Lindwüen Daëmon
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 Kiss the rain ♥ - Pv

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Katey Leeh
    Prof' de langues démoniaques étrangères

Katey Leeh


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MessageSujet: Kiss the rain ♥ - Pv   Kiss the rain ♥ - Pv EmptyJeu 22 Avr - 14:17

      J'ai grandi dans l'ombre des hommes,
      Si je pensais un jour me réfugier dans la tienne.

      PV AARON DWAYNE



    Le soupir s'échappa de mes lèvres, naturel, calme. Une douce sensation m'envahit, celle que je n'avais pas ressenti depuis des lustres : le bien être. J'allais bien. Sortant des plumes du sommeil à contre coeur, je souris doucement et me retournai : mon corps heurta quelque chose de lisse & moelleux. Mon ventre se tordit de plaisir. Avec lenteur, je plongeai ma tête dans l'épaule de mon griffon noir. J'en frissonnai tellement j'étais heureuse. L'excitation gagna mon corps et je me collai un peu plus contre lui. Pour répondre à mon geste, l'immense créature déploya son aile et me recouvrit avec. Il souffla tendrement dans ma chevelure châtain. Oui, j'avais décidé de changer de couleur, abandonnant ma tignasse blonde pour essayer de passer plus inaperçu. Riant comme une enfant, je lui caressai les plumes, enfonçant mes doigts dans son plumage ombrageux. Il émit un son doux, profond, et je compris qu'il grognait de plaisir. Comme il n'était pas un oiseau à proprement dit, il pouvait émettre un son proche du ronronnement d'un gros chat. Il était revenue il y avait moins d'une semaine de cela et je ne l'avais plus quitté depuis. Nous n'avions pas parlé de son départ, ni de ce que j'avais fais quand il n'avait pas été là. Seul l'instant présent comptait. Aucun humain ne pouvait imaginer l'horreur d'être séparé de son daemon. C'était comme perdre un organe vital... Dans la maison close où j'avais grandi, on m'avait séparé de lui. Personne ne le savait, pas même le seul homme qui connaissait mon histoire. Oui, même Aaron ignorait cela. Parce que, quand j'allais le voir, mon daemon avait la permission de m'accompagner. C'était pour s'assurer que, pendant mon "travail", je ne risquais pas de m'enfuir. Moyen de pression. Il avait vécut en cage. Son esprit caressa doucement le mien, murmurant des paroles incompréhensibles. Aujourd'hui, tout allait pour le mieux. Kiersten était revenue. Arcanos aussi. Je contrôlais mon don, j'avais enfin compris ce qu'il importait. Moi qui avait toujours prit les démons comme mes ennemis, je m'étais rendue qu'en fin de compte, ils étaient là pour me protéger. Depuis, je n'en avais invoqué qu'un seul, le même : une espèce de chien énorme, à la gueule rouge et aux yeux enflammés. Mais quand mon griffon n'avait pas été là, c'était ce démon qui m'avait aidé à tout surmonter. Et il n'y avait personne d'autre. Ni Beleth, ni Lilith. J'étais enfin seule...

    Consciente que je ne me rendormirais pas, je poussais un soupir et me dégageai à regret de l'étreinte d'Arcanos. Il posa sur moi son regard profond, brillant d’une joie que je ne lui avais jamais connu. J’ignorais que je lui avais autant manqué. Déposant un baiser sur bec, il me donna un coup de tête dans la joue et recommença à grogner de plaisir. Sortant du petit lit, je n’étais pas à l’université. Je m’étais trouvée un hôtel en bordure de ville, sympathique & peu fréquenté. Son propriétaire n’avait guère besoin d’argent et s’amusait plus qu’autre chose dans cette maison d’hôte. Il connaissait les gens qui y venaient et il ne me posait jamais de questions. Quand je lui avais montré Arcanos, il avait consenti à me donner une chambre plus grande pour le même prix. Je pris une douche, lavant avec une nouvelle énergie les dernières croûtes qui recouvraient mon corps. Lorsque j’éteignis l’eau, le griffon noir avait consenti à sortir du lit et regardait par la fenêtre. Lui lançant un regard intrigué, il n’y fit guère attention et continua à regarder dehors. Haussant les épaules, je jetai un coup d’oeil à mon reflet : de longues cicatrices blanches barraient mon corps, mais elles s’estompaient avec le temps. J’étais passée récemment chez le coiffeur, m’étais acheté de nouveaux vêtements. Je revivais. Du moins, en partie. Coiffant mes cheveux châtains, je lançai quelques mots à mon daemon, d’une voix calme.

      « Il est quelle heure ? »
      « Presque 7 heures et demie... Du soir. » répondit-il de sa voix grave.


    Je le vis me sourire avec amusement : j’avais dormis presque 24 heures. Je lâchai un petit rire, enfilai un jean, un t-shirt et mon blouson. Jetant un coup d’oeil au temps qui faisait dehors, je frottai affectueusement le crâne de ma grosse bestiole par la même occasion =3 Dehors, le ciel était gris & sombre, les gouttes de pluie commençaient déjà à tomber. Mais j’avais envie de sortir. Attrapant mon sac, je posai mon regard noir sur mon parapluie. Finalement, je le laissai et sortis de ma chambre en refermant consciencieusement la porte derrière moi. Arcanos sortit par la porte de secours, pour éviter de se montrer devant tous les hôtes : pas la peine d’ameuter le quartier. Je descendis en cuisine, croisant le patron de l’hôtel. Je lui souris gentiment et il jeta un coup d’oeil à l’horloge.

      « La belle au bois dormant à bien dormi ? »
      « Plutôt pas mal. Le réveil est moins romantique mais bon... Je peux ? »


    Désignant le réfrigérateur d’un coup de menton, l’homme acquiesça avec un sourire bienveillant. Mon daemon persistait dans mon idée que je lui plaisais mais je ne pouvais rien pour lui. Même heureuse, même de nouveau avec mon daemon, le trou dans ma poitrine persistait. Et il ne pourrait sûrement jamais se refermer. Je me fis rapidement un sandwich improvisé et sortis en mordant dedans à pleine dent. Mon griffon m’attendait dehors sous un arbre, à l’abri des regards indiscrets. Je grimpai sur son dos, lui donnait une feuille de salade en ricanant : il ronfla méchamment et décolla sans me prévenir. Je m’accrochai de justesse à son cou, pour ne pas être désarçonné. Je marmonnai dans ma barbe quelques mots pas très catholiques : toujours son caractère de merde celui-là ._. Mais je l’aime quand même (: Volant au-dessus d’un champ, j’aperçus en dessous quelques lièvres qui sortaient, sentant la pluie approcher. Le ventre se mon griffon se manifesta et je lui fis un clin d’oeil. Il irait chasser plus tard. Nous parcourûmes la ville par la voix des airs, ignorant les quelques regards inquiets des passants : plutôt gros le n’oiseau hein ? \o/ Finalement, il alla se poser sur le toit... D’un restaurant. La faim justifie les moyens x) Un orage se préparait au loin, le ciel était devenu aussi gris que le plomb et des traits électriques le traversait, à la limite du réel. Je m’assis sur le toit, ramenait mes genoux contre ma poitrine et admirai silencieusement le spectacle qui se préparait. Un vent fort balaya la ville, faisant fuir les humains. Mais pas moi. Des tempêtes, j’en avais affronté. Mon griffon manifesta son mécontentement en piétinant les tuiles : le vent l’empêcherait de voler comme bon lui semblait. Alors il se mit à marcher sur les tuiles, tournant comme un fauve en cage.

      « Tu vas attraper la mort si tu restes sous la pluie. »
      « Je veux rester ici. » dis-je simplement.


    Il poussa un soupir, ses pensées se mélangèrent aux miennes : il était inquiet, mais avait apprit à ses dépends que pus grand ne me faisait peur. Posant mon menton sur mes genoux, une bourrasque apporta une nouvelle vague de pluie et je souris. Le ciel avait ses propres humeurs, mais elles étaient tellement belle que pour rien au monde je ne les louperais. Perchée à plusieurs mètres du sol, tout proche du vide, je ne m’occupai plus du monde. Les éclairs frappaient la terre. L’orage grondait. Il me rappelait toute cette colère enfouit au plus profond de moi, les fils lumineux étaient comme les démons. Semblable à la tempête.
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Aaron Dwayne
    « ...ou comment être un Feu Follet sur pattes \o/ »

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MessageSujet: Re: Kiss the rain ♥ - Pv   Kiss the rain ♥ - Pv EmptyMar 27 Avr - 21:11

    Quand l'orgueil chemine devant, honte et dommage suivent de près.
    JE SUIS TELLEMENT DÉSOLÉ...


Ses yeux suivaient le lent cheminement des nuages qui s'amoncelaient dans le ciel. Ils avaient été blancs, ils se teintaient de plus en plus d'un gris sombre. Et au loin, l'enfer. Le noir. Total. L'air était lourd, chargé d'électricité, et les sons avaient du mal à traverser cette épaisse ouate. Le calme avant la tempête. L'homme ferma les yeux, inspira profondément la violente bourrasque qui gifla son visage. Il serra les dents, continua de respirer, goutant a cette odeur si particulière qu'elle aimait tant. Katey... Aaron réouvrit les yeux et soupira en continuant de fixer la nue qui semblait se remplir de plus en plus de nuages plus sombres les uns que les autres. Un mince sourire triste étira ses lèvres et il sentit ses yeux le piquer légèrement. Il se passa la main sur le visage pour chasser cette sensation et recommença à marcher. Gaïa grimaça en sentant les jambes de son humain protester vivement. Il ne s'était pas assit ou allongé depuis 24 heures et elles commençaient à demander grâce. Pour changer, Aaron ne les écoutait pas. Il continuait de chercher. De la chercher. Évoquer une nouvelle fois le fait qu'elle était introuvable lui serra le coeur. A un tel point qu'il posa son poing dessus en déglutissant, espérant que ça passerait. Il ne pouvait pas s'arrêter de chercher, ça aurait équivalu à se rendre à une terrible vérité: qu'elle soit partie pour toujours. Sentant le doute s'insinuer une nouvelle fois dans l'esprit de son humain, Gaïa le chassa violemment d'un coup d'aile. Si il y avait quelque chose qu'elle pouvait faire pour sa moitié en cet instant, autre que de voler par dessus tous les toits pour chercher de ses yeux fatigués une des deux silhouettes qu'ils aimaient tant, c'était redonner du courage à Aaron. Depuis combien de temps le boostait elle comme ça ? Elle avait arrêté de compter à la vingtième fois. Elle n'avait pas à compter, elle aussi voulait croire. Elle ne pouvait pas avoir perdu Arcanos comme ça. C'était trop bête.

    « Tu vois quelque chose ? » demanda le jeune homme pour la centième fois, le regard morne et désespéré.
    « Rien... » soupira le daëmon, empêchant la remarque acerbe qu'elle avait en tête de remonter à la surface.


Elle n'avait pas à s'énerver contre lui, il ne le fallait surtout pas. La fatigue augmentant la facilité à s'emporter, ils étaient tous deux prompts à basculer en un instant dans une colère futile. Aaron trébucha, se rattrapa au dernier moment et s'arrêta en soufflant, les mains posées sur ses genoux tremblants. C'est pas passé loin.. Café ? L'oiseau hocha distraitement de la tête et il se dirigea vers le centre ville sans cesser de regarder en permanence autour de lui.

    « Faites gaffe il est chaud. Y'a pas à dire, vous avez l'air d'en avoir bien besoin. Croyez moi mon ami, y'a rien de tel qu'un peu de sommeil quand on est dans votre état. »
    « Merci, mais je ne peux pas arrêter maintenant. »
    « Vous cherchez quelque chose ? » il se corrigea en claquant des doigts vers le jeune homme. « Quelqu'un ! Vous avez la tête de quelqu'un qui a perdu un pote...une copine peut être ? » le sourire d'Aaron se figea légèrement et il but une gorgée brûlante pour se donner contenance.
    « Non non. J'ai ..perdu mon chien... » mentit-il l'air de rien.
    « Ah. Vous savez les clebs y'en a partout dans le quartier, il ressemble à quoi le votre ? »
    « Une sorte de Golden marron, mais cherchez pas, il est trop rapide pour que quiconque l'attrape. J'espère qu'il viendra tout seul quand je l'appellerais. Bon. Merci pour le café, et pour la causette. » il lança une pièce en l'air et rapide comme l'éclair, l'homme l'attrapa, les yeux brillants d'amusement. Il attrapa le poignet d'Aaron et vissa ses yeux verts dans les siens.
    « Si vous retrouvez votre...chien. Ne le perdez pas à nouveau, qui sait si il reviendra cette fois ci... »
    « Merci. » souffla Aaron en reculant instinctivement.


L'homme relâcha rapidement sa main, lui fit un clin d'œil et retourna à son comptoir. Le cœur battant, Aaron sortit rapidement du café et se posa contre un mur, le souffle court. Putain, c'était quoi ce type ? Comment avait-il deviné en si peu de temps ? L'image d'un Clyde rieur s'afficha devant ses yeux et il sourit en secouant la tête. Comme quoi, Clyde n'était pas le seul à réussir à lire en ses clients de la sorte. La voix inquiète de Gaïa retentit au dessus de sa tête et il se détacha du mur. Le café lui avait redonné de l'énergie mais il sentait qu'il allait bientôt pleuvoir. Aaron leva ses yeux gris vers le ciel et ils se perdirent dans les nuages. Pas seulement de la pluie. Il inspira profondément l'air chargé d'électricité. Au loin le tonnerre gronda.

Il marchait encore dans les rues salles de la ville, plus perdu qu'autre chose il vagabondait, les mains dans les poches et le regard vide. Gaïa voletait tranquillement au dessus de sa tête, morte de fatigue, elle ne savait plus où regarder et commençait à baisser les bras. Ses ailes engourdies lui faisaient un mal de chien et elle avait oublié l'existence de certains de ses muscles qui criaient à présent, espérant couvrir les hurlements des autres en criant plus fort. A bout de souffle, elle plongea vers son humain et se percha sur son épaule en fermant les yeux de soulagement. Mais comme il marchait toujours elle était secouée et cette position n'était pas vraiment confortable. Aaron ouvrit doucement la main et elle vint se blottir dans sa paume qu'il plaqua contre son torse. L'oiseau s'endormit presque instantanément. Aaron sentit ses yeux se fermer également et il souffla doucement en se passant son autre main sur le front. Il n'allait pas tarder à s'écrouler lui aussi. Mais l'idée de se reposer avant de l'avoir retrouvée lui torturait la poitrine. Tant et si bien qu'il continua d'avancer et ouvrit les yeux. Il ne s'arrêterait pas. Sa conscience cessa de l'ennuyer et il continua d'arpenter les périphéries de la ville. L'orage n'avait toujours pas éclaté, il n'en serait que plus impressionnant. Les maisons défilaient, changeant de style alors qu'il changeait de quartier. Le jeune homme finit par s'arrêter un instant devant un grand panneau qui faisait bien deux fois sa taille. Le dragon doré peint sur la pancarte semblait le regarder de son œil de feu, et si Aaron ne savait pas lire le chinois il était certain qu'il s'agissait d'un avertissement. Le brusque changement de mouvement de son humain sortit Gaïa de son sommeil réparateur et elle sortit le bec de sa cachette, regardant sa moitié de ses petits yeux noirs.

    « Qu'est ce qui se passe ? » demanda-t-elle d'une voix endormie.
    « Rien. Tu étais morte de fatigue Gaï... » commenta l'homme en reprenant son chemin.
    « Autant que toi. »


Il ne répondit pas et elle s'envola, ses gestes plus vifs qu'auparavant. Cette petite pause lui avait fait beaucoup de bien. Du coin de l'oeil, le daëmon observa son humain. Elle était de nouveau surprise par sa capacité à ordonner son esprit lorsqu'il était résolu à un but. Aaron cherchait Katey, il ne s'arrêterait pas avant de l'avoir trouvée. C'était aussi simple que ça. Et s'il tombait de fatigue ce serait que son corps n'aurait pas pu aller plus loin. Il était déjà bien au delà des limites du raisonnable, et pour cause, il avait abandonné toute raison. Cette raison qui l'aurait poussé à continuer à en vouloir à Katey, à chercher plus, creuser sur ce qui s'était passé cette nuit là. Et pourquoi elle avait fait cela. Mais Aaron ne voulait plus y penser. Ça lui avait suffisamment fait du mal comme ça. Tout ce qu'il voulait, espérait de tout son être, c'était la revoir. La serrer dans ses bras. Et ne plus jamais la laisser partir. Un long frisson descendit le long de sa colonne vertébrale et il se remit en marche pour se réchauffer. Un froid intense l'avait envahit alors qu'une idée lui traversait l'esprit. Et si jamais il ne la retrouvait jamais ? Aaron s'arrêta brusquement et un nuage de buée s'échappa de ses lèvres. Sa gorge se serra et son cœur fit de même. Si jamais ça finit comme la dernière fois. Si jamais je la perd pour de bon. Une vague de désespoir l'envahit et il eut envie de se laisser tomber à terre, laisser enfin couler toutes ces larmes qu'il aurait du verser depuis bien longtemps. Voyant le visage décomposé de son humain et à quel point il n'était pas loin de craquer, Gaïa plongea vers lui et caressa doucement sa joue du bout de son aile. « Hey, ça va aller petit d'homme ? » Ça aurait été quelqu'un d'autre, Aaron aurait sourit, détourné la conversation, voire envoyer bouler celui qui lui demandait ça. Mais là c'était Gaïa. Sa moitié. Son âme. A quoi bon mentir à son âme ? Ça ne lui traversa même pas l'esprit. Il serra les mâchoires et ferma les yeux en sentant ses jambes se mettre à trembler légèrement. Bon sang ce que ça pouvait faire mal ! Il passa sa main sur sa nuque, espérant éradiquer le poing qui lui enserrait la poitrine. Impitoyable. « On fait avec... » et même s'il lui parlait mentalement elle sentait à quel point cette simple déclaration lui coutait. « Ça va passer. T'en fais pas, ça va passer. » Il hocha légèrement de la tête et se redressa. Déjà il sentait les efforts de son daëmon, et la vague d'amour qu'elle lui envoya lui donna du baume au cœur. Merci Gaï. Elle lui sourit et il réussit à lui rendre son sourire.

La nuit tombait. Ne tarderait pas à noircir la terre de ses ombres. Mais le ciel était en avance sur les astres. Et de plus en plus de nuages s'amoncelaient au loin. Il faisait de plus en plus lourd, c'était comme si quelqu'un vous appuyait sur les épaules, vous faisait courber l'échine. Une lumière vive éclaira la rue sombre dans laquelle il marchait, a la recherche de ce qui ne pouvait être trouvé. Éclair. Gaïa sentit ses plumes s'ébouriffer sur son corps et elle vint voler plus près de son humain, méfiante. Un autre éclair traversa la nue et Aaron leva les yeux brusquement, comme attiré par la lumière. Ses yeux se posèrent sur une silhouette fine et gracieuse. Assise sur le toit, elle regardait le ciel, ses longs cheveux sombres voletant autour d'elle. Et chaque éclair qui éclairait son visage frappa Aaron en plein cœur. Il vacilla légèrement, la bouche entrouverte et ses yeux gris posés sur elle. Elle. Katey.

Un souffle s'échappa de ses lèvres et tout alla très vite. Bon sang ! Katey ! Après être resté bloqué pendant quelques secondes, il se mit enfin en mouvement, rechignant à lâcher l'apparition des yeux. Et si jamais elle s'évaporait le temps qu'il monte la rejoindre ? D'un coup, il partit comme une flèche, pénétra dans le restaurant qui portait sur son toit l'être qu'il aimait le plus au monde. Une petite chinoise tenta de l'arrêter et du s'écarter de son chemin pour ne pas qu'il lui rentre dedans. A bout de souffle, Aaron s'arrêta au milieu, se fichant des clients effrayés qui le regardaient avec de grands yeux. Le patron, un petit chinois aux cheveux grisonnants, vint à sa rencontre, l'air paniqué. Il commença à crier des choses dans sa langue natale de sa voix chevrotante. Aaron fronça les sourcils et attrapa sa chemise, le souleva et le plaqua contre le mur.

    « Où est le toit ?! Par où est ce qu'on monte ?? » mais l'homme ne comprenait pas. De plus en plus en colère, Aaron le secoua un peu, plantant ses yeux gris dans les siens, menaçants. « The ROOF ! »


Il sembla enfin comprendre et montra d'un doigt tremblant une petite porte délabrée à l'autre bout de la pièce. Aaron le lâcha et courut vers la porte, l'ouvrit, faillit s'étaler dans les escalier qu'il monta quatre à quatre. Le souffle court, il déboucha sur le toit plat par une vieille porte en fer. Il avança d'un pas et le vent violent ferma la porte derrière lui. L'acier trembla. Le ciel lui répondit en grondant de fureur. Mais le jeune homme n'entendait rien de tout cela. Tout ce qu'il voyait c'était les deux grands yeux noirs de Katey qui étaient rivés dans les siens. Le gravier crissa sous son pied et le monde sembla tourner au ralentit. Mon Dieu... Il restait là, incapable de bouger. Même son essoufflement s'était évanouit par magie. Il n'arrivait plus à respirer. Il voulut dire son nom, lui dire combien il était désolé, combien elle lui avait manqué. Lui crier son amour, le lui dire jusqu'à ce qu'elle le ressente jusque dans ses os, jusqu'au fond de son âme. Un souffle s'échappa de ses lèvres et l'air se refroidit brutalement. Les longs cheveux de Katey ondulaient dans le vent, arabesques infinies qui encadraient son visage d'ange, comme si ils étaient des ombres vivantes qui ne la laissaient jamais seule. Sa vue se troubla légèrement. Mon Dieu... Il avait l'air désespéré, choqué, comme si il pensait ne jamais la revoir. Il pensait ne jamais la revoir. Les battements de son cœur s'espacèrent, lourd tremblement qui répondait aux appels du ciel qui continuait de gronder. Un éclair illumina encore la scène et sa peau sembla se teinter d'or. Elle était sublime. Mais plus beaux encore étaient ses grands yeux noirs. Dieux comme ils lui avaient manqué. Il ne pouvait simplement pas vivre sans. Il l'avait déjà fait et ne voulait plus d'une vie aussi vide.

    Doucement, une larme coula le long de sa joue.
    Et après vint la pluie.




    Si tu savais combien je t'aime
    Tu comprendrais que déjà
    Sans toi tous les jours sont blêmes
    Sans toi il n'est plus de joie
    Si tu savais ce qu'est ma peine
    Lorsque tu es loin de moi
    Et l'amour qui se déchaîne
    Rien que d'entendre ta voix

    Tant de désirs me font rêver
    Et ton sourire me laisse espérer
    Le grand amour la folle ivresse
    De mourir au plaisir de tes caresses

    Regarde moi au fond des yeux
    Ne vois-tu pas qu'ils sont malheureux
    Il suffirait que tu sois mienne
    Quel bonheur en mon cœur quoi qu'il advienne

    Si tu savais combien je t'aime
    Comme c'est bon d'être amoureux
    Car la vie n'est plus la même
    Quand on peut la vivre à deux



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MessageSujet: Re: Kiss the rain ♥ - Pv   Kiss the rain ♥ - Pv EmptyMer 28 Avr - 21:50

      Et si tu devais un soir, est-ce tu m'emmenerais ?
      Et t'envoler sans moi, est-ce que tu m'emmeneras ?

      LE GRAND SECRET


    J'aurais pu rester assise sur ce toit des heures durant, contempler ce ciel lourd & magnifique. Je voyais déjà les chevaux ailés, les dragons et les fées y sortir, envahir notre monde. N'y avait-il rien de plus beau que l'espérance d'être dans un monde meilleur ? Après avoir grandi comme je l'avais fais, j'en étais souvent arrivée à me demander si continuer ma route était une bonne chose. Après tout, qu'est-ce qui était attrayant dans ce monde ? Les enfants n'étaient plus des enfants, les adultes des esclaves. On nous empêche de rêver, d'aimer... Oui, aimer. Le mot le plus puissant que les gens prononcent avec parfois comme si c'était une chose banale. J'en étais arrivée au point de ne plus jamais vouloir le dire, à la place il fallait trouver un autre moyen. La chimère noire me donna un coup de tête léger sur l'épaule, écartant de son souffle chaud quelques mèches encore sèches. Je fermai les yeux et offris mon visage pâle à la noirceur de la tempête. J'enviais les gens qui étaient heureux, ceux qui savent tout donner et ne rien demander en échange. J'aurais aimé tout recommencer, mais j'avais peur qu'un ne m'échappant pas de cette petite chambre, en restant avec ma mère, en allant étudier chez les catholiques, je ne le rencontre jamais. Je ne pourrais me refaire une vie, je pouvais toujours m'en inventer une où nous ne serions jamais séparés. Étouffant un gémissement, j'enfouis ma tête dans mes bras croisés sur mes genoux en sentant ma poitrine s'ouvrir. Le temps avait perdu ses raisons. Sans lui je n'étais rien, sans lui j'étais comme une chambre vide. Et peu importait le meuble qu'on voudrait y mettre, jamais il ne pourrait s'y adapter. Mon griffon tenta d'apaiser ma tristesse et caressant mentalement mon esprit mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Plus de réconfort. Je m'étais détruire toute seule, comme une grande fille. Je pouvais toujours dire que j'assumais ce que j'avais fais... Mais ce serait assumer les fautes d'une autre. Ce n'était pas moi. Pourquoi avait-il refusé de m'écouter ? S'était obstiné à ne voir en moi qu'une traînée ? Ce maudit nom qui me collait à la peau, qui s'inscrivait en moi, laissant de longues marques sur mon corps. Indélébile. Et puis après m'être détruire, j'avais détruis mon daemon, son daemon, je l'avais anéanti. Ou bien peut-être aujourd'hui vivait-il une de ces splendides histoire d'amour, avec une fin heureuse.

    Contrôlant doucement ma respiration, je sentais Arcanos se raidir. Je l'avais privé de la seule petite source de couleur de sa vie. Silencieusement, je me promis de la lui rendre. Même si pour cela je devrais affronter le regard gris & ténébreux d'Aaron, pour mon daemon, je ferais tout pour qu'il retrouve son soleil. Je lui fis passer un souvenir, celui du minuscule oiseau voletant dans le vent, ses plumes colorées s'agitant au rythme de ses paroles, son regard vif & noir posé sur le griffon... Il frissonna de plaisir & de tristesse. Je souris avec amertume et, posant ma joue sur mon avant-bras, plongeai mon regard sans fond dans le sien. Du bout des doigts, je caressai son bec en murmurant des paroles, des espoirs... Y avait-il une place pour lui & moi ? Il s’ébroua et piétina les tuiles, essayant de ne pas succomber au même désespoir que moi. Parfois je me demandais où il trouvait toute cette force, celle de démentir quand je lui disais que sans elle il allait mourir. Alors, de sa voix profonde & douce, il me disait : C’est sans toi que je vais mourir. La beauté de la phrase me donnait toujours envie de pleurer. Je lui souris et laissai les larmes glisser muettement sur mes joues. La pluie les balayerait bientôt, rendant à mon visage son teint de porcelaine.

      « Tu la reverras... » dis-je pour répondre à sa torture sans son. « Tu la retrouveras. »
      « Je t’ai retrouvé toi, demander de la retrouver elle serait trop. Le destin ne frappe jamais deux fois à la même porte. »


    Son désarroi me frappa. Il croyait tellement ses paroles que je fus convaincus que, même si l’occasion se présentait, ce nilgaut ne la choperait pas. *Et toi, tu la prendrais ?* *J’imagine que oui, même si ça m’étonnerait.* Il haussa les épaules et rabattis son aile contre moi, pour laisser la pluie tomber sur nos corps. Je lui adressai un merci silencieux, contente de pouvoir sentir les fines gouttes glisser le long de mes épaules, se confondant avec perfection aux dernières traces de larmes. Dans le restaurant, il y eut du mouvement. Refusant d’y prêter oreille, je retournai mon regard semblable aux abysses vers l’orage et laissai mes pupilles tristes passer d’un détail à l’autre, suivant les longues lignes cassées des éclairs. Il contrôlait les séismes, ignorait l’étendu de celui qu’il avait créé en moi. Puis il y eut du tapage derrière moi, comme si on grimpait des escaliers à la hâte. Mon griffon se retourna d’un geste sec et menaçant, je posai sur son épaule une main reposante. Fixant la petite porte avec curiosité mais calme, mes cheveux me barrèrent les yeux. Puis un flot lumineux, une silhouette svelte & essoufflé apparut. Un contre-jour, l'ombre me parut grande. Posant mes yeux noirs sur l'homme, je sentis mes poumons se vider d'air. Lui. Une vague traversa mon âme, balaya les sentiments, noya les larmes & les souvenirs. Mon ventre se noua et je le regardai. Immobiles. A mes côtés mon daemon fut parcourut par un flot tout contraire au mieux : la violence de ses émotions me fit tourner la tête & je dus rompre le contact entre nos êtres, pour ne pas m'évanouir. Et il n'y eut plus que moi, son regard, son merveilleux regard. Son regard ponctuait de nuances, si vivant. Tendre une main vers lui, c'était comme effleurer mon monde du bout des doigts. Savoir que la personne devant soit est l'une des plus vivantes qu'il existe sur cette Terre. Une voix me murmura que je ne devais pas être la première à être amoureuse de lui. Oh non.

    Le silence s'installa, majestueux & excitant. J'ignorais pourquoi il était sur ce toit, où du moins j'essayais de rationaliser. Ne pas se faire d'idées, ne rien espérer. Le premier à bouger fut Arcanos. Un éclair frappa la terre non loin, illuminant le toit d'un lueur jaune & vive. Mes pupilles se rétrécirent, en deux minces cercles. Mais on ne pouvait distinguer le noir du noir, et ainsi personne n'aurait put savoir que la lumière avait un impact sur mon regard. D'un geste tout aussi élégant que beau, mon griffon fit un pas en avant et souffla doucement, un nuage s'échappant de son bec. Son regard se fit d'une douceur telle que n'importe qui aurait put fondre. Et en le voyant ainsi, je ne pus m'empêcher de sourire. Il avança sa tête et la secoua légèrement, essayant de tirer Aaron de sa transe pour qu'il lui dise où elle était. Un ronflement résonna dans sa gorge noué et il frappa le toit de ses serres. J'ouvris légèrement mon esprit au sien, pour entendre sa voix l'appeler dans les ténèbres de son coeur. « Gaïa ? » Sa voix était profonde, inquiète mais mélancolique & heureuse. Je l'avais rarement sentit aussi vivant. Son être sauvage ne désirait plus qu'une chose : la voir, elle & ses couleurs, elle & sa beauté. Je retins un rire d'ironie en me rendant compte qu'il influençait tellement mes émotions que, pour peu qu'il soit un peu plus amoureux d'elle, j'irais embrasser le minuscule oiseau. Refermant mon esprit, jugeant qu'il me ferait partager son bonheur seulement s'il le voulait je reposai mon regard noir sur Aaron, aperçus son éclat anormal. Fronçant les sourcils, je connaissais cette lumière. La pluie pouvait bien noyer son corps mais n'effacerait jamais ce regard. Pourquoi pleures-tu, petit homme ? Avalant avec difficulté ma salive, mon corps fut agité d'un tremblement. C'était moi qui avait fait le geste pour tuer, à moi de faire le geste pour le réveiller. Hésitante devant l'attitude à avoir, je décidai d'y aller doucement. L'impulsivité n'avait apporté que du mauvais dans ma vie. D'un geste naturel, je me décalai sur le côté, lui laissant de la place, comme s'il en manquait. Mon regard se fit doux, calme.

      « Laisses-moi être comme toi, laisses-moi être toi... » commençai-je à chanter sans m'en rendre compte.


    Je souris mystérieusement, laissant la phrase en suspense. Cette chanson, je la connaissais, il la connaissait. Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais commencé à la chanter. Je sentis ma gorge se serrer et ravalai discrètement les larmes qui menaçaient de déborder. A la place, je détournai à contre coeur mon regard de lui et me remis à fixer l'orage. La pluie tomber, encore et encore, peut-être allait-elle nous noyer... Doucement, je tendis ma jambe au-dessus de la rue et la balançai silencieusement, sentant le vide m'attirer vers lui. Oubliant un instant Aaron, je me penchai légèrement en avant pour regarder la hauteur où je me trouvais.

      « Et si un jour tu devais, t'en aller... Est-ce que tu pourrais bien m'emporter ? » continuai-je doucement. « Et si un jour tu pouvais tout quitter... »


    D'être avec lui, de le savoir derrière moi. Et s'il savait les efforts que je fournissais pour ne pas me jeter dans ses bras. Pourtant entre nous, il y avait encore un gouffre. Un ravin, un précipice. Celui qui séparait nos deux mondes. Passant doucement ma main dans mes cheveux, je dégageai mon visage finement ciselé, pour fixer un nouvel éclair qui traversait le ciel, plus loin cette fois. Je retournai un peu plus rapidement sa tête vers moi, un sourire enfantin sur mes lèvres.

      « Est-ce que tu pourrais garder notre secret ? »


    Parce que moi, je le garderais toute ma vie.
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Aaron Dwayne
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MessageSujet: Re: Kiss the rain ♥ - Pv   Kiss the rain ♥ - Pv EmptyLun 24 Mai - 14:03

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Son cœur se serrait. Tellement fort qu'il devait inspirer profondément pour que la douleur cesse et que sa poitrine n'implose pas. Il avait sentit l'eau salée descendre le long de sa joue, et le doux sourire de Katey lui avait fait croire qu'elle avait passé son doigt sur le même chemin. Ou que quelqu'un l'avait fait. Un être aimé, qui l'aime et prenne soin de lui. De manière presque maternelle. La pluie qui tombait effaça le sillon humide sur sa peau, mais il ne s'arrêtait pas. Le visage sans émotion. Il lui était tout simplement incapable d'en exprimer une, car la myriade de sentiments qui le prenait à présent le mettait dans un tel état de confusion qu'il aurait été humainement impossible de toute les exprimer en même temps. Alors, seule l'incompréhension et la surprise peignaient ses traits. Exact opposés de la certitude qui animait ses yeux gris. Il l'avait retrouvée. Elle était là. Elle n'était pas partie. Ses poumons se vidèrent d'air à nouveau et la caresse de la pluie recommença. Comme pour l'encourager à aller vers elle. Oh bon sang ce qu'il en avait envie ! Mais il avait tellement peur qu'elle le repousse. Elle aurait tellement eu raison de le faire. L'image qui était revenue à la surface lorsqu'il avait été touché par le pouvoir de Wolf s'imposa de nouveau à son esprit. Etait-ce sa mère qui l'encourageait ? Ou cette vision n'était-elle que le fantasme provoqué par une douleur telle qu'elle l'avait poussée à se créer une famille, quelque chose de réconfortant et là pour lui ? Qui l'avait été un jour pour lui, Aaron Dwayne, Aaron sans nom, sans passé, sans futur. Sans rien. Rien, à part cette étincelle qui avait illuminé sa vie, dix ans auparavant. C'était comme si la foudre l'avait frappée à cette époque. Il ne s'en était pas rendu compte sur le coup, et peut être se l'imaginait-il simplement à présent, mais Katey était la seule chose dans ce monde qu'il aimait à la folie. Pour elle il aurait fait n'importe quoi. Il se serait privé des bonheurs simples de la vie, de sa liberté, de ses rêves, se serait confronté à ses peurs, et ça sans hésiter un instant. Parce que, au fond, il savait très bien que rien ne serait pire que de la perdre à jamais.

La foudre frappa une centaine de mètres plus loin, accrocha le pare-tonnerre d'un vieil immeuble et disparu comme si elle était entrée en lui. L'ombre gigantesque d'Arcanos se détacha brutalement à côté de Katey et Aaron se rendit enfin compte de sa présence. Comme s'il était apparu d'un coup. Il s'attendait à un regard haineux, à se faire chasser par le griffon noir à cause de ce qu'il avait fait à son humaine. Mais rien. Rien de tout ça. Aaron détourna les yeux de Katey et ils vinrent s'ancrer dans ceux de son âme. La créature mystique poussa un ronflement, grattant le sol de ses grandes serres, laissant de profonds sillons dans les tuiles sur lesquelles il était posé. Entièrement ouvert, Aaron entendit l'appel du daëmon. Sa voix, son timbre, sa douceur, son inquiétude et son attente. Le jeune homme crut que son cœur allait exploser, accueillit la déferlante de sentiments en frémissant, mais ne ferma pas son esprit. Il ne faisait qu'un avec Gaïa. C'était finit de cacher cela, il sentait à présent à quel point son daëmon était attaché à celui de Katey. Et le sentiment qui en ressortait était une immense osmose, une certitude que rien ne pourrait ébranler tout cela.

La porte s'était refermée sur Gaïa, et elle avait sentit que son humain n'était pas en état de venir la chercher. Elle avait donc fait demi tour et s'était immobilisée dans les airs, à mi chemin du toit, en entendant l'appel d'Arcanos. Elle qui s'était toujours dissimulée derrière les sentiments de son humain, pour que celui ci, trop occupé à gérer son propre cœur, ne sente pas les battements du sien, aujourd'hui elle ne pensa pas une seconde à se couper pudiquement d'Aaron. L'homme sentit sa tête tourner furieusement et son daëmon apparu de l'autre côté du toit. A bout de souffle, Gaïa posa ses yeux noirs remplis de larmes sur le griffon. Répondit à son appel de la même façon. Le prénom d'Arcanos raisonna longtemps dans l'esprit du jeune homme qui crut perdre pied devant tant de bonheur au simple fait de prononcer le nom de l'être aimé. N'y tenant plus, il coupa instinctivement la connexion avec Gaïa, sous peine de ne plus pouvoir réfléchir par lui même. Immédiatement, il riva de nouveau son regard dans celui sans fin de Katey. Chez elle tout n'était que calme, douceur infinie. Il se sentit fondre, et elle commença à chanter.

Les notes montaient, descendaient au même rythme doux que les battements de son cœur. Aaron resta un instant sans comprendre, puis la chanson lui revint à l'esprit. Dès qu'elle eut finit sa phrase, la musique qui l'accompagnait habituellement retentit dans son esprit, comme si elle était réellement là. Katey s'arrêta, donna au jeune homme l'ébauche d'un sourire mais le cœur n'y était pas. Elle se retourna rapidement pour se reprendre. Aaron la connaissait assez bien pour savoir quand elle était au bord des larmes. Et c'était le cas à présent. Il voulait la serrer dans ses bras pour la réconforter, lui dire qu'il ne la laisserait plus jamais. Des promesses, encore des promesses, toujours des promesses. Qu'il était incapable de tenir. Il avait l'impression de n'avoir jamais tenu une des ses promesses. Jamais. Bizarrement, ces erreurs remontaient plus facilement à la surface que ses bonnes actions. C'est comme ça. C'est toujours comme ça. Katey pivota souplement et laissa pendre ses jambes dans le vide. Un frisson parcouru Aaron qui fit un pas en avant, de peur qu'elle ne saute dans le vide. Mais elle s'immobilisa bien vite et se contenta de jouer avec l'apesanteur, l'air d'une enfant qui s'amuse au visage. Katey passa sa main dans ses cheveux à présent d'un brun étrange et ses yeux noirs se fichèrent dans ceux d'Aaron. Notre secret... Non. Plus aucuns secrets. Juste eux, tels qu'ils étaient, leurs défauts, leurs erreurs et l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Et dire qu'il avait faillit la perdre. Rien de ce qu'elle pourrait faire, jamais, ne pourrais le blesser. C'était impossible car il lui pardonnait tout. Absolument tout. Aaron fit un pas en avant, un autre, vint se placer derrière elle. Son souffle chaud dans sa nuque, la douceur de sa peau qu'il connaissait par coeur, il inspira, se décala légèrement et posa ses paumes sur le rebord du toit, les yeux perdus dans le ciel déchainé.

    « Et si tu devais un soir, est-ce que tu m'emmènerais ?
    Et t'envoler sans moi, est-ce que tu m'emmèneras ?
    »


Sa voix douce et basse lui donna l'impression de s'effondrer sur place. Il ferma les yeux pour ne pas le faire, se concentra un instant sur autre chose que la présence de Katey à ses côtés. S'il ne le faisait pas il allait éclater. La pluie tombait toujours, doux murmure glissant dans les gouttières, chacune de ses caresses étaient l'exact opposé du grondement de l'orage, et, rassemblés, cela donnait une impression de puissance et de calme mystique à la scène. Aaron sourit, comprenant tout à fait pourquoi Katey aimait tant les orages. Plus calme, il rouvrit les yeux et tourna la tête vers la jeune femme. Il voulut passer son doigt sur sa joue, se contenta de le faire de ses yeux gris. Quand est ce que cette distance disparaitrait ? A la seconde où la glace serait rompue. Silencieusement, Aaron se promit de la rompre. Le plus rapidement possible. Éprouvait-elle la même chose ? Ou s'était elle lassée de l'attendre ? S'était-elle sentie trahie ? Était-elle allée voir ailleurs et avait-elle trouvé mieux ? Agilement, il prit appui sur le rebord et s'y accroupit pour s'assoir à côté d'elle. Mais que dire ? Un petit sourire étira légèrement ses lèvres et il laissa glisser ses yeux sur ses cheveux qui voletaient dans les bourrasques.

    « Tu es magnifique. »


Certains se seraient détournés, tentant de ne pas rougir face a tant de franchise à un moment pareil. Mais pas Aaron. Il le pensait, et quand il la regardait c'était à peine s'il arrivait à penser à autre chose puisqu'il ne l'avait pas vu depuis longtemps. Son sourire s'évanouit et il finit par détourner la tête, honteux. Les mots franchirent la barrière de ses lèvres, douloureux.

    « Je suis désolé Katey. » il finit par la regarder. « J'aurais du t'écouter, ne pas partir comme ça. » un rire amer s'échappa de ses lèvres et il secoua la tête. « J'étais trop fier et trop...en colère pour réussir a me calmer et pour comprendre. »


Oh bon sang. Le dire. C'était dur, très dur. Gaïa envoya a son humain une vague de calme, bien qu'elle même soit loin de l'être. Il fallait continuer, mais il y avait des choses à ne pas dire. Ne pas la blesser plus qu'elle ne l'était déjà. Son souffle s'accéléra et il prit les mains de Katey, les serra entre les siennes.

    « Je.. Je ne veux pas savoir.. pourquoi. Dis moi juste... qu'il ne t'as pas fait de mal. » sa voix baissa aux derniers mots pour l'empêcher de trembler.


Ses mains tressaillirent légèrement et il sourit avec amertume, porta les mains de Katey à ses lèvres, les embrassa sans la lâcher des yeux, les relâcha et inspira profondément en espérant se calmer. Dis moi qu'il ne t'as pas fait de mal. Qu'il t'as forcée, que tu avais bu, que ce n'était pas de ton plein gré, que tu n'as pas pensé à moi en le faisant et que tu as quand même continué, que, oh bon sang ! tu ne recommenceras pas si tu me laisse une seconde chance. Aaron soupira sans quitter ce sourire amer et pencha légèrement la tête sur le côté en replaçant délicatement une mèche de Katey derrière son oreille. Il déglutit et se mordit la lèvre inférieure.

    « Je veux juste te voir heureuse, c'est tout ce qui m'importe. Et si pour ça tu dois être avec.. » le prénom de Wolf ne réussit pas à vibrer dans les airs. C'était trop dur. Il ferma les yeux. « .. un autre, alors fait le. » il posa sa main sur sa bouche pour l'empêcher de trembler, nerveux.


Il sourit encore, se tourna vers elle et reprit doucement ses mains entre les siennes, les posa sur son cœur. Ses yeux gris brillants s'ancrèrent dans les siens. Profonds et tristes. Il avait l'impression que le sort s'acharnait encore contre lui, que Katey allait bientôt retirer sa main en lui disant que c'était fini, qu'il était un parfait salaud et que ce n'était même pas la peine de continuer à espérer se remettre avec elle.

    « Mais moi je t'aime. Tu le sais. Je t'aime, je veux faire ma vie avec toi, avoir des gosses, se marier, partir en vacances, et toutes ces conneries dont on se moquait quand on était jeunes, tu t'en souviens ? » un bref éclat de rire s'échappa de ses lèvres mais le cœur n'y était pas. « Moi je m'en souviens. Et je m'en fous d'être un crétin d'utopiste c'est ça que je veux. Rien d'autre. Mais toi, qu'est ce que tu veux ? Dis le moi Katey. Dis le et on saura quoi faire, parce que moi là, j'en sais rien, je suis perdu. Complètement perdu je.. Je sais pas quoi faire et si c'est seulement possible d'imaginer un seul instant que tu pourrais … m'aimer encore ? »


    Ouvre toi, parle, dis moi ce que tu ressens.
    Dis le moi mon coeur, que je sache ce qui m'attend.
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Katey Leeh
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MessageSujet: Re: Kiss the rain ♥ - Pv   Kiss the rain ♥ - Pv EmptySam 29 Mai - 23:02

      Je suis tombée amoureuse une fois,
      Pas deux.

      COMMENT AURAIS-JE PU RECOMMENCER SANS TOI ?


L'orage pouvait bien gronder, le ciel se déchaîner, le vent hurler, tout n'était que calme dans mon être. C'était comme après une tempête, une immense vague qui lavait tout : les incertitudes, les mensonges, les peurs, les craintes... Tout disparaissait, s'évaporait et ne me laissait qu'un léger goût d'amertume dans la bouche. Les jambes dans le vide, les épaules légèrement voûtées, je fixais l'horizon lumineux sans un bruit, l'humidité de la pluie ruisselant sur mes lèvres. Mes yeux noirs étaient pour la première fois d'une clarté rare : si seulement il savait qu'aujourd'hui tout est fini. J'avais appris, après bien des efforts, à contrôler mon don. Certes, j'étais bien loin de la perfection, mais j'avais réussis à prendre ça comme un don justement, et pas une malédiction. Les démons n'étaient là que pour me protéger. Comme ils l'avaient déjà faits une fois. En tuant mon mac, en me libérant de l'emprise d'un homme. J'avais oublié qu'ils étaient les auteurs de ma vie de femme libre, et ils me l'avaient longtemps faits payer. Je les avais enfin remercié et ils avaient enfin voulus coopérer. Non, pas obéir ou les soumettre, bien qu'il y ait des fortes têtes, maintenant ils allaient avec moi de leur plein grès. Tout était fini. A cette pensée une douce chaleur traversa mon corps, ma paume me brûla légèrement et je baissai les yeux, pour regarder dans la rue en dessous. Assis sur une poubelle, une petite démone me fixait de ses grands yeux rouges. Salut, Lilith. Au contact de la peau brûlante de l'entité démoniaque, l'eau s'évaporait et disparaissait dans un petit nuage. Et puis, une nouvelle source de chaleur apparut. Un souffle réconfortant dans la naissance de mon cou, un frisson me parcourut et la démone disparut dans un bruit sourd. Tout n'est qu'illusion. Un instant, alors que la présence d'Aaron se faisait de plus en plus insistante, je songeai à cette histoire que j'avais vaguement entendu. J'avais su. Pour lui & elle. Mais en un sens, je ne pouvais lui en vouloir. C'est moi qui l'avait entraîné dans ce cercle vicieux, dont j'espérais que nous allions enfin sortir. Chercher dans les autres une chose idiote... Mais alors que j'avais tenté en vain de me résonner, une voix m'avait susurré : Toi, tu avais des circonstances atténuantes. Toi tu étais folle. Et ça il ne l'a jamais prit en compte, peut-être qu'il n'avait pas compris ce que c'était que d'être folle. C'est peut-être mieux qu'il ne le sache jamais.

Sa voix se joignit au tonnerre qui résonnait au loin, ses accents doux & tristes se mêlant à la mélopée de la pluie sur le toit. Je tournai vers lui mon visage mouillé, l'observant comme on regarde une vieille connaissance, comme quand on reconnaît un souvenir qui s'était évanoui. Reviens-moi. J'avais envie de lui demander de me rejoindre, que je ne pouvais vivre sans lui, que tout était fini. Oui, tout est fini, tout recommence. Tu ne m'as pas oublié, pourtant j'ai bien eu peur que tu ne le fasses. Et si tu m'avais oublié, que serais-je devenue ? Un erre sans coeur, une ombre sans vie, une personne sans âme. Je ne serais rien devenue, car sans toi je ne suis rien. Son regard gris m'hypnotisait au sens propre du terme, j'avais soudainement honte. De ma conduite envers mon don, d'être aussi stupide et aveugle pour ne pas voir vers qu'elle folie je me poussai toute seule. Lorsque son regard dévia du mien, je baissai les yeux en retenant un léger soupir. Je me contentai d'observer le vide sous moi, j'avais envie de m'y avancer et au dernier moment, de m'envoler et de ne jamais rentrer. « Tu es magnifique. » Je relevai brusquement mon regard vers lui, une lueur d'incompréhension brillant dans mon regard. Magnifique ? Non Aaron, je ne suis ni magnifique, ni rien de tout ce que tu penses. Je suis juste humaine. Je n'ai rien de différent d'une autre femme, si tu l'avais rencontré comme tu m'as rencontré, tu serais peut-être tombé amoureux d'elle. Puisse dieu, dans une autre vie, t'offrir quelqu'un de meilleur. Mais ce jour-là, j'étais trop égoïste pour lui dire, alors qu'il s'asseyait à côté de moi. Je ne voulais pas perdre celui que j'aimais plus que tout au monde. Alors, je ne lui répondis qu'un simple mot, d'une voix calme & murmurante.

    « Merci. »


Et puis les mots commencèrent à tomber comme la pluie, au début hésitant, puis ils prirent de la conviction. Mon regard se teinta d'une froideur qui m'était propre : celle qui remplace mes expressions quand je m'éloigne & que je me perds en moi-même. Je détournai mon regard et recommençai à fixer la tempête, aucun sentiment ne traversait mon visage : c'était comme parler à une statue. Les mots devinrent un lointain écho, puis un murmure. Tu aurais du me comprendre. De tout ce qu'il avait pu faire, c'était ce que j'avais eu le plus de mal à digérer. Qu'il refuse de me pardonner, soit. Mais qu'il refuse de me comprendre, ça je n'avais pu le faire passer. Comme si j'avais été en pleine possession de mes moyens, comme s'il n'y avait aucun élément qui pouvait un tant soit peu justifier mon acte. Et ça, Aaron, ça ne passerait peut-être jamais. Soudain ses mains prirent les miennes et je sursautai légèrement, sentant une légère charge électrique irradier mon corps. Je tournai mes yeux vers lui, un sentiment de tristesse teintant mon expression. J'avais tout fais pour comprendre les raisons d'une telle réaction, aujourd'hui encore elles m'échappaient. Je ne comprendrais jamais. Tu as oublié qui j'étais Aaron, porté par ton bonheur naïf & euphorique, tu as oublié que j'avais été. Et pour la première fois de ta vie, tu as réagis comme si je n'avais pas un tel passé. Tu m'as porté un coup dur, très dur. Tu as oublié qui j'étais.

La phrase suivante me coupa la respiration. Je serrai les dents, mon corps se contracta. « Du calme, petite humaine, ne le prends pas comme ça. » J'observai les traits de l'homme que j'aimais avec une envie de lui répondre avec toute la sécheresse dont j'étais capable. Mal ? J'avais envie de lui dire que j'avais eu envie de hurler, que j'aurais voulu mourir, parce que j'étais spectatrice d'une scène dont je n'étais pas l'auteur, mais l'interprète. Ce n'était pas moi. J'avais eu mal, j'avais eu le coeur arraché, brisé, j'avais compris que plus rien ne serait comme avant, que tout allait s'évanouir & se détruire. Elle n'avait pas mal, elle s'était réjouie d'être en si bonne compagnie. Mais je refusais de lui expliquer. J'avais juste envie de lui dire qu'il avait oublié. Trop de choses à mon goût. Les hommes ne me faisaient plus mal, même s'ils y mettaient tout leur coeur. Je ne ressentais plus rien. Sauf quand c'était Aaron. Parce qu'avec lui, les sensations avaient toujours été parfaites, merveilleuses, parce que j'avais toujours eu en lui une confiance aveugle. Confiance qui ce jour-là, était ternie par nos erreurs. Ses doigts frôlèrent ma joue pour me remettre une mèche derrière l'oreille, sa peau brûla la mienne. La phrase suivante caressa mon esprit mais ne me toucha pas. Elle entra pas une oreille & sortit par l'autre. Encore une fois, il reprit la parole, sans me laisser le temps d'en placer une. Il accompagne les mots d'un simple geste : mes mains doucement se posèrent sur son coeur. Un sourire éclaira mes lèvres. Que tu pourrais... m'aimer encore ? J'enlevai une main de son coeur et vins poser un doigt sur ses lèvres, pour qu'il arrête un instant de parler. Laisses-moi le faire pour deux.

    « T'aimer encore ? Non Aaron... Je n'ai pas cessé un instant de t'aimer, depuis le premier regard, depuis le premier instant. Même si... Même si tu es parti avec cette fille, même si tu as remplacé les draps de ton lit pour une autre, que tu m'as laissé quelques instants comme un souvenir. T'en vouloir ? Et au nom de quel droit ? Devrais-je moi te donner des leçons de sagesse, moi qui suis incapable de me contrôler toute seule, alors te contrôler toi. » Je caressai doucement sa joue. « Moi tes délires d'utopiste, ils ne me gênent pas. D'ailleurs, rappelle moi à quel moment tu n'en as pas eu ? Même jeune Aaron, tu en avais, car sortir avec une... Prostituée. Et espérer avoir un avenir, ça c'était de l'utopie. Et regarde nous aujourd'hui Aaron, je crois qu'on a oublié d'où on vient. Je crois qu'on a oublié qui on était et pourquoi on s'aimait. »


Je lui souris avec une douceur exemplaire, mes yeux brillant d'un éclat d'espoir. Je me penchai légèrement en avant, nos visages se rapprochant pour que je puisse mieux voir ses yeux gris, limpides, parfaits. Si tu savais comme j'ai eu peur de te perdre. Comme j'ai eu peur que se finisse par ma faute, parce que j'avais été d'une idiotie sans pareil.

    « Moi, je suis tombée amoureuse d'un garçon, une fois. C'était dans une rue sale, je souffrais, j'avais peur. Je ne sais pas pourquoi, il est venu me voir. Je n'avais rien d'attirant, mais il est venu. Et ça Aaron, quoi que tu dises ou fasses, ça ça ne changera pas. Tu es venu ce jour-là, alors que je m'enfonçais dans les ténèbres, tu es venu et tu as fermé les yeux sur ce que j'étais, sur ce que je faisais. Tu m'as approché sans arrières pensées. Tu n'imagines même pas ce que ça peut signifier, pour une fille comme j'étais, comme je suis. Tu le seul & l'unique Aaron, personne ne pourra te remplacer. Wolf' peut me toucher, je sentirais sa main sur mon bras. Tu peux me toucher, je sentirais ton sang, ta vie, ton âme, je me sentirais vivre au travers de tes yeux. Tu me donnes l'impression d'être autre chose qu'une prostituée. Je suis tombée amoureuse d'un garçon une fois, pas deux. »


Avec une expression légèrement naïve, je rapprochai mon corps du sien, pour que nos hanches se frôlent. Je lui souris avec un amour sans limite. Il avait toujours été celui que j'aimais, rien n'y personne n'avait pu le changer. Wolfgang ? Il ne me plaisait pas. Je n'étais peut-être pas complètement insensible à son charme (d'ailleurs qui ne l'était pas) mais j'avais juste pitié d'un pauvre gars qui trompait sa copine de son plein grès. J'assumais ce que j'avais fais, au moins ça me permettait de ne pas me bouffer de l'intérieur comme une grande. S'il a prit du bon temps, ce qui ne m'étonnerait pas, je suis bien aise pour lui. Qu'il s'en souvienne comme d'une expérience unique (: Doucement, je vins poser ma joue contre l'épaule d'Aaron et un léger rire traversa ma gorge nouée.

    « Tu m'as manqué... J'ai cru que tu m'avais oublié. » murmurai-je doucement. « Parles moi de tes rêves utopistes, ça fait longtemps que je n'ai pas rêvé. Dis moi Aaron... » je prie doucement sa main. « Et toi ? Tu la revois cette journée ? Celle où j'ai levé mes yeux dégoulinants de maquillage vers toi pour la première & que je t'ai demandé de ne pas me toucher. Dis moi, mon coeur, tu t'en souviens ? »


Je l'observai de mes grands yeux noirs alors que je serrai sa main dans la mienne, ma joue contre son épaule. Je battis un instant des paupières, refusant de pleurer. Je ne pleurerais pas. Je crois qu'on a trop pleuré tous les deux.
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MessageSujet: Re: Kiss the rain ♥ - Pv   Kiss the rain ♥ - Pv EmptyMer 2 Juin - 19:30


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« If I should die, this very moment, I wouldn't fear. For I've never known completeness like being here, Wrapped in the warmth of you, Loving every breath of you. ♥️ »
Kiss the rain ♥ - Pv 100504d


« heart beat, a heart beat, i need a heart beat, a heart beat. »
Un sourire. Il s'était légèrement envolé du bout de ses lèvres lorsqu'il avait posé ses mains sur son cœur. Avec lui, Aaron sentit l'espoir revenir. Ce n'était pas un sourire ironique, il n'était pas mauvais non plus. Rien de tout ça. C'était comme si elle était devenue une jeune fille qui rougit pudiquement lorsqu'un homme prend sa main. Malheureusement Katey n'avait jamais eu la chance de pouvoir ressentir cette émotion là, pas comme les autres qui avaient eu une enfance normale. Quand il pensait à ces gamines gâtées par la vie qui se plaignaient de ne pas avoir le dernier sac à la mode... il les aurait tuées. Katey retira doucement l'une de ses mains des siennes, laissa l'autre bien en place et posa deux doigts sur ses lèvres. Il parlait trop. Un souffle presque surprit s'échappa de la bouche d'Aaron qui se tu immédiatement. La chaleur de ses doigts sur sa peau. Rien n'égalait cela. Je n'ai pas cessé un instant de t'aimer. Aaron sentit son cœur se mettre à battre plus vite qu'auparavant, et le bonheur que procurait cette sensation était hors de prix. Il serra plus fort la main qu'elle avait gardé sur son torse. Katey laissa doucement glisser ses doigts sur ses lèvres et caressa sa joue en souriant de nouveau. Il y avait tant de douceur dans son regard qu'il se sentit fondre et ne pensa pas un instant à l'arrêter. Un petit sourire amusé commença à étirer les lèvres de l'homme alors qu'elle parlait de leur enfance. La vague nostalgique fut brusquement coupée par un mot. Un seul. Bon sang ce qu'il détestait ce mot ! Son sourire s'affaissa et il ouvrit la bouche pour protester. Non ! Non, ne dis pas ça, c'est le passé Katey, je ne t'ai jamais considérée comme telle. Mais cette étiquette lui collait à la peau, indéniablement. Ça l'avait marquée plus loin que la chair, beaucoup plus loin que ça. Son âme même s'en était imprégnée et rien n'arrivait jamais à la faire changer d'avis. Pour elle elle l'avait été, et elle le serait toute sa vie. Aaron sentit son cœur se serrer rien qu'en pensant qu'elle pouvait avoir une telle image d'elle même. En temps normal il l'aurait arrêtée pour la contredire mais les mots filaient dans la gorge de Katey, et avant même qu'il n'ait pu s'y opposer elle avait relancé quelque chose d'autre. Et s'approcha doucereusement de lui.

Immobile et le cœur battant, Aaron la regarda s'approcher. Elle comblait d'elle même le gouffre. Ce vide, le sentait-elle elle aussi ? Il lui faisait tellement mal et semblait si présent qu'Aaron ne pouvait pas s'imaginer qu'elle ne le ressentait pas. Mais il ne résisterais pas longtemps. Après tout, il contrôlait la terre. Alors rapprocher ces deux falaises était dans ses cordes. Et si le pouvoir de Katey était tout autre elle le pouvait tout autant que lui. Chacun ne voulait que ça, que cette distance froide et étrange s'évapore dans une nouvelle étreinte. Il avait tellement envie de la serrer dans ses bras en lui disant que c'était fini, que tout allait aller pour le mieux à présent. Alors qu'elle continuait à parler, il leva la main et vint caresser sa joue sans l'interrompre. Une fois encore, le gris se mêla au noir. Et Aaron se sentit plus en paix que jamais. C'était peut être ça que tout le monde recherchait après tout. S'il n'aimait pas forcément le calme en permanence, cette impression de but accomplit l'envahissait dès qu'il se trouvait à côté de Katey et qu'il sentait son amour pour elle. Et son amour pour lui également. Qu'il était bon d'aimer et de l'être en retour ! Il frémit légèrement en entendant le prénom de Wolf sortir d'entre ses lèvres. Dit par elle ce mot prenait toute sa signification. Aaron battit des paupières et chassa cette impression dérangeante comme on chasse un rêve au réveil. Chacun des mots de Katey touchaient leurs but, puissants et dévastateurs. Profondément touché par ces flèches imaginaires, Aaron se tu, au bord du gouffre. Ils étaient si proches, il lui suffisait de tendre légèrement la main et il l'enlacerait. Les deux yeux noirs magnifiques de la jeune femme s'ancrèrent dans les siens et elle se rapprocha jusqu'à frôler sa hanche. Il passa un bras dans le bas de son dos et ouvrit de grands yeux curieux en la serrant doucement contre lui. Elle posa sa joue sur son épaule et il déposa un léger baiser sur son front. Parle encore mon cœur, ça fait du bien de parler. Il sourit quand elle parla encore de ses rêves de gamin qui ne savait encore rien du monde. En vérité non, même à 16 ans il connaissait déjà le monde de long en large. Ou en tout cas plus que n'importe qui d'autre à cet âge. Katey elle aussi avait été mure avant l'âge. C'était pour ça qu'il n'avait pas été comme tous les gars de son âge à cette époque, parce qu'il ne recherchait pas les mêmes choses. Eux ne pensaient qu'à une chose: avoir un copine, non, des tas de copines, la dernière technologie à la mode et un tour en Porsch dans le quartier. Aaron laissa glisser ses yeux rêveurs jusqu'à sa main que Katey enlaçait, observa leurs doigts entrelacés. Un petit rire s'échappa de ses lèvres et il colla sa paume sur la sienne sans plus bouger. L'homme inspira profondément, il savait parfaitement qu'il y avait tellement à raconter qu'il lui faudrait reprendre son souffle de temps à autre. Au loin, l'orage grondait toujours, mais même si Katey avait murmuré ses mots il n'entendait que cela. Et en même temps qu'il se mit à raconter, il caressa sa main, joua avec ses doigts.

    « C'était un matin d'automne, tout ce qu'il y a de plus froid et déprimant. Il faisait gris, il avait plu toute la nuit. Je me suis aventuré dans une rue plus sombre que les autres, plus sale que les autres. J'étais justement en train de me dire que les humains étaient vraiment immondes quand ils s'y mettaient, que rien dans cette rue ne tendait à le contredire. Et puis mes yeux se sont posé sur une petite silhouette tremblante qui était recroquevillée sur le trottoir. Elle était seule, elle avait l'air plus désespérée que jamais. Puis, tu as levé ces grands yeux noirs vers moi et tu m'as fixé longuement. » il prit le menton de Katey entre deux doigts et planta ses yeux gris dans les siens. « Au premier coup d'œil je m'étais dit que tu n'avais pas de chance, que tu avais vraiment l'air mal en point. Mais tes yeux brillaient tellement de rage que je suis resté scotché sur place. C'était comme si tu m'avais détesté rien qu'en posant ton regard sur moi, que tu me détestais pour pouvoir marcher, libre comme l'air, alors que toi tu étais forcée de rester sur ce trottoir crasseux. Il y avait tellement de sentiments contraires dans tes yeux... Tu venais de pleurer, ton maquillage bien trop foncé avait coulé sur tes joues, mais tu me regardais avec tellement de rancœur... Tu aurais stoppé un taureau enragé en pleine course, tu sais ? » il éclata légèrement de rire et l'embrassa encore sur le front, laissa ses lèvres s'y attarder pour reprendre son calme. Aaron recommença à parler d'une voix murmurante. « Je suis tombé amoureux dès l'instant où tu as ancré ces deux grands yeux noirs effarouchés dans les miens. Comme tu as vu que je ne bougeais pas, j'étais trop choqué par cette découverte, tu as fini par détourner les yeux, les as essuyé et tu t'es remise à trembler. Gaïa était loin, j'ai préféré couper la connexion avec elle. C'était bien trop fort et j'avais peur de son jugement. Alors, j'ai pris mon courage à deux mains et je suis venu vers toi. Tu détournais les yeux, comme si tu voulais que je passe mon chemin. Comme si j'avais pu passer en t'ignorant ! Tu avais l'air tellement perdue et seule... » Aaron sourit, serra encore sa main dans la sienne. « J'ai fais un pas vers toi et tu as eu un mouvement de recul. J'ai entendu ta voix pour la première fois et j'ai cru me prendre un poignard en plein cœur tellement elle était brisée et agressive. Ne me touche pas. J'ai enlevé mon manteau sans rien dire et je te l'ai mis sur tes épaules le plus doucement possible. Je ne voulais pas que tu t'enfuies tu sais.. Et alors que je m'attendais à le recevoir en pleine tête, tu l'as serré contre toi et a levé doucement les yeux vers moi. Je me suis assit en m'empêchant de te dévorer des yeux. C'était tellement soudain ! J'étais complètement perdu. Je t'ai entendue refluer une dernière fois tes larmes et je t'ai souris. Tu as eu l'air tellement surprise de ce simple geste ! C'était comme si personne ne te l'avais jamais fait. Et je t'ai parlé, le plus simplement du monde. Je disais vraiment n'importe quoi d'ailleurs... » il éclata de rire en s'en rendant compte et la serra contre lui. « Ça devait être vraiment nul parce que tu ne regardais que le ciel. J'ai finis par m'arrêter et regarder en même temps que toi. Je t'ai demandé ce que tu regardais, tu m'as dis que tu attendais ton âme. » il s'arrêta un instant, les souvenirs remontant de plus en plus en surface. « J'ai cru que tu te fichais de moi, mais tu avais l'air tellement assurée que je n'ai rien dit. Tu as tourné la tête vers moi, tu as dit qu'il fallait que tu aille te retrouver. Je n'ai pas immédiatement compris, comment l'aurais-je pu ? Tu t'es relevée, ma rendu mon manteau en me fixant sans haine cette fois. Et tu es partie, aussi légère et vaporeuse qu'un rêve, et tu as disparu dans la brume de ce matin là. J'ai longtemps cru que j'avais rêvé, mais la chaleur qui animait mon manteau, et ton odeur qui s'y était incrustée le démentait. Je n'ai rien oublié de ce jour, même pas l'ombre de la rue, même pas la canette de soda qui a manqué de me faire trébucher en revenant sur mes pas. Je regardais tellement en arrière pour t'apercevoir de nouveau que j'ai bien faillit tomber plusieurs fois ! Mais tu avais bel et bien disparu. Je suis revenu les jours suivant mais tu n'étais pas là. La suite tu la connais... »

Aaron sourit, inspira profondément son odeur qui n'avait pas changé depuis cette époque. Dix ans avaient passé, et rien n'avait changé.

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