Du vent d'hiver

Le temps changeait peu à peu, et bientôt les fleurs sur les cerisiers remplaceraient les flocons aux fenêtres, l'air devenait plus chaud, le soleil plus brulant.
Une silhouette se découpe dans l'encadrement de la porte, une silhouette en sablier, des cheveux blonds presque blancs tenus en queue de cheval d'où ils ondulent, haute sur la tête. Le rayon de soleil qui passe sur ce corps blanc le fait paraître ivoire. C'est une jeune femme qui se tient si droite à observer la classe vide, de hautes chaussures bleu roi, au talon si fin et au bout si rond, si brillant, une robe qui semblent sortie d'un dessin d'Elvgreen, des années 70, cintrée sous la poitrine, la jupe bouffante qui s'arrête au genoux. La silhouette se retourne et on aperçoit son visage, blanc, fin, sans fard, les joues à peine roses, la bouche rouge et les lèvres pleines, les dents blanches lorsqu'elle sourit, les yeux d'un bleu vert magnifiques elle observe "sa" salle.
Elle n'avait même pas eu le temps de commencer son premier cours qu'on était venu la chercher, le concierge de l'école en courant était entré alors qu'elle expliquait le déroulement de l'année.

"Mademoiselle DeBeauharnais ? avait il dit essoufflé
-Hum oui ?
-Je dois vous parler.
-Cela ne peut attendre ? Je suis en plein cours monsieur."

Olenek, le renard arctique, avait observé l'homme en sueur d'un sale oeil. "De quel droit regarde t-il ma Blanche comme ça lui."

Les élèves avait ensuite entendu un chuchotement incompréhensible, ils avaient vu sortir leur professeur, ils avaient vu ses épaules se voûter, les plus proches de la portes avaient entendu un cri étouffé, puis ils avaient vu rentrer la blonde pimpante, les yeux mouillé, les larmes sur ses yeux, la bouche pincée et l'air affolé. Olenek s'était levé et tous deux étaient partis, laissant le gros sac rouge sous le bureau, dans un mouvement de jupons et ne laissant aux élèves qu'un bruit de talons qui s'éloignent.

Et elle n'était plus revenue, jamais, pendant ces longs mois. Les élèves avaient simplement eu un mot, il disait que mademoiselle Debeauharnais ne reviendrait pas avant une durée indéterminée, que les cours étaient suspendus pour cause d'irremplacement et autres explications sans intérêt pour ces ados qui ne voulaient sûrement qu'une chose, savoir pourquoi la blonde tout droit sortie d'une boite Mattel barbie joue la maîtresse était sortie en courant telle une héroïne de Hitchock.

Elle était partie sous le vent glacial d'hiver, elle revenait avec les beaux jours, son sac blanc portant un gros noeud, sous le bras et le renard blanc à ses pieds, digne et hautain.

"Nous revoilà, fit il en un mouvement de tête princier.
-Oui Ol', nous revoilà..."

Un nuage sombre passa quelques secondes sous ses prunelles couleur de printemps puis elle se reprit, et posa son sac. Il était temps de reprendre le cour de sa vie.

[ Je peux ? =X ]

» Prenons l'air - Attrapons le vent || Velkan Paccino †