Et quand viendra la fin du voyage ? - Libre

Une journée de plus qui commençait. De longues heures toutes plus interminables les unes que les autres mais de toute manière, il fallait bien passer par là pour assurer notre soit disant ‘avenir’ qui se pointait à l’horizon. Mais avec toutes ces conneries qui se passaient dans nos vies, comment voulez-vous que des gens comme nous parviennent à rentrer dans les rangs ?! Entre un pouvoir des plus instable, un daëmon aussi enquiquinant qu’une punaise et un entourage pas des plus bénéfiques et bien… on avance, mais à sa façon. Et après tout, les personnes présentes dans ma vie, je les avais choisis. C’était donc à moi de subir les conséquences si celles-ci me blessaient, me faisaient rire ou m’entraînaient dans des histoires pas possibles. Amis à la vie à la mort n’est-ce pas ? Du moins c’est ce que j’avais cru jusqu’ici…


Une splendide journée s’annonçait aujourd’hui. Tant mieux car la jeune femme avait décidé de se bouger et tant pis si son patapouf n’était pas du même point de vue. Se levant rapidement de son lit, elle rejeta sa couette au bout de son lit, cachant ainsi en totalité son jaglion endormit qui poussa un grognement. N’y prêtant guère attention, la demoiselle se dirigea directement dans la salle de bain. Au bout d’une demi-heure, la jolie brune ressortit toute habillée, coiffée et maquillée. Elle portait un splendide top blanc et un jeans noir qui la mettait fermement en valeur. Enfin bref, après avoir rangé quelques affaires qui trainaient de-ci de-là, elle attrapa un coussin et l’envoya valdinguer sur la tête de son daëmon. Réveillé en trombe, il se redressa sur ses pattes, le poil ébouriffé et les yeux aussi gros que des soucoupes. Abby éclata de rire et vint gentiment tirer sa couette. Lui dédiant un sourire des plus malicieux, elle attrapa son blouson de cuir, ses clés et indiqua au matou la sortie. Après quelques secondes de jérémiades, il disparut dans le couloir sans discuter. Bon ce n’est pas tout ça, mais direction la cafète ! Faut bien manger un truc avant d’aller crapahuter et faire des conneries un peu partout. Votre mère vous a jamais dit que le petit-déj c’était le repas le plus important de la journée ? Si, ba tant mieux alors. Arpentant les couloirs, les deux compères arrivèrent rapidement à l’endroit désiré. Poussant la porte d’un coup de tête, le jaglion s’approcha d’une table et s’y installa, se couchant sur le banc tandis que ses pattes se balançaient dans le vide. Abby alla directement dans la file d’attente et lorsque ce fut son tour, elle posa une barre de céréales, un jus d’orange et une pomme sur son plateau. Se tournant vers la dame du réfectoire, elle demanda deux kilos de viande rouge pour son daëmon. Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle se ramena donc à la table avec en supplément le repas de monseigneur. Il se démerde avec son beefsteak maintenant. De son côté, la jolie brune mangea doucement tout ce qu’il y avait dans son plateau. Quelques minutes plus tard, son appaloosa daigna relever l’échine, il semblait avoir terminé son festin. Et dire qu’il bouffait ça matin, midi et soir. Sincèrement, faut pas se demander pourquoi il fait un peu plus de 250 kilos maintenant s’il se tape 6 kilos de viande par jour ! Enfin, passons sur les exploits de celui-ci. Quittant alors la cafétéria, les deux acolytes se dirigèrent vers le parc.


Bon sang mais c’est quoi que cet attroupement ?! Pourquoi étaient-ils tous agglutinés ici ceux là. Non mais sans rire, ils font quoi à faire autant de bruit, et qui se donne ainsi en spectacle. On dirait tous des carnivores qui tournent autours d’une proie. Accélérant l’allure je tentais rapidement d’apercevoir la personne qui se tenait au centre. Et au bout de quelques pas j’entendis Gäldhiem pousser un léger rugissement de surprise. Aussitôt son poil se gonfla au dessus de son échine et il m’envoya l’image de Lucas avec Cramy’ dans ses bras, serré contre lui. Cette vision me stoppa net et je sentis ma poitrine se compresser un peu plus. Qu’ils dégagent tous ceux là. Soit ils l’aident soit ils s’en vont mais ils ne restent pas là les bras croisés ! Je sentis la pression monter peu à peu et mes veines commencèrent à me brûler. Dans les secondes qui suivirent de violents picotements s’emparèrent de mes mains et les observant de plus près je vis quelques étincelles. IMPOSSIBLE. Il m’était impossible de créer le feu, je pouvais seulement le maîtriser. Et pourtant. Relevant l’échine, je fis pivoter mon poignet sur la gauche. Aussitôt des flammes bleues scintillèrent et se mirent à fondre autours de Lucas, le protégeant de tous ces curieux. Au bout de quelques secondes tous s’écartèrent et ne resta que le jeune homme et l’infirmière qui arrivait en courant. Doucement les flammes s’éteignirent et Gäldhiem se posta près de Cramy’ l’observant avec anxiété. Je m’approchai un peu plus et m’arrêta à ses côtés. Et tandis que les flammes grises valsaient dans mon regard, je l’ancrais sur l’infirmière.

« Faites vite, s’il vous plait… »

Tu n’as pas le droit de partir comme ça...

Et sur ce ciel étoilé apparaît une courbure dorée, une étoile qui file, une larme qui glisse, perle d'amour volatile pour une profonde injustice. Hey toi, regarde moi voir un peu... Je crois que de la poussière d'étoile est tombée dans tes yeux, faisant de ton regard une nouvelle constellation parmi les cieux...

Lucas.

Je souffrais, j'en pouvais plus, mais merde où était l'infirmière ? Je sens que mon corps tout entier me lâche, Cramy' tombe au sol et, je reste assis par terre à implorer le ciel de m'aider. Je tremble, le simple fait de respirer me fait mal aux poumons. Le soleil me brûle les yeux. J'espérais ne pas tomber dans les pommes , je me devais d'attendre les ambulances et alors là je me permettrais de fermer les yeux. Trop peur de crever. Soudain une chaleur vient me consoler, je vois autour de moi un cercle de flamme, je n'ai même pas le réflexe de bouger, non je le fixe avec ce regard vide. Des gouttes de transpiration se mélangent à mes larmes. Puis, dans ces ténèbres, au loin je vois un ange qui se dessine dans ces flammes. Cet ange s'approche de moi, je le fixe mais ne parvient même pas à parler. Abby. La voir à mes côtés me rassure. Je n'entends même pas ce qu'elle dit. Peu de temps aprés l'infirmière débarque, avec des hommes, une sirène retentit autour de moi, celà me fait mal à la tête mais j'n'arrive même pas à crier ma douleur. L'un deux attrape Cramy' Na'Rock, le voir s'éloigner de moi me rends fou dans un murmurre étouffé je lançe.

« Non ! »

Mais, à mon tour on m'attrape, on me couche dans une camionette, celle des ambulances, les bruits de dehors se font étouffés. Je tremble à présent de peur, on me demande si ça va mais, à la place de leur répondre je leur murmurre.

« Abby... »

J'avais ce présentiment qui me disait que dans peu de temps j'allais mourir, j'voulais la voir, une dernière fois, j'vous en supplis laissez-moi me perdre dans son regard pour la dernière fois. Un infirmier me dit qu'elle va arriver. Alors, dans ma faiblesse totale, je ferme les yeux, j'ai plus la force de me battre, Abby va pas tarder, elle sera à mes côtés. Je tremble une dernière fois et me laisse sombrer dans un profond sommeil. Comas. Ils avaient beau me crier de ne pas les laisser j'en avais rien à foutre, je m'étais battus assez longtemps. J'étais plongé dans le noir, je souffrais toujours autant mais au moins je ne voyais plus autour de moi les regards de ces gens et leur pitié. Et si je vivais, je m'étais fait la promesse de butter ce connard à mon réveil, quitte à finir ma vie en prison. Je n'entendais plus rien, même pas le bruit du moteur, les paroles de ces personnes inconnues m'étaient lointaines. J'étais la physiquement mais pas mentalement, moi-même j'ne savais où j'étais.

Cramy Na'Rock.

Contrairement à mon humain, je me bats, je ne veux pas fermer les yeux je tente même de comprendre ce qui se passe autour de moi même si c'est au dessus de mes forces. On me porte, je suis proche de Lucas et lorsque je le vois fermer les yeux, je me sens alors encore plus faible. On m'injecte un produit, je ne dis rien, j'suis trop faible pour celà. Déjà la douleur s'estompe, et aprés je finis par fermer à mon tour les yeux.

Ca y est c'est la fin ? Suis-je mort ?

Malgrés tout j'entends encore les infirmiers, un claquement de porte, une sirène, le bruit du moteur. Je tremble à l'idée de mourir mais j'ai toujours ce maigre espoir que ce n'est qu'un cauchemard. Le bruit du moteur cesse, le froid de dehors me saisit, celà me réveille, mais pas Lucas. Je lève légèrement la tête, le soleil me brule les yeux, je le sferme par réflexe. Pendant ce bref trajet on m'a donné des tas de médicaments, y a plus qu'à prier une bonne étoile. Je me retrouve sur un lit d'hôpital, je ne bouge pas. Epuisé. Lucas se trouve sur un lit à côté, la pièce est vide, le mèdecin a dit qu'il fallait attendre. Attendre c'est long.

Si je devais faire le dernier vœu de mon existence ce serait que tu puisses vivre, car sans toi, le monde ne mérite plus d’être vécu. Que le ciel en soit témoin, je ne souhaite pas voir une nouvelle étoile briller ce soir. Alors je t’en pris, laisse moi voir ton sourire une dernière fois avant la nuit.

Et je reste là, repoussant tout ceux qui tentent tant bien que mal de m’approcher. Des voix parlent d’état de choc mais je m’en fiche, ils ne sont pas importants. Tout ça car je ne réponds pas à leurs questions et que je ne les regarde pas. Je ne peux pas dévier mon regard qui reste encré sur Lucas, c’est ainsi. C’est peut être une faute de ma part mais je n’en ai rien à cirer. Plus rien ne compte car cette fois-ci, le danger est palpable et c’est de lui dont il est question. Bientôt le parc devient une véritable fourmilière. Les sirènes bleues éclairent les parcelles et le bruit devient vite insupportable. On entend des gens qui hurlent des ordres, demandant à la foule de curieux de bien vouloir foutre le camp. Mais je ne bouge pas, comme statufiée et à vrai dire, personne n’ose me toucher car à ce stade, ma peau est bien plus brûlante que le fer rouge. Deux hommes s’approchent de Cramy' Na'Rock et tout près de moi j’entends Gäldhiem qui émet un grognement des plus sourds. Mais même mon double me semble lointain. Une voix dans ma tête me dit qu’il va suivre le daëmon mais je n’y prête aucune attention. Comme dans un voile opaque, je l’aperçois rapidement monter à l’intérieur de la première ambulance mais tout ceci ne m’atteint pas. Les portes se referment et ils disparaissent tout les deux. De mon côté, je suis restée avec Lucas. Il est faible, je le vois bien. Il tremble de tout son corps et pourtant je ne fais rien. On m’a dit de rester là alors je le fais. De plus j’ai peur de le toucher, d’aggraver son état…

Au bout de plusieurs minutes qui me semblèrent des heures, deux ambulanciers vinrent s’occuper de Lucas. Ils le placèrent sur une civière et l’emmenèrent dans la camionnette. Les éclairages bleus commençaient à me donner un mal de crâne exceptionnel et toute cette agitation ne m’aidait guère. Pourtant une voix me fait sortir de ma torpeur. Un homme hurle mon nom à travers la foule et je lève un regard vide vers lui. Il se tient devant les portes de l’ambulance et me dit de monter rapidement à l’intérieur. Aussitôt, une dose d’adrénaline vint cisailler mes veines et je bondis presque pour m’engouffrer à l’intérieur du véhicule. Le moteur gronde et la sirène retentit à nouveau alors que nous quittions le parc en toute urgence. Je tente de ne pas gêner les deux infirmiers qui font tout leur possible pour maintenir Lucas en vie. Doucement je m’approche à l’avant de la cabine et je me tiens debout, près du brancard. C’est à cet instant que je prends la main de Lucas pour la serrer dans la mienne. Des larmes perlent au coin de mes yeux mais elles ne coulent pas. Je me l’interdis car tout n’est pas finit. Je me dois de garder l’espoir que lui ne peut éprouver.

« Parler lui, il vient de sombrer dans le coma ! »

Une sueur froide s’empara de moi et elle glissa le long de mon dos. Ce ne fut qu’à cet instant que je me baissai pour murmurer à son oreille.

« Reste avec moi, je sais que tu peux le faire ! Je suis là, ne t’inquiètes pas. »

Le moteur a arrêté de vrombir. Tout s’est tut comme par enchantement. On ouvre les portes et le soleil m’aveugle un court instant. Je ne lâche pas sa main de peur de le perdre. Gäld m’envoie un message par la pensée, il me dit qu’il est déjà à l’intérieur avec Cramy’. Serrant un peu plus fort sa paume contre le mienne, on traverse des couloirs tous plus blancs les uns que les autres. Au bout de quelques instants, les brancardiers le place dans une chambre, celle où se trouvent les deux daëmons. Le médecin m’appelle et dans un pincement de cœur des plus douloureux je lâche sa main pour quitter la pièce. Ce Dr. Machin, car son nom ne m’a absolument pas marqué, m’a fait signer tous ces foutus papiers d’admission. Au bout de plusieurs minutes il me permet de retourner dans la chambre. J’ouvre doucement la porte et reste quelques instants dans l’embrasure à observer Lucas sur le lit d’hôpital. L’angoisse remonte dans ma gorge mais je me reprends bientôt. Le médecin a dit qu’il fallait attendre alors c’est ce que je vais faire, ça prendra le temps qu’il faudra mais je ne partirais pas. Je crois bien que Cramy’ est réveillé mais je n’ose pas lui parler, je préfère le laisser se reposer. Il m’adressera la parole si l’envie lui prend. Après tout, Gäldhiem le veille déjà. Il s’est couché à côté du lit sur lequel repose le chien. Quant à moi, je me suis assise dans l’unique fauteuil de la pièce.

C’est une attente insupportable que celle de savoir si tu vas vivre ou mourir...

Allez viens avec moi, j't'embarque dans ma galère, dans mon arche y a d'la place! Avant qu'ce monde devienne un grand cimetière, faut profiter un peu du vent qu'on a dans l'dos.

Lucas;

La douleur s'estompe. Le noir commence à être infernal, je ne m'y plais pas. J'aimerais retourner en arrière, mais c'est impossible. Je me remémore des tas de choses et je me rends alors compte que j'ai pas le droit de partir de comme çà. La douleur s'estompe. J'entends même raisonner dans ma tête des paroles. « Ca va aller , j'suis là , j'partirais pas comme je l'ai fait . J'suis là , t'inquiêtes pas . Tout ira bien j't'en fais la promesse parce que ... » ou encore « Abby ... J'suis là pour toi maintenant . ». J'avais pas le droit de partir, PAS MAINTENANT ! J'implore une dernière fois le ciel de me venir en aide, tandis que je n'y crois, la douleur s'estompe. Et dans un dernier effort mes yeux, rouges et perdus s'ouvrent. La clarté de la pièce m'éblouie. Malgrés celà je regarde autour de moi, mon coeur se serre lorsque je vois Abby, puis quelques seconde aprés, Calipso. Je lève la tête, tente de vouloir la rattraper mais comme un coup de marteau dans le crâne je retombe aussitôt dans mon lit. Le coeur au bord des lèvres je me retiens de chialer. Faut pas, j'ai pas le droit en plus Abby est là, d'un geste las je tends la main en sa direction pour qu'elle me donne sa main. Elle est si belle, magnifique elle me fait un effet qu'elle seule peut me faire. La sépration entre elle et moi est courte mais j'ai l'impression qu'elle est à des années lumières de moi. Soudain, le silence de la cette pièce blanche et morte se brise.

« Approche. » Un fin sourire se dessine sur mon visage pâle.

Puis merde, cette chaise est peut-être pas loin du lit où je suis mais, j'supporte pas d'avoir cette distance entre elle et moi. J'arrache les fils qui sont branchés à moi, ça me rappelle de sales souvenirs c'est pourquoi je m'empresse de descendre de ce lit. Mes jambes tremblent, j'ai la tête qui tourne mais j'm'en fous. J'ai le sourire aux lèvres en la voyant. Une fois prés d'elle, je sens la chaleur de son corps. Je tremble lorsque mon regard croise le sien. Je m'accroupis de façon à être à sa hauteur, non j'suis même plus bas. Je lève les yeux pour admirer son visage. Je pose mes mains sur ses genoux et lui fait un sourire. Puis doucement je lève ma main pour caresser ses cheveux et puis j'approche sa tête de la mienne pour laisser mes lèvres se poser sur les siennes.

« Hey ... » ma voix se brise, j'sais même pas quoi lui dire.

Je me sens faible mais lorsque je suis prés d'elle comme une force s'empare de moi. Elle est belle, elle est magnifique. J'peux plus me passer d'elle , c'est con à dire mais c'est vrai. Y a Calipso je l'aime énormément, à la folie mais, j'ne peux pas enlever Abby de mes pensées. Putain, Abby, tu m'as ensorcelé ? T'as fait quoi ? C'est quoi cette magie ? Je t'aime . A cette pensée je m'approche à nouveau d'elle pour l'embrasser avec une tendresse folle. J'veux plus la lâcher.

Cramy';

Je regarde Gäld', le salue d'un signe de la tête ainsi que pour Abby. Puis, je vois Calipso, mon coeur se serre, je lance un dernier regard à mon humain. Puis je saute de ce lit, je m'effondre casiment sur le sol mais c'est pas grave. J'ai mal partout, c'est pas grave. Le carrelage semble glacé, je tombe mais me relève rapidement. Puis dans les couloirs je m'élance, je manque de manger un mur, puis un infirmier. Merde, dégagez tous ! Puis enfin au loin, je la vois, Calipso. Dans un dernier sprint j'attéris dans ses jambes, éssouflé, je la regarde droit dans les yeux pour y lire la tristesse. Lucas, permets-moi de te dire que t'es un connard. Dans le brouhaha ma voix fatiguée retentie.

« Calipso ... » je marque une pause pour pouvoir reprendre mon souffle. « Lucas est un connard, j'sais pas ce qu'il fait. Mais merde, ne me laisse pas. Il t'aime, c'est juste qu'il arrive pas à ouvrir, les yeux. J'ai ... J'veux pas qu'il fasse une connerie en sortant de cet hôpital. » je tremble comme un dingue. « S'il te plait, fais demi-tour, viens avec moi. »

Il ne reste plus qu'à prier.

Sans hésiter je sauterais dans la mer, pour rejoindre ton vaisseau et voir enfin cette terre.
Je crois bien que je te suivrais au bout du monde sans une once d’hésitation…

L’espoir fait vivre. Mais pour combien de temps ? De toutes mes forces j’implore une puissance, n’importe laquelle. Je ne suis pas croyante et je ne l’ai jamais été vu toutes ces putains d’horreurs que j’ai vu au cours de mon existence. Pourtant, aujourd’hui je me permets d’implorer. Qu’importe qu’il existe ou non, que je pense dans le vide mais j’espère, tout simplement… Plus je te vois ici dans ce foutu lit d’hôpital plus mes nerfs deviennent douloureux. Je ne sais même pas pourquoi la colère monte en moi. Peut être est-ce contre moi-même en fin de compte, ou bien contre cet enfoiré qui a empoisonné Cramy’ ce qui serait tout aussi probable. Que ferrais-je si tu venais à disparaitre. Si tu venais à partir… Je ne devais pas penser à ça, je n’en avais pas le droit ! Et pourtant, te voir ainsi immobile dans un lit, dans cet endroit où tout est blanc, me fait étrangement souffrir. Si tu reviens j’y croirais, promis. Je me permettrais de croire au bonheur, de penser qu’il n’arrive pas qu’aux autres. C’est une promesse que je te fais Lucas. Je te le jure. Mes yeux s’humidifient je le sens. Une délicate larme effleure doucement ma joue. Cela fait tellement longtemps qu’elles n’ont plus coulé que je ne l’essuie pas, la laissant tracer un sillage cristallin le long de ma peau.

Puis tout s’enchaîne, qui sait quelqu’un m’a peut être entendu. Je le vois ou plutôt Gäldhiem car il s’est redressé et a poussé un grognement d’encouragement. Ce ne fut qu’à cet instant que j’ai relevé mon regard sur Lucas. Le silence se brise. Tel un mur de verre, celui-ci semble exploser en éclats tandis que j’entend sa voix qui résonne doucement dans la pièce. Puisant dans mes forces, essayant tant bien que mal de quitter cet état statique, je m’approche un peu. Mais bien entendu j’ai à peine le temps de m’avancer qu’il se lève. Je le regarde arracher ses fils un à un, toujours aussi incorrigible. Et tandis que des bips violents s’élèvent dans toute la pièce, il me rejoint. Avec une douceur infinie je sens sa peau contre la mienne et son sourire me fait fondre. Si tu savais comme j’ai eu peur de ne jamais le revoir. Et tout redevient comme il y a quelques jours, lors de cette escapade en montagne. Je sens ses lèvres contre les miennes et je ne réponds pas à sa courte phrase. Savourant cet instant délicieux, ce moment où je compris la vérité. Si il savait comme désormais je n’arrivais plus à me détacher de lui, comme son regard me faisait fondre et à quel point son odeur m’enivrait. Je crois bien que je t’aime. ♥


Gäldhiem s’était levé au même moment que Cramy soudain inquiet que celui-ci bouge dans son état. Il envoya un message à Abby pour qu’elle reste avec Lucas. J’m’en occupe. Et aussitôt le puissant jaglion avait couru vers la porte. D’un coup d’épaule il parvint à l’ouvrir juste avant qu’elle ne se ferme à nouveau. Accélérant l’allure, il passa dans plusieurs couloirs, cherchant du regard une trace du rottweiler. Il manqua de percuter un charriot qu’il évita de justesse puis enfin il aperçu l’éclair feu du chien. Il ralentit rapidement l’allure et passa le portillon du hall d’entrée. Le félin s’apprêtait à questionner le daëmon lorsque son regard se posa sur la jeune femme face à lui. Calipso. Aussitôt, il coupa son contact mental avec Abby souhaitant la protéger. Reculant d’un pas, l’hybride se retrouva calé contre un mur. Il en eut le souffle coupé et une colère monstre commença à s’emparer de lui. Sa fourrure se gonfla sous le choc et il pensa à Lucas. De la où il se trouve, il parvient à entendre la conversation. Mais ai-je vraiment envie de l’entendre ? Ainsi donc Lucas était toujours avec Calipso. Au même moment qu’Abby ! Le jaglion émit un grognement sourd. Qu’était-ce ? De l’écœurement ou tout simplement de la pitié envers cet enfoiré ?! Comment avait-il pu faire une chose pareille. Il aurait du savoir qu’un jour où l’autre l’une des deux le découvrirait et qu’elle souffrirait. Saloperie va ! En cet instant, il ne savait pas quoi faire. Gäld ne désirait pas retourner dans la chambre et il ne souhaitait pas non plus voir une seconde de plus le spectacle qu’offrait Cramy & Cali. La queue basse, il rentra à nouveau dans le hall de l’hôpital et vint se coucher sur un banc, les pattes ballantes. Mais qu’est-ce que j’vais faire moi maintenant…