пикантни завърши - arrivée d'un tzigane.

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J'ai le feu, la vie, la mort, l'envie, et je mords. Toute sorte de mots traversaient l'esprit du jeune tzigane en vadrouille, sa dernière vadrouille, du bien c'était bien ce qu'il espérait. Son visage sombre contre la vitre du train qui l'emmenait à toute allure vers une nouvelle destinée, il caressait machinalement le pelage noir et or de sa moitié, Lyshàn, endormis. Une main protectrice sur son âme, sur eux. Vous dites que les deux doigts d'une main sont liés ? Vous n'avez pas rencontré un homme et son daëmon, rien ne peut les lier plus intimement. Ils sont un, le pluriel n'existe plus, le mot deux est effacé du vocabulaire, le moi devient nous, et inversement. Un sourire glissa jusqu'au coin de ses lèvres sèches. Il se croyait maudit ? Condamné à vivre dans la différence ? Il allait maintenant vivre dans la ville la plus différente de ce bas monde, là où chaque nous signifit moi. Là où le mot âme prend une toute autre signification. Machinalement, le jeune homme tentait de lire ce qu'il aperçevait surles panneaux, les battements de son coeur s'envolant lorsqu'il lisait le mot, le nom tant attendu de cette ville où une chambre pour la première fois de sa vie l'attendait. Bien sûr, il se doutait bien qu'il devait rater pas mal d'inscriptions, vu la lenteur qu'il mettait pour les décrypter, d'ailleurs, très souvent lors de ce long voyage en train, il se demandait comment il allait réussir à suivre dans l'université ? L'école, pour la première fois de sa courte vie, il allait connaître les bancs de l'école, le respect que l'on doit à un professeur. Amusé, il se souvint des leçons de la pauvre louve Enaëlle, desespérée d'avoir de si piètres élèves.


Piètre toi même ! J'te rappelle, cher Flàam, que j'étais très bon élève ! s'esclaffa une voix amusée dans la tête du tzigane


Le lycaon assoupis quelques instants auparavant avait désormais les yeux grands ouverts, observant avec interêt le paysage défilant sous leurs yeux ébahis.


Et qui s'amusait sans cesse à lui voler ses livres ? Qui lâchait des souris sous sa couchette et se transformait ensuite en souris, ce qui sait qu'elle ne savait plus qui était la bonne ? Qui ? répliqua Flàam, le coeur serré à l'évocation des bêtises qu'ils firent ensembles ...
Un point partout, mais dois-je te rappeller que niveau conneries version transformations, t'es pas mal non plus ? La pauvre vieille, elle avait faillis faire une crise cardiaque après que tu te sois transformé toi même en rongeur !
Tu m'avais lancé un défis, et puis, fermes la, faut que j'me concentre ... on est bientôt arrivés. grommela par télépatie Flàam.


Le lycaon ne chercha pas à répliquer l'une de ses sempiternelles piques, il savait qu'il avait gagné, une fois encore. D'un bon souple, il sauta au sol et se jeta sur le sac de sport du jeune bulgare, une étincelle de jeu brillait dans ses yeux sombres. Cependant, il ne chercha pas à insister quand il croisa le regard de sa moitié. Il savait ce qu'il ressentait. Ils arrivaient dans un lieu où leurs vies allaient changer du tout au tout. Non, non, pas parce qu'ils quittaient leur pays natal, mais surtout parce qu'ils allaient se sentir enfin parmis les leurs. Délicatement, Lysh déposa la poignée de l'énorme sac dans la main calleuse de Flàamaël, lui donnant une léchouille réconfortante au passage. Rassuré par la présence bienfaitrice de son meilleur ami, le jeune homme saisit sa guitare qu'il mit rapidement dans son dos, soupesa le sac de sport et dans un soupire, le souleva. Sans échanger un seul mot, ils surent que c'était le moment de quitter l'ambiance rassurante du train pour faire les premiers pas dans la fameuse ville.

Un soubresaut les surprit, manquant de faire dégringoler un gitan peu habitué à ce genre de transport ! Heureusement, il se rattrapa in-extremis à un siège, marmonant quelques mots d'excuse à l'homme qui venait de se prendre sa guitare en pleine poire ... pressés, ils dévalèrent quatre à quatre les escaliers, pourqui s'étaient-ils mis à l'étage du train ? Poussant, bourrant, ils sortirent enfin à l'air libre, face aux rues, maisons, imeubles, voitures, inconnus ... inconnus tous accompagnés d'un animal, d'un daëmon.


« Nous y sommes, Flàam. ON Y EST ! » hurla un Lyshàn enjoué
« Voici notre nouvelle у дома, notre nouvelle живот ... » murmura un Flàamaël, bouche bée.
« Ouai, une nouvelle vie. Bon, c'est où l'université ? »


Bonne question ... Flàam observa les alentours. Puis il regarda la position du soleil ... il était très tôt, environ 6h du matin. Ils avaient voyagé de nuit, mais le jeune homme n'avait pas réussis un seul instant à s'endormir, contrairement à son daëmon qui avait copieusement ronflé tout le long du voyage. Posant au sol le sac de sport déjà bien abimé, il sortit de la poche de son veston de cuir la lettre, où était indiquée une adresse. Se passant la main dans les cheveux, il n'eut guère le temps de plus réfléchir qu'il aperçut son daëmon se diriger vers le daëmon d'une jeune femme. Gêné, il l'attendit, ne souhaitant aucunement entamer de discution. Le jeune lycaon ne se fit pas prier et revint en trottinant près de sa moitié. D'un coup de museau vers une rue assez importante, il déclara par télépatie simplement :

Par là, mon vieux !


Sans attendre ils se mirent en route. Quelle étrange sensation de voir dans tous les coins de rue, le peu de passants déjà levés, marcher côte à côte des animaux aussi différents les uns que les autres, le plus souvent avec des airs concentrés, tout comme les bipèdes ... certainement en grande conversation. Flàam s'était un jour cru le seul avec ce don, ce daëmon ? Il découvrait alors tout ce monde dont il faisait partis. Ses pensées allèrent à son vieux grand-père, celui-la même qui l'avait élevé sans jamais connaître l'existence d'un tel lieu. En y réfléchissant, le jeune tzigane savait parfaitement que le vieil homme n'aurait jamais pu s'adapter à la vie à la ville. Et lui ? Et eux ? Allaient-ils réussir à s'enfermer, à suivre des ordres ? L'avenir le leur dira ...

Le canin noir et or s'arrêta net, faisant butter Flàam.
Ils étaient arrivés. Devant eux se dressait l'université ! Croisant leurs regards, ils reprirent leur marche, passèrent entre l'imposant portail pour débarquer dans une immense cour. Là, deux choix s'imposèrent ... ce qui ressemblait bien à un bureau d'accueil et un bâtiment qui, lui, avait plus l'allure d'une cafétéria ... douloureux dilemne. Ce fut le ventre du daëmon qui choisit en grognant fortement ! Son éternel petit sourire en coin, adressé à son compagnon de toujours, Flàam se dirigea donc vers la cafét'. Celle-ci encore fermée, il déposa son sac devant, s'assit dessus, sa guitare contre la jambe. Sortant des piments secs de sa poche il en balança un à son daëmon, qui le goba quasiment instantanément tandis que Flàam machait le sien, perdu dans ses pensées, comme à son habitude ...

La demoiselle brune avait très mal dormi cette nuit là, probablement à cause de la pleine lune. Il faut dire que c'était la saison. Sortant péniblement la tête des draps suite au bruyant réveil, Pauline regarda l'heure. Il était six heures du matin, l'heure pour notre chère étudiante de se lever. Encore à moitié endormie, la séduisante jeune adulte se prit à moitié les pieds dans son sac et faillit tomber comme une masse par terre, sous les yeux rieurs de son Zéphyr adoré.

La brunette rassembla ensuite ses affaires de cours, qu'elle rangea dans son sac, et retourna se préparer. Une quinzaine de minutes plus tard, la brunette était prête à partir, accompagnée de son daemon adoré. La demoiselle était vêtue très simplement : un jean, un tee shirt et des ballerines à talons lui suffisaient. Les deux compères se dirigèrent d'un pas plus que tranquille en direction de la cafétéria. Malheureusement pour eux, cette dernière était fermée. Un jeune étudiant, inconnu à leurs yeux, était assis sur les marches menant au self. Un animal ressemblant à un canidé, de couleur noire et dorée, était couché à ses pieds.

La jolie demoiselle brune et son Zéphyr chéri ralentirent le pas, ne sachant pas si l'inconnu désirait être abordé ou pas. Finalement, Pauline prit son courage à deux mains et s'approcha d'un pas néanmoins peu assuré; tandis que son fennec blanc restait caché derrière ses jambes, timide comme il était, ne risquant qu'un léger coup d'œil de temps à autre en direction des nouveaux venus. La brunette ouvrit la bouche, une fois à proximité des deux arrivants.

Bienvenue à Lindwuen.

Quiconque, très certainement, se serait jeté tête la première dans le bac d'eau le plus proche après avoir simplement croqué un bout de ces fameux rouges, sauf le tzigane et son daëmon. Depuis leur plus tendre enfance, ce ne furent pas des tartines de nutella qui leurs servaient de goûter mais bel et bien des piments à faire rougir le dur à cuir le plus endurcis. Savourant les pétillements sur sa langue de la chaire rouge, les yeux vairons du jeune homme parcoururent les environs. Son regard d'un côté froid, métallique et de l'autre sombre, aux teintes brunes, s'arrêta quelques instants sur le début de ce qui ressemblait à s'y méprendre à un parc. D'immenses arbres formaient des tunnels de verdure. Des murs de feuilles, brodés de minuscules fleurs blanches ... cerisiers ? Probablement. Un peu à droite se dressait majestueusement une grande fontaine, aux nombreuses sculptures. Sa curiosité piquée, Flàam se leva prestement pour rejoindre les bords usés par les trop nombreuses mains qui, au cours des siècles, avaient caressé la pierre. Plongeant sa main dans l'eau claire, il observa, penseur, le reflet de son visage dans les flots. Son regard ... fermant les yeux quelques instants, il réussit à s'imaginer sa propre mère, la seule femme qui avait un jour porté le même regard que lui. Cette femme, morte par sa faute, sa défunte mère le hantait.

Sa lèvre supèrieure connue l'espace d'un quart de seconde un tremblottement, seul présage externe des tourments qui ravageaient son corps. Serrant les dents, il murmura au vent quelques mots en langue bulgare, quelques vers d'un poème qui contait la beauté de la mère nature, de la déesse mère. L'un de ces poèmes qu'il écoutait près du feu, son daëmon endormis sur le torse. Ces paroles gravés à jamais au fond de son esprit. Sentant la présence de Lysh contre sa jambe, il n'eut pas besoin d'entrer en contact mental avec lui, il savait qu'ils partageaient les mêmes sentiments, et les mêmes regrets. Fermant le poing dans l'eau, il le sortit enfin des flots glaçiales de la fontaine. Cette fontaine qui avait vu tellement de visages. Passant ses doigts sur la pierre avec grande délicatesse, il se passa la main dans sa tignasse sombre, sentant quelques gouttelettes lui dégringoler dans le cou. Espérant voir rapidement les portes de la cafètéria s'ouvrir, il revint s'assoir sur son sac au moment où il aperçut enfin une âme matinale ...

Une jeune fille à la silhouette longiligne descendait calmement les marches menant très certainements aux dortoirs. A ses côtés trottinait un daëmon qui paraissait bien jeune ... un petit animal couleur sable aux oreilles démeusurées et au museau fin suivait avec soin l'inconnue. Curieux, et étonné de voir une élève se lever aussi tôt, Flàam laissa son regard suivre les courbes armonieuses de l'élève. Sans conteste, elle aurait pu être tzigane avec sa chevelure si longue qui lui tombait en cascades brunes jusqu'aux creux des rains. Ses yeux d'un bleu océan tranchaient avec sa chevelure foncée. Ne souhaitant guère se faire remarquer, Flàam la quitta à regret des yeux pour scrutter de nouveau les portes désespérement fermées de la cafétèria ...



Flàam ! Réveilles toi, nondiju ! Cette charmante créature vient de te souhaiter bienvenue ! tonna la voix du lycaon dans l'esprit du jeune bulgare.
J'suis sencé essayer de répondre, je suppose ? s'exclama alors, amusé, Flàamaël.
... J'te jure, qu'est-c'qu'on va faire de toi ?



Secouant la tête, faussement désespéré, le jeune lycaon décida lui même de répondre :
« Merci, belle damoiselle ! Comme vous l'voyez, mon humain n'est pas ... euh ... Flàam ? »
Le jeune homme aurait voulu lui répondre " débrouilles toi " mais, il céda au regard de cocker de son compagnon ...
« Bavard ... j'suis pas bavard. Merci à vous.
- Ouai, bavard ! Vous ètes d'ici ? Une si jolie jeune fille, son daëmon ... err ... chamant aussi, voilà qui devrait le réjouir. Donc moi, c'est Lyshàn et lui Flàamaël. Nous ... err ...
- ... on vient de Bulgarie. 'Savez ça ouvre manger ? »


Mal à l'aise, Flàam voulait couper court aux présentations dans une langue approximative que ni lui, ni Lyshàn ne maîtrisait. Tout ce qu'il avait en tête : manger. Des heures qu'ils n'avaient eu un repas dans le ventre, et s'emmêler les pinceaux dans cette langue ne lui disait guère rien du tout ... Un sourire embarassé en coin de bouche, il se passa de nouveau la main dans les cheveux, devant l'air couroussé de son daëmon, visiblement énervé de voir la maladresse du jeune tzigane face à une jeune femme ...

Le soleil se levait tout juste quand la demoiselle brune avait parcouru, aux côtés de son adorable petit compagnon de toujours, les couloirs pour atterrir à l'extérieur et descendre d'une démarche gracieuse les quelques marches menant au sobre réfectoire. Les couleurs solaires rouge - orangées étaient du plus bel effet et la jeune étudiante ne pouvait en détacher les yeux, tellement le spectacle valait le détour.

Ce ne fut qu'une fois le soleil suffisamment haut dans le ciel que la brunette orienta ses yeux vers une paire d'individus - humain et animal - négligemment postés sur les marches devant la cafétéria. L'étudiant avait un teint hâlé, une chevelure encore plus noire que la sienne et il semblait gracieux. Le daemon, quant à lui, était sagement couché près de son compère, se reposait sans dire un mot. Le duo semblait visiblement s'entendre à merveille, comme s'ils ne faisaient qu'un. Cette pensée lui fit baisser les yeux vers son daemon. Eux aussi étaient liés corps et âme. Jamais elle ne supporterait d'être séparée de Zéphyr, ils avaient vécu tant de bons moments, tous les deux.

Une fois à proximité des deux compères, à qui elle souhaita la bienvenue, la jolie étudiante posa ses yeux sur le daemon. Ce dernier avait en effet décidé de prendre la parole pour la remercier, tandis que le jeune étudiant, à peine plus âgé qu'elle, restait muet.

« Merci, belle damoiselle ! Comme vous l'voyez, mon humain n'est pas ... euh ... Flàam ? »

Le daemon semblait avoir quelques difficultés en ce qui concernait la langue anglaise. Ce fut probablement pour cette raison que l'inconnu, prénommé Flàam, fut obligé de venir au secours du docile lycaon mordoré. L'étudiant leva les yeux vers Pauline et compléta la phrase de son compère, avant de la remercier personnellement. Le lycaon reprit ensuite immédiatement la parole, sans lui laisser la moindre chance de pouvoir répondre.

« Bavard ... j'suis pas bavard. Merci à vous.
- Ouai, bavard ! Vous ètes d'ici ? Une si jolie jeune fille, son daëmon ... err ... chamant aussi, voilà qui devrait le réjouir. Donc moi, c'est Lyshàn et lui Flàamaël. Nous ... err ...
- ... on vient de Bulgarie. 'Savez ça ouvre manger ? »

Après le dialogue échangé entre le daemon bavard et son humain, la séduisante étudiante brune répondit, amusée par le comportement de l'animal. Sans nul doute, celui aimait faire de nouvelles rencontres.

Je suis française et je suis arrivée il y a quelques jours seulement. Je m'appelle Pauline. Je suis enchantée de faire votre connaissance à tous les deux. La cafétéria n'ouvre pas avant sept heures trente. Il reste malheureusement une demi heure à attendre.

Le jeune étudiant se passa une main dans les cheveux, semblant être mal à l'aise. Un sourire embarrassé vint faire son apparition sur le visage de l'inconnu; peut être avait il l'impression de déranger la brunette. Le daemon semblait plutôt courroucé, pour sa part, devant l'attitude réservée de son humain. Pauline resta donc debout, en attendant leur réponse.

« Je suis française et je suis arrivée il y a quelques jours seulement. Je m'appelle Pauline. Je suis enchantée de faire votre connaissance à tous les deux. La cafétéria n'ouvre pas avant sept heures trente. Il reste malheureusement une demi heure à attendre. »



La voix suave de la jeune dénommée Pauline glissa au creux du lobe de l'oreille du jeune arrivant. Pauline ... sa première connaissance sur les lieux de sa nouvelle vie, plutôt pas mal, non ? Pauline ... il n'était guère habitué à ce genre de prénoms à consonnance typiquement européenne, un souffle de nouveauté rafraîchissait son visage au teint hâlé. Ce prénom ... il ne connaissait, pourtant. Maintenant qu'il y pensait, lors de l'un de ses interminables boulots où il avait sué à grosses gouttes dans des chantiers où l'on gagne trois ronds six sous pour toute la sueure de son front. Un des seuls boulots qui lui avait pourtant permis de manger sans dérober sa pitance aux commerçants pourtant méfiants des villes bulgares. Le soir, les ouvriers plus ou moins jeunes, on est peu regardant sur la marchandise dans ce genre de chantier, se retrouvaient face à une télévision datant très certainement de matusalem. D'ailleurs, elle aurait certainement pu interesser des collectionneurs d'antiquité. Blague à part, le tzigane revit ces séries américaines, ou européennes, où de belles gadjé aux sourires tous plus dévastateurs les uns que les autres vivaient une vie d'élèves modèles ou parfaites petites démones ... L'une d'elle se nommait Pauline. Pauline ... la seule et unique fois où ce prénom s'était gravé dans le mémoire du bulgare. Je vous laisse imaginer les discutions graveuleuses qu'avaient cette bande hétéroclyte, paroles que partageait guère le gitan. Lui, rêvait.

Rêve devenait-il réalité ? Etait-il plongé au coeur de ces séries télévisées ? Levant ses yeux vairons pour observer encore une fois celle qui n'était plus une inconnue, le gitan eut pour la première fois depuis son arrivée un sourire franc, un sourire qu'il n'avait plus eu depuis bien longtemps. Les commissures de ses lèvres sèches s'élargirent encore un peu plus quand il comprit qu'ils leurs faudraient attendre encore longtemps avant de voir s'ouvrir les portes renfermant toute la nourriture dont rêvaient lui et Lysh. Peu importe, n'était-il pas en agréable compagnie ?

Le coeur un peu légé, il lui désigna la trajectoire à peine débutée du soleil :


« Regardes, le ... lumière. Attendre un quart d'heure ... pas plus. A moins qu'ils soient en ... » il ne sut terminer.
« ... en retard !? GADJO, parles pas d'malheurs, Flàam ! » s'exclama le jeune lycaon, affolé à l'idée de mourir de faim sur place.


Deuxième miracle de la journée ? Le bulgare se mit à rire, de son rire chaud, de son rire libre, de son rire de tzigane ... il haussa les épaules en adressant un clin d'oeil à son daëmon, décidement, très étonné de voir son cher humain d'humeur devenue si joyeuse.


C'est tes hormones qui t'mettent dans cet état ? J'déconne, j'aime te voir ainsi, ma poule. lui lança-t-il par la pensée.


Pour seule réponse, Flàam lui jeta un second piment, histoire de faire patienter le daëmon puis, hésitant, il en proposa un à Pauline, celle qui n'était plus une inconnue ...

La demoiselle brune restait donc debout, en attendant leur réponse. Pendant ce temps, tout autour d'eux, commençait un fourmillement de plus en plus important. Un fourmillement d'élèves, tous plus affamés les uns que les autres, dispersés en groupe un peu partout. Le nouvel arrivant et son daemon patientaient tant bien que mal, toujours assis sur les marches de la cafétéria. La journée commençait décidément bien. Il était vrai que rencontrer un étudiant bourré de charme et un lycaon mordoré sympathique n'était vraiment pas une corvée. Surtout quand l'étudiant possédait un physique de jeune apollon : cheveux bruns, yeux de couleur foncée, une peau hâlée, une allure gracieuse. La jeune étudiante n'avait pas à se plaindre; pas du tout même.

Le séduisant brun tourna ses yeux vers elle et lui offrit un sourire qui révéla des dents blanches et correctement alignées les unes par rapport aux autres. Pauline s'aperçut que les yeux du jeune étudiant étaient vairons. L'un était bleu, d'un bleu qui vous transperce le corps et qui vous donne l'impression d'être sans défense, et l'autre possédait des teintes plus foncées. Détournant le regard, la jolie demoiselle se tourna vers un point au loin et le scruta sans en avoir l'air. Flàam entama une discussion avec son lycaon tacheté en lui montrant la trajectoire du soleil, commencée il y a quelques minutes.

« Regardes, le ... lumière. Attendre un quart d'heure ... pas plus. A moins qu'ils soient en ... » il ne sut terminer.
« ... en retard !? GADJO, parles pas d'malheurs, Flàam ! » s'exclama le jeune lycaon, affolé à l'idée de mourir de faim sur place.

L'étudiant se mit à rire. C'était un rire bien à lui mais ce rire était, avouons le, bien agréable à écouter. Flàam s'arrêta quelques instants plus tard, haussa les épaules et lança un coup d'œil amusé à Lyshàn, son lycaon mordoré. Le bel adolescent brun jeta un piment au daemon et se tourna ensuite vers Pauline avec hésitation pour lui proposer, à elle aussi, un piment. La jeune femme allait elle seulement le supporter? D'une voix claire, la brunette accepta finalement la proposition et prit délicatement le piment rouge des mains de Flàam.

C'est gentil, merci.

Après quelques instants de silence, pendant lesquels les trois personnages grignotèrent leur piment, Pauline commença à avoir des fourmillements fortement désagréables dans les jambes. N'en pouvant plus, la demoiselle n'eut qu'une envie : celle de s'asseoir à son tour sur les marches. L'étudiante aux yeux bleus océan désigna les marches et ouvrit la bouche.

Je peux m'asseoir?

Etonné, le gitan était franchement surpris de voir la jeune fille à la chevelure brune accepter le piment qu'il lui attendait. Peu de personnes osaient même passer le bout de sa langue sur ce genre d'aliment ... allait-elle finir la tête dans la fontaine ? Un peu gêné d'avoir peut-être fait une gâffe, le jeune tzigane faillit lui dire de ne pas le manger. Avec attention, il la regarda du coin de l'oeil. Ses lèvres fines se refermèrent sur le petit bout de chaire rouge. Deuxième surprise ? Les traits fins de la jeune Pauline ne se contractèrent pas, et celle-ci sembla manger son 'cadeau' sans aucun autre soucis que de devoir le mâcher comme tout autre aliment. Intrigué, Flàam se demanda si finalement elle ne portait pas un peu le coeur d'une manouche ? Manouche, berbère, nomade ... tout peuple qui dégustait sans aucune soucis d'ordre ' arrachage de gueule ' un piment. Son compagnon, Lyshàn, l'observait lui aussi avec curiosité et quand leurs regards se croisèrent, ils comprirent qu'ils avaient pensé la même chose. Peut-être, un jour, pourraient-ils lui poser la question ? D'ailleurs, ce renard aux oreilles dignes de Dembo était plutôt connu pour vivre dans les déserts, tel un daëmon de berbère ? Un éclair traversa l'esprit du jeune arrivant. Délicatement, il déposa un piment juste devant les pattes du minuscule daëmon, lui adressant un sourire confiance.

La douce voix de la jeune fille le tira de ses rêveries, et questions concernant les origines, antèrieures à sa nationalité française :


« Je peux m'asseoir ? »
Se demandant pourquoi la jeune fille lui posait la question, le jeune bulgare acquieça.


Ses yeux vairons se posèrent quelques fragments de secondes sur toutes les nouvelles têtes qui défilaient. Nouvelles têtes humaines, ou nouvelles têtes daëmones ... quel étrange sensation que de voir des couples humain et animal apparaîtrent un peu partout ! Une certaine armonie se dégageait de certains. Ce garçon aux vêtements de couleurs vives semblait être le miroir humain de son perroquet qui se paraît de plumes toutes plus colorées les unes que les autres. Alors l'étudiante à l'air timide se cachait derrière la masse de son éléphant de daëmon, très à l'aise. Aussi différents que proches. Aussi liés que de natures propres. Le bulgare laissa glisser ses doigts à travers la fourrure mordorée de son lycaon, puis il observa Pauline et son daëmon. Et eux ? Etaient-ils semblables ou très différents ?

D'un regard vers le ciel où le soleil étendait ses longs rayons de plus en plus loin, Flàam songea qu'il avait encore le temps. Un gitan a toujours le temps pour ça. Un manouche ne vit que pour ça. N'importe où, n'importe quand, elle grandit en lui ... la musique. Délicatement, il prit sa guitare enveloppée dans sa housse en cuir usé. Sans réfléchir, il défit les lanières qui la ceinturaient. Certe, ce n'était pas vraiment une guitare très conventionnelle. Celle-ci portait le nom de la louve, Enaëlle, nom gravé dans le bois dans une calligraphie proche de l'arabe. Solonnellement, il posa l'instrument sur ses genoux. D'un geste où toute la douceur du monde se concentrait, il caressa le bois pour en chasser la poussière. La couleur rouge du bois d'éden apparut sous la couche de grains poussés par ses doigts. La gravure apparut. Enaëlle ... dessous, on pouvait y lire la nom de Mizack ainsi que toute une liste, à moitié effacée. Sa famille, avec tout en bas, presque illisible, le nom de sa mère. Sachant qu'il n'avait tout de même pas tout son temps, il se mit en position et gratta du bout des ongles les cordes. Mélodie enfantine, grésillements d'oiseaux, gazouillements de corbeau ... douceur qui dura peu avant de s'envoler dans une symphonie de rythmes tous plus endiablés les uns que les autres. Jazz manouche, improvisation rangée et autre paradoxes que l'on peut lui attribuer.

Il joua peu. Dés les premiers instants, il l'avait vu dans les mouvements de ses doigts. Comme dans un livre ouvert à ses yeux vairons, il avait lu dans les mouvements de la jeune et belle Pauline qu'elle aussi portait la musique en elle. Interrompant ses mélodies de feu, il lui tandit la guitare, sans cérémonial.


« Tu joues ? De la musique, Pauline ? » l'interrogea-t-il d'une voix grave.

Le goût du piment rouge rappela à la demoiselle les hivers qu'elle passait à voyager au Maroc, dans la famille du côté de sa mère. Les longues soirées où la nourriture épicée était à l'honneur. Son père, en revanche, n'avait jamais ou très rarement parlé de sa famille et la brunette s'était longtemps interrogée sur les raisons de cette cachotterie avant de passer à autre chose. L'étudiante brune avait donc pris l'habitude de manger des mets qu'un citoyen lambda n'aurait pas supporté. Après douze années à manger toutes sortes de repas épicés, il fallait s'attendre à ce qu'un simple piment ne lui fasse donc aucun effet particulier. Pauline trouva, par ailleurs, l'aliment fort agréable. La jolie brunette en aurait bien repris un deuxième mais elle se retint à temps. Flàam avait été gentil de lui en proposer un alors qu'il en avait peut être besoin. La prochaine fois, elle irait en acheter.

Le nouvel arrivant acquiesça quand la brunette demanda si elle pouvait s'asseoir. Pauline en profita donc pour se glisser sur la matière froide et lisse, à côté de l'étudiant brun, qu'elle remercia en le regardant bien dans les yeux. Lyshàn en profita pour se rapprocher et la regarda finir son piment, une lueur curieuse dans les yeux. A quoi pensait il? S'attendait il à ce qu'elle recrache le piment et fonce se rincer la bouche? Il ne fallait pas y compter. Pour la jolie Pauline, manger des repas épicés était aussi naturel que de faire les boutiques, bien que son daemon ait horreur de ça. La demoiselle observa la main hâlée de Flàam poser délicatement un piment rouge aux pieds de son adorable Zéphyr. Ce dernier renifla l'aliment avant de le dévorer en un rien de temps, l'air de rien.

Le fennec blanc se permit ensuite de monter jusqu'au séduisant étudiant et se frotter en ronronnant légèrement. C'était sa façon à lui de remercier Flàam pour le cadeau génial qu'il lui avait offert. Il semblerait d'ailleurs que Zéphyr ait adopté purement et simplement le jeune homme puisqu'il en profita pour se coucher sur ses jambes tandis que Flàam sortait une guitare tzigane. A ce moment, les yeux de la brunette Pauline pétillèrent d'émotion. Elle allait enfin entendre une musique qui lui rappelait son enfance. Une musique entrainante, lancinante. La jeune étudiante en profita pour fermer temporairement les yeux, bercée par la douce mélodie. Pauline rouvrit les yeux quand Flàam interrompit ses mélodies de feu pour lui tendre brusquement sa guitare, sans cérémonial. Ce dernier ouvrit la bouche.

« Tu joues ? De la musique, Pauline ? » l'interrogea-t-il d'une voix grave.

Effectivement, sa grand mère lui avait appris quelques airs qu'elle affectionnait tant. La brunette se rappelait de la guitare que son aïeule avait gardé précieusement dans un tiroir fermé à double tour et qu'elle ne sortait que pour les grandes occasions : Noël, le jour de l'An, Pâques... La séduisante étudiante saisit avec précaution la guitare que lui tendait Flàam et commença à jouer l'air favori de ses grands parents. Elle ouvrit la bouche.

Oui, mes grands parents m'ont appris à jouer. C'est une tradition dans la famille.

Après quelques minutes de câlin, Zéphyr revint de lui même vers son humaine, sa précieuse humaine. Le fennec blanc eut alors une pensée saugrenue qui atterrit dans son cerveau intelligent. Il allait tout faire pour rassembler subtilement les deux humains. Mais pour cela, il lui faudrait l'aide du grand lycaon mordoré. Il eut ce que les humains pouvaient qualifier de sourire et se dirigea vers le daemon du nouvel étudiant afin de lui chuchoter quelque chose à l'oreille, en profitant de la distraction des deux humains. Un sourire identique apparut sur les babines de l'animal, semblable au sourire de son fennec blanc.

[ FOR the 4ème fois que j'écris ce fichu texte, et priant pour qu'il n'y ait pas de bug ... ]

Ce fut avec un grand étonnement que le jeune bulgare vit s'approcher le daëmon de la jeune damoiselle brune. Le fennec qui semblait quelques secondes encore auparavent si timide se rapprochait sans aucune hésitation de sa jambe pour ... se frotter le museau contre le tzigane dans ce qui ressemblait bien à un mouvement d'affection ! Ouvrant des yeux dignes de Némo, le bulgare se laissa faire, encore surpris d'un tel geste. Il connaissait une règle : ne jamais toucher le daëmon d'autruis, mais lorsque c'était le daëmon lui même qui venait se câliner copieusement, que faire ? A vraie dire, cet élan de gentillesse ne manqua pas de toucher le coeur de pierre du manouche. Depuis combien de temps un être lui avait-il ainsi témoigné un peu de compassion ? Des années ? Des hivers et printemps entiers ? Bien entendu, le jeune être en ce monde pour qui il témoignait encore de l'amour restait le fidel daëmon, Lyshcàn. Celui-ci même l'observait avec un regard brillant. Eh bien quoi ? Oui, lui aussi était touché par ce geste pourtant insignifiant, lui aussi repensait à la louve Enaëlle qui frottait de la même manière son museau plus imposant ... cette mère, cette protectrice, celle qui hantait chacune de ses nuits aux côtés d'autres fantômes tels que Mizack, ou encore sa mère, sa douce et sauvage mère. Tout ces gens morts, disparus soit dans les flammes ou sous les coups d'autres. Violence de la nature, tournoyant tout autour d'un humain qui se sentait depuis tout ce temps le seul responsable de ces défunts. Maudits fantômes, maudits souvenirs. Son regard s'assombrissant un fragment de souffle, le gitan chassa ses blessures, les ignora. Pourtant, s'il y a une chose sur laquelle les philosophes des anciens temps étaient d'accord, c'est que les marques du passé sont les plus vives pour le futur d'un individu. Quand ces marques sont fêlures de l'âme chez un enfant, on ne peut qu'imaginer les dégâts chez l'adulte qu'est devenu cet enfant. Le gitan porte un lourd fardot. Le manouche a le regard qui se voile. Le bulgare se recroqueville encore un peu plus sur lui même ...

Naturellement, il lui avait proposé le vieil instrument, éternellement mal accordé. Cette loque en bois, ce débris de guitare, ce souvenir matériel d'un bonheur depuis longtemps passé mais auquel le gitan s'accroche encore et toujours. Il songea alors qu'il lui passait le seul trésor qui lui restait. Son seul bien à son goût précieux était entre les bras d'une inconnue et tanguait sous ses mains fines. Peu importe, il écouterait ce qu'elle avait à lui donner. Levant les yeux vers le ciel qui se dégageait, il laissa ses oreilles s'ouvrir à sa mélodie. Sa peau blanche frôla les cordes, son ouïe fine le perçut. Les notes commencèrent à s'envoler des entrailles du morceau de bois taillé. Notes se muèrent en rythmes et rythmes se transformèrent petit à petit en une douce mélodie. Il ne s'était pas trompé, la jeune Pauline portait elle aussi la musique dans son coeur. Cette musique ne s'élevait pas vraiment de ses doigts et de l'instrument, cette musique s'échappait du plus profond de ses souvenirs comme le confirma sa phrase.


« Oui, mes grands parents m'ont appris à jouer. C'est une tradition dans la famille. »


Fidel à lui même, le gitan ne répondit que d'un mouvement de tête. Ses yeux vairons observèrent le manège des deux daëmons. Que manigaçaient-ils ? Malheureusement pour le jeune fennec, Lyshàn connaissait trop bien sa moitié humaine, puisqu'ils ne formaient qu'un, pour savoir qu'il serait bien difficile de tenter telle entreprise. Qu'ils essayent, l'avenir ressemblerait certainement au passé. D'un sourire entendu, Lyshàn envoya un clin d'oeil complice au fennec avant de fanfaronner d'une voix pleine de joie :


« C'est bien beau la musique, mais j'vous signale que ... la ... le ... c'est ouvert ! » indiqua-t-il d'un mouvement de tête !


Doucement, Flàam saisit sa guitare pour la ranger en moins de deux pour le dire dans la housse décidement bien fatiguée par le temps. Machinalement, sans réfléchir, il enferma l'instrument dans ses lambeaux de cuirs, serrés fermement par des lanières. Sans attendre, il prit son sac de sport et indiqua l'entrée de la cafèt' à la jeune Pauline d'un signe de tête. Viendrait-elle avec lui ? Qu'importe, il avait l'habitude de vivre en solitaire, ça n'allait pas changer. Montant les marches deux par deux, il poussa sans ménagement les doubles battants de la porte et se retrouva nez à nez avec une multitude d'inconnus qui le dévisageaient. Le gitan sentit la colère et la honte pousser en lui. L'étranger, le nouveau ... voilà, somme toute, ce qu'il allait devenir. Peut-être allait-on l'appeller d'un air goguenard 'le gitan' ? Il savait pourtant qu'il ne fallait pas qu'il laisse s'emparer la colère de son coeur. Non, jamais. Ce sentiment dévastateur le faisait devenir autre, modélant son corps grâce à son don, et il savait. S'il se transformait sans lutter contre ses sentiments, il devenait incontrôlable, déchaîné. Il ne fallait pas céder, jamais, jamais ...

D'un pas vif, il se dirigea vers un bar, où il s'installa sur une chaise haute, se massant les tempes ... inquiet, Lysh vint à ses côtés ...

La demoiselle étudiante avait accepté la guitare que Flàam lui avait gentiment et spontanément tendu. La brunette Pauline s'était délicatement emparé de l'instrument de musique en bois à l'air ancien et avait commencé à jouer sous les yeux attentifs du jeune étudiant, à qui elle n'avait plus prêté attention à partir des premières notes. C'était comme si le monde avait soudainement disparu pour ne laisser que la guitare et elle même. C'était grisant de se sentir dans un autre monde. Au même moment, Lyshàn, le lycaon mordoré du séduisant étudiant brun, prit la parole, un sourire malicieux.

« C'est bien beau la musique, mais j'vous signale que ... la ... le ... c'est ouvert ! » indiqua-t-il d'un mouvement de tête !

Le jeune étudiant reprit finalement, après quelques minutes de pratique de la jolie brune, son fétiche instrument et le rangea soigneusement dans une housse relativement bien usée par le temps et les manipulations en tout genre. Le temps reprit son cours et les élèves commencèrent à rentrer en masse dans la cafétéria qui, si la brunette Pauline ne se dépêchait pas, allait être très rapidement bondée. Flàamael se leva et se dirigea vers l'intérieur du bâtiment, suivi bien évidemment par son fidèle Lyshàn et, déjà plus étonnant, par Zéphyr, qui trottina à la suite des deux compères. Il ne restait plus qu'à notre chère demoiselle de rentrer à son tour à l'intérieur. Elle se demandait d'ailleurs si elle allait oser s'asseoir aux côtés du mystérieux mais séduisant étudiant brun.

Empruntant calmement les marches menant au bruyant réfectoire, la brunette arriva finalement à l'intérieur et s'assit juste à côté de son daemon. Ce dernier était actuellement bien trop occupé à rester collé aux basques de Lyshàn pour s'apercevoir de sa présence. L'étudiante soupira un bon coup, un peu déçue, et en profita pour observer à la dérobée Flàam. Ce dernier s'était assis sur une chaise haute au bar et se massait les tempes. Elle détourna son regard assez rapidement et commanda un jus d'orange. Elle décida de parler mentalement à Zéphyr, même si elle se doutait qu'il ne répondrait pas.

* Je suis là, si tu l'as oublié *

Le jeune étudiant ne semblait pas aller bien du tout. La demoiselle brune décida de prendre les devants en se levant et en se dirigeant vers lui, parce qu'elle se doutait qu'il ne demanderait rien à personne. Arrivée à son siège, la jolie demoiselle étudiante posa gentiment sur l'épaule de son interlocuteur et ouvrit la bouche.

Tu as l'air souffrant... Tu es sûr que ça va?