Une histoire de crêpes fourées [Eris]

J'avoue c'est court mais je ne voyais pas comment faire mon entrée...

* Des crêpes des crêpes oui mais des crêpes fourrées ! *

Qu’y a-t-il de plus pitoyable qu’un ligre chantant un remake de panzani ? Ashkane.
Ashkane le nul * PAN *
Plus pitoyable encore ? Que le ligre de 2 m de haut qui entre dans la cafétéria ne se jette pas sur l’étal des viandes crus réserver aux daemons fauve mais bel et bien sur les crêpes fourrées des humains ! Avec le temps, les cuisiniers avaient prévu d’énormes quantités de crêpes tout spécialement pour lui. On ne mécontente pas un monstre

Sauf que ce jour là. Un jour comme les autres normalement... normalement ! Mais nous allons voir qu’il ne l’est pas et tout commence bien sur par cette affreuse histoire de crêpe.
Ashkane entre dans la cafétéria après des heures à suivre des cours où ni lui ni moi ne sommes attentifs ^^ Ashkane toujours, se dirige droit vers le buffet alors que la salle presque pleine à ce moment de la journée tourne automatiquement les regards vers lui. Hé oui on ne rencontre pas un ligre de cette taille tout les jours. Mais bien vite tout le monde retourne à son assiette l’air de dire « ah c’est bon c’est que Ashkane » et oui c’est que lui ^^ sauf que comme je le disais, aujourd’hui, Ashkane se dirige vers le buffet et... découvre qu’il n’y a plus de crêpes fourrées !

* Quoiiiii ? Non mais t’as vu ça ? Yen a plus ! plus une seule !!! *
* Oh malheur... *
* Mais... mais mes crêpes ! yen a plus !!!! *
* Quelle tragédie ! *

Faire une telle comédie pour des crêpes ! tss tss tss. Remplissant mon plateau je laissais le ligre derrière moi faire sa crise cardiaque en solitaire. Il m’avait déjà cassé les pieds toute la matinée.
Par bonheur je dénichais une petite table libre, ou plutôt libérée à l’instant. Il faut dire que quand la cafet’ est bondée, elle est bondée !
Je m’installe donc tranquillement en essayant de ne pas penser au scandale qu’est en train de faire Ashkane car à présent il veut se rendre aux cuisines histoire de toucher deux mots au chef. Ah celui là ! Je ne sais pas pourquoi depuis quelque temps je le supporte de moins en moins. Il est si... insupportable justement.

Il faut songer à relativiser. Aujourd'hui, le calme, la solitude. Demain, l'ennui, le chagrin. La douceur, la déclinaison du corps, la mécanique du coeur. Des pas, comme un petit soldat, un deux trois quatre, un deux trois quatre. Emmêlement de pinceaux. Trois, deux quatre, un, six huit neuf treize. Treize. Nombre de la mort. Avancer d'une démarche féline. En ce jour, nous avons opté pour du soft, la Belle a pas envie de séduire. En fait elle veut juste marcher, et contempler l'endroit, dans une sobriété la plus totale. Même pas envie de s'amuser. La nuit a été longue. Elle s'en souvient encore. Immonde cauchemar. Enfermée dans un cocon d'acier, prisonnière, abrutie de douleur, quelque chose l'enfermait dans un étau grandissant de puissance. De quoi ? De rien. La princesse ne dépend de rien. Imbue d'elle-même elle marche à pas longs, sa robe suivant ses pas rapides, cadencés comme des morceaux de musique, tapent un rythme irrégulier contre le sol froid. Elle a faim, ce matin. Quoi de plus naturel que de se nourrir. Et bien, s'il vous plaît. Elle veut bien manger. Un peu de bacon peut-être. Une touche de café noir à l'arôme vaporeux. Un pain au lait pour ajouter au tout une petite note de douceur. Le tout dans un plateau en plastique à la con avec un verre de jus d'orange chimiquement pur. Parfois on a aucune raison de se lever. Ce matin, c'est le cas. Les cours, l'endroit, les gens, tout l'énerve. J'ai pas envie d'être faussement aimable. Aujourd'hui quiconque se mettra en travers de son chemin comprendra sa douleur. La vie est ainsi faite. Assumez.

Touche le ciel, et en avant les hirondelles.

Avancer dans la grande salle pleine de monde, l'air dégoûté sur le visage, peinture de mépris. Elle se cache pas, ce matin. Pas la peine. De toute façon rien ne pourra lui faire plaisir que la vue de quelque chose qu'elle seule connait. Un secret, la clé de son coeur. Qu'elle ne partagera plus, avec personne. Plus rien ne peut compter, désormais. Dies Irae. Dies Illa. Les pas, légers, si légers. Allons, entrée en scène. Une minijupe amovible. Une vraie bimbo si elle avait été blonde. Vraiment, elle ferait presque pitié si elle continuait à avancer sur ce terrain. La main passant dans ses cheveux, croise des crétins qui la regardent, elle et Keraba, à la fois étonnés et curieux, des airs qu'elle détèste, par dessus-tout. Alors, la moue méprisante, elle avance, balançant ses hanches avec nonchalance, prend son plateau et se sert. Un truc par ci. Une connerie par là. Un cappuccino finalement. Pourquoi se prendre la tête avec autre chose, c'est ça qu'elle aime. Les yeux dorés de Keraba la fixent. Elle attrape un morceau de viande avec dégoût. Petit air satisfait dans des yeux d'Or. Tant pis, il va falloir continuer avec l'odeur. Marcher. Doucement. Encore, marcher, en fait on ne fait que ça. Toute notre vie se limite à nos pas chacun compte. La démarche est donc d'une importance primordiale. Il faut un peu d'élégance. Même si on est dans un état de gonflage extrême.

Tu ne tiens comptes qu'à ton apparence, tout ça pour éviter d'être aux prises avec ta conscience. J'ignore si je devrais avoir pitié ou avoir honte.

Ignorer ses remarques. Pauvre félin, capable uniquement de critiquer une personne, celle qui ne bouge pas lorsqu'elle entend le mal. Pourquoi, on ne sait pas. C'est ainsi. La vie n'est qu'une suite sans suite. Un enchaînement fortuit sans relation de cause à effet. Mais... tiens, donc. Plus de place. Voilà qui demeure fâcheux. Après une journée de cours, pas question que la Belle bouffe debout, comme une cruche, avec son plateau. Tiens, une proie. Voilà ce qu'il lui faut. Les yeux rivés sur l'Enfer. Elle regarde la fille qu'elle a choisie. Une fille silencieuse. Mais accompagnée de la chose la plus laide qu'elle n'ait jamais vue. Tigre et Lion ensemble dans un corps. Comment ils appellent ça. Tigrons. Horrible. Repoussant. Voilà un daemon qui n'a honte de rien. Elle, elle semble avoir honte des protestations de sa bête. Ben qu'est-ce que t'as minou ? Tu t'es enfin regardé dans une glace ? C'est clair que ça doit être traumatisant. J'espère que tu sauras faire face à cette difficulté. En attendant... marcher. Dans sa direction, comme une lionne à la chasse, à l'affut. Se poser en face de l'Innomable. Regarder la bête vociférer contre une histoire stupide. J'ai envie de rire. Mais ne gâchons pas la magie.

Pose ton plateau avec violence. Belle. Et insouciante garce.

"Salut. T'es gentille, tu dégages, en emportant ton horrible bête avec toi ? J'ai envie de m'asseoir ici. Seule."

Au loin, Ashkane faisait son possible pour avoir ses crêpes. Il pouvait toujours rêver les avoir. Quand yen a plus yen a plus ! Mince à la fin ce n’est pas si difficile à comprendre ! Mais apparemment pour lui si ! Il doit avoir un problème de cervelle, une case en moins ou un ptit vélo à la place. Bref il n’est pas net c’est certain. Dire que c’est mon âme T.T quel reflet de moi fiou, bien loin de la réalité. Mais après tout peut-être aurais-je été ainsi si… si je n’avais pas vécu… tout ça.

La cafet, bondée, ne recevait plus grand monte et rare étaient ceux qui passaient encore la porte à cette heure-ca ~~pas étonnant qu’il n’y ai plus de crêpes xD~~ . Comme cette jeune fille par exemple. Encore une nouvelle, décidément c’était devenue la mode en ce moment. Celle là j’étais certaine de ne jamais l’avoir vu. Une fille capable de s’habiller comme ça ne passe pas inaperçu, pas plus que son puma. Je savais qu’il n’y en avait pas ici. Sinon Ashkane ce serait fait un plaisir d’aller le remettre à sa place dans le règne animal ouais c’est ça le lion rois de la savane, le tigre le plus gros félin blabla vous avez compris l’histoire.

Pourquoi m’est-elle immédiatement antipathique ? Tout dans son allure me révolte. On dirait une BIP non pas d’insulte c’est trop tôt. Disons qu’on croirait qu’elle fait le trottoir. Le genre de fille qui ne pense qu’à son apparence et qui m’exaspère au plus haut point. C’était sans aucun doute l’une des choses posté en haut de ma liste de tolérance. J’ai horreur de ce genre de fille. Nid à emmerde. Idiote ou chiante ça dépend… là j’ai bien peur que ce soit « chiante » qui prédomine, elle n’est pas blonde donc pas bête =D.

Quand une journée commence mal pourquoi s’arrangerait-elle ? Mon verdict se confirme alors que la belle s’approche de moi, sur ma petite table, solitaire.
Tu veux manger avec moi poulette ? Viens ya dla place…

"Salut. T'es gentille, tu dégages, en emportant ton horrible bête avec toi ? J'ai envie de m'asseoir ici. Seule."

Lentement, je me redresse sur ma chaise, callant mon dos contre le dossier. Ce n’est pas comme ça qu’elle se fera accepter. Petite insolente...

- Salut.

Réponse simple d’une voix neutre. Je prends mon temps pour grignoter un morceau de pain, histoire de bien l’énerver. Si ça ne lui plait pas qu’elle aille emmerder quelqu’un d’autre. Je suis là je reste.

- T’es allergique à la société poupée ? Je t’en pris assied-toi ya de la place.

Bizarrement je crois que mademoiselle « je fais chier mon monde » aura du mal à s’assoir confortablement. La chaise en face de moi, bien que décalée de la table, descends soudain de quelques centimètre. Les pieds de métal fondent sous la chaleur si puissance qu’elle craquèle le carrelage. Aussi vite qu’elle est apparue, la chaleur se retire, le métal refroidie et la chaise, un peu fumante se retrouve fusionnée avec le carrelage de la cafétéria. Fâcheux.

Ashkane, en deuil de ses crêpes, a disparu dans la cuisine juste à coté de la salle de restauration. Il n’a pas entendu, pas senti ce qu’il se passait ici mais ce n’était pas grave. L’insulte de la Belle « horrible bête » n’en était pas une pour lui. Plus on le détestait et plus il était heureux.

Parfois il n'y a pas d'issue, pas d'échappatoire. La Belle en prendra vite conscience, bien vite. Face à elle, une imbécile doublée d'une imprudente. L'autre a filé, laissant seule la jeune femme qui fixe la Prunelle avec une suffisance non loin de l'excès. On en rirais presque, si on se rappelait comment on fait. Pour rire sincèrement, je veux dire. Bien. Pencher la tête en avant. Une petite démonstration de force ? Oh non, tu vaux mieux que ça, tu ne crois pas ? Sale gamine. La chaleur n'effraie pas la Belle, qui pose avec une tranquillité non dissimulée son plateau, et écarte un instant ses rangers noires e la chaise encore fumante. Qui que tu sois, joue pas avec le feu. La fumée pourrait bien vite te piquer les yeux. Et t'arracher les mains. Créature malfaisante, tes yeux brûlants comme des braises ardentes, elle aurait presque pitié si elle ne souriait pas déjà d'un air purement narquois. Keraba, près d'elle, avance d'un pas mesuré. Un petit pas à la fois, les coussinets silencieux et alertes, fixent la jeune fille de ses yeux dorés, presque avec inquiétude. Mais non. L'élégante puma n'a pas peur. Elle l'étudie, voilà tout. Elle l'étudie plus que de raison. L'Enfant des enfers avance encore un peu, croise les bras avec l'air je m'enfoutiste au possible. Toi et ton horrible animal devriez apprendre à fermer vos gueules. Conseil d'amie. De grande amie. Ne sais-tu pas te méfier ? L'eau qui dort. Attention à tes doigts. Une petite plaie pourrait provoquer ta mort. Une mort lente et douloureuse. Toutes les souffrances du monde contenues en un poison, un seul.

Tu es pitoyable. Elle a un esprit aussi fort que le tien et tu essaies de la provoquer ? Non, vraiment Eris, tu me fais honte. Remets-toi sur le droit chemin.
Sache que le seul droit chemin c'est la mort. Tu devrais le savoir Kera. Tu l'as vu aussi.
Tu n'étais pas obligée de les tuer.
Parfois les choses que nous faisons ne se contrôlent pas. Tu te ranges de son côté ? C'est bien ça ?
Aujourd'hui, oui. Je refuse d'obéir à tes caprices.

La colère s'infiltrant dans les veines de la Belle. Sans accorder un regard à la fille, d'une gifle propulse le daemon en arrière. Sa propre joue devient aussitôt brûlante comme de l'acier. Mais elle n'en a cure et ne le montre pas. Keraba tombe dans un grognement. La Belle ressent à la fois la colère et le chagrin dans l'esprit du puma. Mais peu importe. Il faut savoir que l'âme doit être d'accord avec l'âme. Keraba ne fait pas exception. Elle se tait, et obéit. La sagesse n'est utile que pour les lâches. On s'en fout, de ton avis. Tu la fermes et tu files droit, c'est tout. Ensuite, plonger ses yeux gris dans ceux de la garce. Eris. Maîtresse du Chaos, ses yeux se teintent aussitôt d'un blanc de craie. Un blanc de flocon de neige. L'Aura apparaît, bien visible, la recouvrant comme un linceul. Elle est en colère. Mais ce n'est pas l'autre qui l'a énervée. C'est sa propre âme, bien à elle... L'Aura noire avance lentement vers la main de la fille, qui possède sur le doigt une écorchure très fine. Sans doute se sera-t-elle coupée avec une feuille sans s'en rendre compte. La Prunelle a bien compris que l'être humain a toujours une blessure physique quelque part, même infime. Celle-ci est presque invisible à l'oeil nu. Presque cicatrisée. Mais pas tout à fait. Alors si la Belle décide de s'énerver, l'Aura s'infiltrera dans son corps. Avec la lenteur digne de sa condition, et sèmera le poison dans la plaie. En moins de quelque secondes, la main de cette nana deviendra douloureuse comme si on l'écartelait violemment, avec des pinces chauffées à blanc. Et ça ne ratera pas. Les yeux de la fille s'ouvriront en grand, mais pas un son ne sortira de sa bouche. Alors Eris s'approchera d'elle, doucement, sans quitter son sourire moqueur. La fixera de ses yeux blancs. Mais pour l'instant rien n'est accompli. La prévention, avant. La Prunelle lui laisse une chance.

"T'as tout compris. J'suis pas agoraphobe mais les gens m'énervent, et tu fais pas exception à la règle. Me mettre en boule c'est un mauvais plan vois-tu. Je pense que tu préfèrerais me laisser la place."

Un sourire te déchire. Tu es dangereuse Eris. Elle doit souffrir, tu n'en sais rien, mais sans doute. L'Aura fait du mal à tout le monde, elle n'est pas immunisée. Pourquoi autant de cruauté ? Non, vraiment, c'est indécent. Tout ça pour oublier ta propre douleur. Eris, tu es risible. Ton sourire se fait cruel. Pour elle, je crains le pire...

Le Ligre en bavera lui aussi. Il ne comprendra sans doute pas pourquoi sa patte se mettra à lui brûler aussi subitement.. la Belle s'attendra donc à le voir débarquer en courant de la cuisine. En deux minutes chrono. Une partie de chasse qui promet d'être intéressante. Car l'autre ne se laissera pas faire. Allez, montre-moi de quoi tu es capable. Etonne moi.
Sans dessus dessous, chercher quelque chose. L'avenir est fait de belles promesses. Cacher sa douleur et dissimuler son plaisir. Latente agonie.

~~Meurs.~~

Le plateau de la jeune brune vient tranquillement claquer sur ma table. Quelque chose me dis que je ne serais pas débarrassée d’elle… Croise les bras si tu veux, c’est toi qui reste debout, moi m’en fou poulette ^^
Une gifle magistrale propulse soudain en arrière le daemon de la demoiselle. Hé ben qu’est-ce qu’il a bien pu lui dire qui l’a mette dans cette état ? Hé bien hé bien quel caractère…
La voilà qui se retourne vers moi qui continu de mâcher tranquillement. Ce n’est surement pas elle qui m’empêchera de finir mon repas. Mais quelque chose à changer. Son allure hautaine et son air de pute… non. Non c’est ses yeux … ses yeux gris sont devenus blanc. Ptin c’est quoi encore cette connerie ? Et puis soudain, une sorte de voile noir l’enveloppe, sa peau elle-même prend une teinte foncée. Jamais vu ça… mais toi ma vieille tu vas mal finir… c’est moi qui te le dis.
Sa main noire s’avance vers la mienne. Que devrais-je faire ? Quelle est son pouvoir ? Pourquoi ? Aurais-je le temps ? Le temps de me défendre ? Elle n’allait quand même pas me tuer en plein milieu du réfectoire ? Non elle n’oserait quand même pas… Mais elle ne me touche pas encore. Croyant que son petit numéro fais son effet. Ma belle si tu savais.

"T'as tout compris. J'suis pas agoraphobe mais les gens m'énervent, et tu fais pas exception à la règle. Me mettre en boule c'est un mauvais plan vois-tu. Je pense que tu préfèrerais me laisser la place."

Un énorme soupir m’échappe. Sans blagues… tsss tsss….

- Tu sais ce que signifie Agoraphobe ? Surement pas puisque tu réponds à coté de la plaque. Sois gentille va polluer l’air ailleurs, ta connerie empeste.

Qu’est ce qu’elle croit ? Qu’il suffit de m’impressionner ? Si elle savait. J’en rirais presque, un sourire m’échappe. Presque moqueur, provocateur. Allé viens petite viens me piquer comme la petite araignée dérangeante que tu es. Il me suffira de t’écraser. Non ? Pas encore ?

* Ash ? *

Toujours pas de réponse, j’aimerais bien qu’il se ramène lui, juste histoire de flanquer la trouille à cette pimbèche. Une bête de cette taille ne laisse pas indifférent, avec ses yeux grand comme des assiettes et ses crocs de la taille de votre avant bras. Mais le ligre n’en a que faire de ma querelle. Il ne pense qu’à ses crêpes. Il n’en aura pas de toute façon, autant qu’il se résigne à grignoter une dizaine de poulet aujourd’hui.

- Bon tu te décide ? J’ai pas toute ma journée à consacrer à une petite prétentieuse dans ton genre.

Prétentieuse ? Assurément. Après tout elle ne pourrait pas me faire grand-chose. Ouais.

[HRP : Désolée pour cette réponse courte, j'ai un peu manqué d'inspi T__T je ferais mieux la prochaine fois promis !]

L'Autre. Intéressante, voire passionnante. Drôle, mais pas trop. Pitoyable, le mot serait juste. Elle ne sait même pas qu'elle est hantée par ses démons. Désillusion vaine. Ici où là-bas, peu d'importance, pourtant. Quelques places se libèrent. Pourtant la Prunelle veut celle-ci. Elle veut se mettre là, quitte à en crever, elle va s'asseoir à cette place, et virer l'autre, qui se prend pour une princesse. La seule Princesse ici, c'est elle, et il va falloir qu'elle l'intègre vite. L'Aura entoure son corps, lentement, dévore l'autre de sa fumée noire, comme un linceul. Je suis ta tombe, qui que tu sois. Tout ça pour une histoire de place. Keraba ne dit plus rien, allongée sur le sol, dans une position dominée, la queue entre les jambes. Elle a compris. C'est comme ça qu'il faut faire. Faut pas croire que tu pourras faire changer ce que la Prunelle est véritablement. Hey, hey ! Avancer la tête haute, c'est sa devise. L'autre est en position de défense, assise lascivement, contemplant l'Aura avec méfiance. T'as raison ma poule. Tu sais pas ce que c'est et il vaut mieux pas que tu le saches. L'autre, calme. Eris, presque en colère, mais pas trop. De toute façon, elle ne doit rien montrer. Ses yeux blancs dénués de toute expression fixent la fille à l'air narquois. Il y a un certain nombre de choses à ne pas faire avec elle, et tu fais pas exception à la règle. La Prunelle avance avec lenteur et se positionne derrière l'inconnue. Une main après l'autre, se posent sur ses épaules. Sursaut.

"J'crois qu'on s'est pas très bien comprises, toi et moi. Je veux que tu lèves tes fesses de cette chaise et que tu foutes le camp d'ici, en emportant ta sale bête avec toi, sans attendre. C'est si compliqué à comprendre ?"

Ces mots, murmurés à l'oreille. La Belle espère que ça aura fait son effet. Une étreinte glacée, la Belle relâche les épaules de la fille et se replace en face d'elle, froide et inexpressive, une reine de glace, pleine de ressentiment et de colère. Toi non plus, t'es pas capable de la sonder assez profondément pour voir la souffrance qui se dégage d'elle. T'as jamais souffert, toi. Ou pas assez pour devenir une garce intersidérale. En tout cas, la Belle se penche en avant, et croise les bras, attendant à tout moment voir débarquer la silhouette imposante du daemon de la jeune fille. Keraba aussi. Elle est trop craintive, Keraba. Si elle le voit arriver, elle voudra s'enfuir. La Belle en est consciente, elle le sait parfaitement. Mais quitte à bluffer, autant bluffer jusqu'au bout. C'est pas la peur qui l'étouffera, celle-ci. Elle se sait puissante et fière. Et elle est capable d'aller très loin pour le montrer. Vraiment très loin. Alors, ne pas bouger, rester calme et sereine. Attendre une réaction, n'importe quoi qui la fasse un peu réagir. Impassible, immobile. L'Aura qui se résorbe, lentement mais sûrement. Toi, ma fille, tu m'énerves.

Perdue dans les méandres de l'Innommable...

"Tu me fais perdre mon temps, chérie."

[J'ai pas fait mieux T.T. Au fait je t'ai pas interdit d'utiliser ton pouvoir hein ^^ juste de décrire comment je réagis]

"Tu me fais perdre mon temps, chérie."

- Sans blague ? Et t'espérais faire quoi là ? Désolée Poupée tu m'impressionne pas. Il va falloir que t'apprenne les bonnes manière. Sache qu'ici personne n'est au dessus de personne et c'est pas en la ramenant comme toi ptite merdeuse que ça va changer

Ça y est. Elle me gonfle. Pire. Elle me sort par les yeux. Il y a des gens qu'on aime tout de suite d'autre pas du tout. C'est physique peut-être mais cette fille là sans même m'avoir parler je ne l'appréciait pas. Maintenant elle me sort par les yeux ! Elle doit être heureuse d'avoir gâché mon repas. Tout ça pour une place ! Mais quelle merdeuse ! Et dire qu'il y en a plein d'autre autour d'elle à présent. Mais non c'est la mienne qu'elle veut bien sur. Juste pour faire chier son monde jusqu'au bout. Bien s'entasser. On ne t'as jamais dit qu'à force de jouer avec le feu on fini par se bruler ? Si tu savais ce que je rêve de te faire. Ton petit numéro n'as pas marché. Tu es bien loin de me faire peur. Viens petite. Viens jouer avec moi qu'on rigole un peu.

- Ce serait bien que tu grandisse un peu. Prendre une décision serait une excellente idée. T'as quinze chaise au choix pour toi et presque autant de table, tu peux te casser tout simplement ou aussi t'assoir à celle devant moi puisque tu aime tant cette table. En tout cas si tu choisit de me faire chier jusqu'au bout va falloir que tu revois ton petit numéro de garce. Tu fais un bide félicitation.

La porte de la cuisine s'ouvre, Ashkane apparaît. On viens de le mettre dehors. Il a enfin comprit qu'aujourd'hui serait une journée SANS crêpes. Il reste pantois, boudeur devant le buffet mais ses yeux survolent les tables jusqu'à la mienne et il secoue la crinière en découvrant la scène qui se joue à l'autre bout de la pièce. Il a enfin émergé. Reste à ta place minou. C'est entre moi et elle. Cette pute et moi. Quel pied.

- Je t'en pris perds ton temps ma belle. lui lançais-je en écartant les bras en signe d'impuissance.

Qu'est ce que tu veux à la fin ? Me faire craquer ? Alors donne toi à fond car là ton air suffisant suffit tout juste à me gonfler. Tu veux que ça pète ? Alors bouge toi. Viens petite on va se faire un feu d'artifice, ça va être d'enfer...

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