Alala, cette réceptionniste.

Ses paquets sous le bras, William se dirigeait vers le dortoir, Ink voletant devant lui, le plan de l'université dans son bec. Il se faisait tard, il était arrivé vers 21h15, l'avion ayant un peu de retard sur son horaire habituel. L'homme était calme, tandis que son deamon ne se pouvait plus, volant d'un bout à l'autre du corridor alors que son humain prenait tout son temps. Les rares élèves qui passèrent près de lui avec leur cartable murmuraient entre eux sur son passage. Ink était fier de son humain. Il avait fière allure, comme toujours. Les épaules carrés, le regard droit, on aurait dit un prince *o*. La buse agita à nouveau les ailes, surexcité. Le professeur lui jeta un regard en coin, lui intimant la suggestion très suggestive de se calmer les nerfs. Le deamon ralenti l'allure, restant toujours près pour que son humain puisse jeter un coup d'oeil au plan lorsqu'il en aurait besoin. Heureusement, William avait toujours eu un sens de l'orientation très développé, et il ne se perdit pas.

Arrivés au dortoir, Ink et Will' suivirent un panneau indiquant la direction des chambres des professeurs. L'homme replaça son sac d'un coup d'épaule, retenant un grognement. Ce n'était pas évident, mais les sacs qu'il portait étaient relativement lourds, il avait hâte d'arriver. Il posa ses yeux verts vifs sur les portes, de chaque côté du couloir lourdement paré de moulures vieilles de plusieurs dizaines d'années.

La charmante dame à l'entrée à dit que ma chambre était la dernière au fond à droite...

murmura William, à lui-même, alors que Inkëlamb se posait sur son épaule, ses pattes gantées fermement crampées sur l'épaules de son humain. La buse replia le plan, avant de le mettre dans le sac à dos de l'homme. William avança donc, lentement, jusqu'à la dite porte. Il devait s'avouer à lui-même qu'il était un peu nerveux, mais sur son visage, rien n'apparaissait. Comme toujours, fidèle à lui-même, il restait de marbre devant chaque situation. C'était ce que son entrainement militaire lui avait apprit, de toutes façons. Il déposa le sac qui se trouvait sous son bras droit pour ouvrir la porte, sortant une clef de sa poche. Il déverrouilla la porte avant de l'ouvrir délicatement. Les gonds semblaient être bien huilés car ils ne firent aucun bruit. Esquissant un sourire satisfait, William reprit le sac posé au sol et s'avança dans la chambre. La première chose qui lui sauta aux yeux, c'est que quelqu'un vivait ici. Et c'était vraisemblablement...une femme, à en voir la décoration. William jeta ses sacs au sol, désolé de les avoir trimbalé sur toute cette distance pour rien. Inkëlamb passa son bec contre sa nuque, souhaitant le consoler.

Je ne pense pas qu'elle va m'en vouloir si je lui prend un verre d'eau pour le voyage.

lança-t-il à lui-même, relevant soudainement la tête, il ne restait jamais abattu très longtemps. Il s'avança vers l'évier, manquant de marcher sur des...culottes. Ink jeta un regard intéressé à l'objet alors que Will' continuait sa route comme si de rien était, même s'il était un peu gêné par cette découverte. [ XD ] Il prit un verre qui trainait, le passa sous l'eau pour le nettoyer, puis se prit une gorgée. Ça fait du bien ça. C'est alors que du bruit se fit entendre.

"Enfer?" "Oui mon ange?" "On est tous les deux et uniquement tous les deux dans cette chambre." "Mais mon ange, un homme est si vite arrivé." "Enfer! Personne ne sait que je s'y rentré alors qui viendrait?!"

"Qui êtes vous?!"

C'était définitivement une femme qui habitait ici, confirma alors un cri typiquement féminin et l'apparition à demi-nue qui sortie de la salle de bain. * Une très jolie femme. * se permit de préciser Ink, se sentant soudain minuscule lorsque le cheval d'au moins une tonne et demi sorti à son tour de la salle de bain. Il poussa un petit roucoulement intimidé avant de reculer sur l'épaule de William, se cachant un peu. C'était une magnifique représentante du féminin de l'humanité, une peau d'une blancheur de lait, pure, avec des formes là ou il le fallait, des yeux d'un gris presque blanc à faire frémir n'importe qui, des cheveux noirs bleutés lisses et...mouillés. Il aurait fallu être aveugle ou détraqué pour ne pas être bouleversé par cette apparition digne d'une nymphe grecque. Elle se cacha justement derrière son deamon-cheval, tout en intimant l'ordre au nouveau professeur de s'identifier. William recula de trois pas, et attrapa une robe de chambre qui trainait sur le lit, qu'il avait repéré lorsqu'il avait fait son balayage visuel des lieux. La routine quoi. Il la jeta vers la jeune femme, le plus délicatement possible, pour qu'elle puisse se couvrir un minimum. x]

- Excusez-moi de faire ainsi intrusion dans votre chambre, on m'avait donné une clef en me disant qu'elle était vide. .__.' Je serai parti immédiatement, mais je désirais vous emprunter un verre d'eau. Je suis William Jacob Leimkühler, le nouveau professeur de biologie de cette université, ravi de faire votre connaissance, mademoiselle...?

Il la regardait au fond du regard, ses yeux bleus étant aussi limpides que les siens, simplement d'une autre teinte, mais recouvert par la pellicule caractéristique de la peur. Sans s'en rendre compte, il usa de son pouvoir. * Calmez-vous, je ne vous veux aucun mal. * pensa-t-il, la main tendue vers la jeune femme, pour qu'elle lui serre la pince. Ink était en absolue béatitude devant son humain. Si parfait, si extraordinaire, si merveilleux. *o* Même devant une femme trempée et à demi-nue, il garde son sang-froid ! Il l'était un peu trop même, et Will' lui donna sa petite idée sur sa surestimation de sa personne. Il était loin d'être insensible à la...condition dans laquelle se trouvait notre ravissante inconnue, mais, s'il évaluait l'âge de la demoiselle, le nouveau professeur était plus de dix ans son ainé...Ce qui, selon toutes normalités, faisait de lui un vieillard qui ne doit pas s'intéresser à la fringante jeunesse. Ink agita les ailes nerveusement : * Pourquoi la réceptionniste nous aurait donné la clef de la chambre de quelqu'un qui serait déjà là ? *
* J'en sais rien, Ink, mais j'espère ne pas avoir traumatisé cette pauvre enseignante à vie. *
* Traumatisé, jamais, tu vas l'avoir fait tomber dans les filets de ton charme inconditionnel ! *q*
* Ah, la ferme Ink. == *

"Mayleen Barton, professeur de physique/chimie. Elle était vide jusqu'à ce que je revienne... Il y a maintenant une vingtaine de minutes. C'est pour cela que l'on vous a donné les clés de ma chambre. J'aurais dut prévenir que je revenais mais je voulais faire la surprise à des amis alors je suis passé par derrière."

"Vous voulez boire quelque chose? J'ai de l'eau ou du whisky."

Oh, mais Ink avait reçu un entrainement militaire aussi, dans une base spécialisé pour les humains à l'âme séparée du corps. Il avait apprit les techniques pour mettre n'importe quel deamon à terre, même un immense appaloosa. Suffisait de planter ses serres dans sa jugulaire jusqu'à ce que pseudo hémorragie s'en suive et que l'humain de cet équidé soit épuisé. Mais Inkëlamb n'était pas violent de nature, pas plus que l'était Will'. Ils avaient apprit des choses, car elles étaient obligatoires, mais ils ne s'en serviraient probablement jamais. Voyant que les choses se calmaient, le rapace se remit sur le bord de l'épaule de son humain. Il avait rarement vu des chevaux comme deamon. Leur taille n'était pas pratique, et les humains dont c'était le deamon était très impulsif, par association. La boule de plume brun et roux approcha le bec et ses grands yeux perçants de la bête, le scrutant, de la même manière que celle-ci le scrutait. C'était bon signe. Apparemment, la jeune demoiselle était calme, autrement son deamon n'aurait pas eu un air aussi intéressé envers le piaf qu'était Ink. William en ressentit un soulagement immense. Déjà que le cri perçant de la demoiselle avait probablement attiré l'attention de tout le monde, il n'aurait pas voulu que cela se termine en scène de ménage, lui recevant des bibelots par la tête pour qu'il sorte au plus vite. Il serra galemment la main de la jeune professeur, alors qu'elle se présentait sous le nom de Mayleen Barton. Il retint un baise-main, se disant qu'il ne fallait pas en faire trop non plus. * Un baise-main, un baise-main ! * * La ferme Ink. * Il laissa filer la paume fraiche et sèche, à la peau élastique. C'était normal, elle sortait du bain. N'en pouvant plus de rester immobile aussi longtemps, le deamon-buse se mit à voleter dans la pièce, se posant sur une lampe, sur un meuble, sur la balustrade du lit. William le laissa faire, au moins, s'il était occupé, il allait arrêter de lui murmurer des conneries aux oreilles. Il esquissa un sourire alors que la professeur lui expliquait la situation.

Pourquoi étiez-vous partie ? Oh, et j'ai déjà un verre d'eau, merci beaucoup.

dit-il avant de reprendre le pauvre article abandonné sur le comptoir. S'il avait un défaut, et un seul, c'était qu'une fois un verre d'alcool avalé, il devait vider la bouteille. Il ne devenait pas saoul, mais bonjour le mal de tête le lendemain matin. Inkëlamb se posa en haut d'une armoire, avant de venir se poser brièvement sur la tête du deamon de Mayleen, pour retourner sur un meuble. Hyperactif ce zozio. Ainsi elle était professeur de chimie/physique...Ils étaient alors très proches, côté matière. C'était ironique, comme situation, ils arrivaient tout les deux, tombaient tout les deux dans la même pièce, et enseignaient tout les deux des matières très semblables. Bah, semblables. De la même branche, dirons-nous. Il se sentait bien, au moins il n'était pas tombé sur une professeur de chant ou de philosophie, merci mon Dieu. .___. Il savait que pour enseigner des matières aussi complexes que chimie et physique, il fallait avoir un bon caractère et être passionné par ces matières. Il en éprouva du respect pour Malyeen. Lui-même n'avait jamais été très doué en physique, car les concepts le dépassaient complètement. Elle devait être très brillante aussi. * Elle a tout pour plaire, demande la en mariage ! *-* * Ink...* Le pauvre William ne savait pas s'il devait s'assoir, et s'il devait s'assoir, il ne savait pas ou le faire. Il attendrait la permission de la dame de la chambre, peut-être devrait-il passer le reste de la soirée ici, si jamais sa présence ne gênait pas la demoiselle. Lui et le protocole... N'empêche, à cause de l'étourderie de la réceptionniste, qui avait fermé ses portes dès que le professeur de bio était parti, il n'aurait pas d'endroit ou dormir ce soir. Il pourrait toujours aller faire un tour des environs pour trouver un hotel miteux ou quelque chose du genre. .__.'

"je dirais que j'avais besoin de rentrer chez moi pour me refaire une santé. J'ai eu quelques soucis que je préfère oublier ici et... Je suis rentré chez moi. Mon absence a juste duré un mois et me voilà de retour."

"Excusez moi, assieds vous. Dois y avoir une chaise quelque part, je sais pas où... Mais obligé y en a une... Sauf si on a touché à mes affaires, ce dont je doute fort du moins, j'espère."

"Alors, vous venez d'où?"

Mademoiselle Barton avait l'air bien triste, à boire comme ça. Il avait remarqué que la bouteille de Whisky avait déjà été entamée, une vieille bouteille. Un sourire contrit apparu sur son visage. Combien d'années ? Il l'ignorait, mais il avait l'air fichtrement bon. Il poussa un soupir discret. Ink avait dépensé son surplus calorique du soir et retourna se poser sur l'épaule de son humain, avant de passer son bec dans sa nuque. Il n'aimait pas le lendemain de veille, alors il l'encouragea à résister. L'humain leva le bras droit et caressa la tête de l'oiseau, qui se mit à roucouler doucement de plaisir. Inkëlamb se nicha au creux du bras de sa moitié, un peu comme un bébé, et le prof sirota son verre d'eau plate. La jeune femme lui raconta qu'elle avait eu des problèmes ici. William serra un peu les dents, se demandant de quels genres de problèmes il s'agissait. Étant une femme très séduisante, Mayleen avait certainement eu des amants ici. Des fils de pute qui l'aurait trompée puis laisser tomber dans un fossé. Il avait souvent entendu parlé de ce genre d'histoires. Lui-même sortant pratiquement de sa base militaire, il n'avait jamais eu d'histoires d'amour sérieuses, mais il n'avait jamais trompé sa copine, jamais. * Ça c'est mon homme *-* * roucoula à nouveau Ink, tout joyeux et grisé par les caresses que lui donnait son humain. Celui-ci était si honorable, si parfait. Un véritable roi du monde. William le poussa en bas de son bras, et la buse eu tout juste le temps de prendre son envol pour éviter de s'écraser à terre. Il donna quelques coups d'aile et retourna se poser sur l'épaule de son humain, un peu moins orgueilleux. * Toujours à l'affut, n'est-ce pas ? * * C'est ça c'est ça == * Will aimait embêté son deamon de la sorte, lorsqu'il l'étouffait un peu trop sous ses compliments ou qu'il était trop bien. Il lui rappelait souvent les proverbes de la base. « Un homme distrait est un homme mort, un homme à l'affut ne sera pas battu. » Et ainsi de suite.

Peut-être étaient-ce des élèves, qui l'avaient poussé à bouts. Ça pouvait être un tas de choses, en faits, qui auraient pu causer des torts à Mademoiselle Barton. William soupira une nouvelle fois. Bon sang, qu'est-ce qui l'affectait de la sorte ? C'était peut-être cette vieille bâtisse qui le rendait nostalgique, lui faisait pensé au manoir, faisait penser à son père, dont le décès l'affectait toujours un peu. Comme une vieille blessure. Il bue une nouvelle gorgée d'eau, regrettant de ne pas avoir accepté l'offre de Whisky précédente.

La jeune femme, s'apercevant * enfin * que William était toujours debout, lui exhorta de s'assoir, lui tendant une chaise qu'elle sorti précipitamment de la salle de bain. L'homme la prit, avant d'incliner sa tête en remerciements.

- Merci beaucoup mademoiselle.

Il posa la chaise sur le sol, avant de s'assoir délicatement dessus, avec le dos droit. La jeune femme parti s'assoir sur le lit, son deamon couché devant elle. Décidément, elle était très calme. Un cheval ne se couchait que lorsqu'il se sentait en parfaite sécurité, à ce qu'on lui avait dit. Bien sûr, les deamons ne sont pas des animaux, peut-être que leurs comportements ne sont pas similaires, mais cela soulagea William, qui détestait qu'on se sente gêné ou rabaissé en sa compagnie. La professeure de chimie/physique lui demanda d'ou il venait, et il répondit posément, alors qu'Inkëlamb se lissait les plumes :

- Eh bien, j'ai enseigné durant presque dix ans en Allemagne, changeant souvent d'université. J'ai également enseigné aux États-Unis et en Australie, mais cela n'a pas duré, le pays me manquait un peu trop, mais je suis heureux d'avoir pu voir ces pays avant ma mort.

Ça y était, encore les grands mots. Ink lui mordilla l'oreille pour l'avertir. Ils s'étaient promis de ne pas avoir l'air trop de sortir du 19e siècle. Ses élèves s'étaient régulièrement payés sa tête parce qu'il parlait d'une manière un peu trop...aristocratique disons. Finalement, sur un demi-sourire, il tendit son verre vers elle et dit d'une voix presque enjouée – il ne pouvait pas être enjoué, il était trop frigide pour ça - :

- À votre retour !

Faut bien faire un toast, lorsqu'on sortait un vieux Whisky, quand même. Il but cul sec son verre d'eau, regrettant à nouveau de ne pas goûter l'alcool. Mais merde, faudra que tu t'y fasses Leimkühler, alors arrêtes d'y penser !

- Ça fait longtemps que vous êtes ici, mademoiselle ?

lui demanda-t-il, après une courte pause. C'était rare qu'il parlait autant, mais il était plutôt nerveux.

"Et à votre venue."

"Avant de partir, cela faisait un moment que je me trouvais à Lindwuen. J'ai un peu perdu la notion du temps et je ne saurais vous dire combien de temps mais c'était long... Et pas franchement de tout repos. Entre les élèves et certains profs..."

"Que diriez vous de passer la nuit ici. Les hôtels doivent tous être fermés à l'heure qu'il est et la réceptionniste à du partir..."

*Mais oui, bien sur*

*Rooh, Enfer tais toi, c'est vraie, ce que je dis!*

Ink recommença à voleter un peu partout, se posant à chaque endroit ou il pouvait se poser. William aurait pu rougir de gêne, à cause de l'attitude enfantine et irrespectueuse de son deamon, mais étant très inexpressif, il ne pouvait que demander mentalement le pardon de la jeune femme. Celle-ci semblait plongée dans ses souvenirs, et le professeur passa quelques instants la main tendue dans le vide, attendant patiemment que le contact entre elle et la terre ferme se forme à nouveau. Comme un pont hydrogène ! La ferme Ink. La buse se renfrogna, alors qu'elle était sur une penderie, mais il ne put rester de mauvaise humeur bien longtemps et retourna vers son humain, se posant sur ses genoux, un peu comme un gros chat. Un très gros chat. Il ne rivalisait peut-être pas en grosseur avec le deamon de la jeune femme mais il était assez volumineux, surtout pour un oiseau. Avec beaucoup de volonté, il pourrait surement emmener un enfant de quatre ans dans ses serres, pour vous donner une idée. La buse rousse ferma ses yeux d'or et apprécia le contact de la paume calleuse de son humain contre son plumage. William baissa des yeux attendris sur le deamon qui poussait des microgloussements de bien-être. À peine perceptibles. Adorable.

Mayleen finit par sortir de son état d'absence et porta un toast à sa venue. Très aimable de sa part. William se contenta de sourire. Il avait suffisamment parler pour l'instant. Toujours la main posée sur le corps soyeux et palpitant de vie de son deamon, le prof de bio se contentait de la fixer intensément de ses yeux verts clairs. Inkëlamb fermait à demi les yeux, rendant sa comparaison à un chat encore plus visible. L'homme prit un instant pour le déranger, car il désirait se mettre les jambes croisées, et la buse poussa un petit cri de mécontentement, avant de replonger dans un état cathodique, se nichant dans le creux des jambes de son humain.

Un ange passa.

La professeur de sciences, semblant complètement oublié la présence de William, se mit à embêter son deamon comme si elle était une enfant. Il esquissa un sourire un peu paternel, sans le vouloir. Il ne se conduisait plus ainsi avec Ink depuis longtemps, il avait maturé, et le deamon en était bien heureux. L'apaloosa secoua la tête à plusieurs reprises et finalement la demoiselle finit par se rendre compte de son attitude, prenant soudain la pause d'une écolière prise en faute. William rit doucement sous cape, avant de cligner de l'oeil et de dire d'une voix basse, un peu complice :

Ne vous en faites pas, je n'ai rien vu.

L'homme vit soudain passer une ombre sur le ravissant visage de la jeune femme, et son sourire disparu, alors qu'elle expliquait un peu son expérience de vie à Lindwüen. Les derniers mots alarma quelque peu le professeur. Y avait-il des professeurs dont il devrait se méfier ? Le rictus de la jeune femme qui suivit l'incita à poser une question :

Certains élèves, je peux comprendre, mais certains profs ? Pourquoi ?

demanda-t-il d'une voix à la fois douce et intéressée. Il n'usait pas de son pouvoir cette fois, même inconsciemment. Il y avait d'ailleurs aucune expression impérative dans la phrase. Ce que la jeune femme proposa alors le surprit au plus au point. Il débarquait comme le pire des malotrus et voilà qu'elle lui proposait de dormir chez elle ! L'homme leva un sourcil, indécis. Jetant un coup d'oeil rapide à l'horloge qui pendait sur le mur derrière, il prit conscience qu'il était seulement minuit et quelques, les hotels des alentours seraient certainement ouverts, mais William n'avait pas de moyens de transport...Ni beaucoup d'argent liquide. C'était dans son compte. Enfin bref. Ink avait levé la tête et le regardait avec un air de coq en pâtes * C'est qui qui avait raison ? Qu'est-ce que t'attends pour la demander en mariage ? * * Bon sang, t'es une vraie cervelle de moineau, Ink. *

- J'accepte avec plaisir, si bien sûr cela ne vous gêne vraiment pas Mademoiselle Barton.

"Oh vous, vous ne devriez pas avoir de problème avec lui. Du moins, j'espère pour vous. C'est un prof qui est... Comment dire... Très porté sur les femmes. Donc il vous manque des choses pour qu'il vous ennuie."

"Je vous laisse mon lit. Et interdiction de refusé. Je ne suis pas du genre à lâcher ainsi une idée. Alors vous prenez le lit et point. Je dormirais adossé à Enfer."

"Je vous préviens, je vous ais à l'oeil."