midi m'a étrangement épuisé ôo. Quel dommage, j'aime tellement les bestioles aux dents proéminentes...(a)* Il se prêtait à mon jeu et je préférai ne rien répondre puisqu’il était toujours plus fort que moi pour cela, me contentant de sourire dans le vide. Mais j’étais contente qu’il n’ait pas croqué d’oiseau ou d’écureuil, je détestais tellement quand il était pris de ces soudaines "envies" ridicules et qu'il se mettait à courir dans tous les sens pour attraper une imbécile de musaraigne. *L'instinct. Ça s'appelle l'instinct, et c'est beaucoup plus amusant que tu ne le crois (a)* Si tu le dis --" Je laissai tomber et retournai me perdre au fin fond de mes pensées.

J'étais en train de faire mentalement une liste de toutes les choses que je ne devais surtout pas oublier de faire avant la fin de la semaine (et elle était très longue !) quand des mains se plaquèrent sur mes yeux, me faisant sursauter de peur. J'étouffai un petit cris mais me détendis immédiatement en entendant la voix de Gabriel. Un immense sourire s'étira sur mes lèvres. J'étais vraiment contente de le voir, comme toujours. Finalement, je n'allais sûrement pas passer toute ma journée à paresser, avec Gab' à côté de moi c'était juste impossible (a) Je rigolai en l'entendant utiliser mon nom pour faire un jeu de mots.

« Hum…ça fait rien, j’ai l’habitude. Et puis au moins, tu ne m’as pas traitée de fantôme (a) »
Oui, j'avais déjà écopé du surnom de "Casper-junior" u.u Le nom que mon père m’a laissé n’a pas été tous les jours faciles à porter. Nom que je devrais peut être changer d’ailleurs, il fait sourire un peu trop souvent les gens >< *Tu ne vas pas te plaindre de faire sourire les autres, toi qui aime tellement tout ce qui touche à l’univers du rire…!* *Ferme-là Snowery, tu veux ?* Le petit monstre me tourna puérilement le dos, fâché que je l'aie appelé par son nom complet. Je me retournai enfin vers Gabriel et le détaillai plus attentivement, appréciant son torse nu. J'étais forcée d'avouer qu'il était bien foutu et carrément attirant en mode "sauvage", dirons-nous (a) Gabriel et moi étions très vite devenus amis et je l'adorais pour toute cette joie qu'il était capable d'apporter. On arrivait à être sur la même longueur d'ondes et ça comptait beaucoup pour moi.
En relevant la tête, j'aperçus Snow disparaître derrière de grands arbres. Apparemment, il se fichait royalement de la conversation et préférait continuer tout seul, rien de bien inhabituel u.u C’est aussi à ce moment là que je me rendis compte qu’Elendil était, elle aussi, partie de son côté. Dommage, j'aimais bien ce superbe léopard. Quelque chose chez elle m'intriguait, peut être son étrange tranquillité.

« Il faut croire que nos daemons détestent vraiment la sociabilité pour nous laisser tout seuls. »
Je m'arrêtai de marcher, contemplai quelques secondes les épais feuillages verts qui s'étendaient tout autour de nous, puis dénouai mes doigts pour récupérer ma main. Je me retournai vers Gabriel, un léger sourire au coin des lèvres, et posai mon index sur son torse.

« Est-ce que tu es à moitié nu pour être en parfait accord avec la nature, parce qu'il fait au moins 87.3 degré à l'ombre ou bien parce que tu savais que tu tomberais sur moi ? »
Mon sourire en coin s'élargit en peu plus puis je repris sa main et me remis doucement en marche, un étrange entrain s'emparant de moi.