On finit toujours pas y laisser sa peau. ▬ Libre

« Je voudrais ne pas avoir de souvenirs.
Je voudrais que mon corps, mon cerveau,
n'aient rien conservé du passé. »

Le barrage a sauté. D'un coup. Le mur a volé en éclats. L'eau a tout défoncé.
Elle n'en pouvait plus d'être emprisonnée.
Elle coulait librement. Enfin.
Je n'aurais jamais cru que c'était si bon de pleurer.
C'était la première fois. Depuis.
L'orage a duré longtemps.
Très, très longtemps Jusqu'à ce que je sois bien à sec.
Je suis épuisée maintenant.
Dominique Demers

Le vent soufflait avec une violence anormale, il venait caresser les longs cheveux noirs de Kiersten. Elle le laissait faire, se contentait de trembler au contact de celui-ci et, vêtue d'une simple robe blanche la jeune femme se dirigeait vers les bois clairs. Traurigkeit, assit sur l'épaule de son humaine restait silencieux même si l'inquiêtude le bouffait de l'intèrieur. Aprés quelques secondes à marcher dans la fôret le singe ne put se retenir . « Tu es sure que c'est une bonne idée ? » « Ca m'aidera, fais-moi confiance. » « ... » Et, pour une des rares fois, la Daëmon n'osa pas faire de réflexions, ne fit rien et alors qu'elle s'arrêtait, le singe sauta sur une branche et prit de l'avance sur Kiersten. Les grands yeux bleus de la jeune femme restaient légèrement cernés, en effet on ne pouvait pas dire qu'elle dormait bien depuis son retour sur lindwuën University. C'est complètement glacée et pétrifiée que la jeune femme se toppa net, Kiersten serra le poing sur le bouquet de fleurs qu'elle tenait. Tellement, que les piquants d'une rose lui saigna la main mais, la jeune femme ne s'en rendit même pas compte. « En tout cas, t'es rayonnante aujourd'hui ma belle. » Son coeur se serra alors d'avantage, elle ferma les yeux pour retenir ses larmes. Non, elle avait déjà été assez faible comme çà pour en rajouter une couche. La jeune femme s'approcha du tronc d'arbre tombé, elle s'y assit dessus et se remémora alors les moments qu'elle avait passé avec Wolf, elle crut même pendant une fraction de seconde qu'il viendrait la voir mais elle éffaca rapidement cette idée de ses pensées . Miss Jorgensen se baissa doucement, posa le bouquet de fleurs sur le sol et une larme coula le long de sa joue, une larme suivie d'un sourire nerveux .

« Tu me manques... »

Puis, d'un pas maladroit la jeune femme se recula pour s'asseoir à nouveau sur ce tronc, soudain, Kiersten se sentit seule, comme un énorme vide. Ce vide qui vous transperce la poitrine, ce vide qui vous fait frissoner tellement çà fait mal, ce vide que la mort a causé. Alors que ses yeux lui brûlaient, la jeune femme se recroquevilla sur elle-même et laissa le chant des oiseaux la berçer. Aprés un moment, le Marmouset vient se poser sur l'épaule de son humaine, lui fit une caresse sur la joue avant de briser le silence pesant qui c'était imposé au dessus de leurs têtes. « On devrait partir, tu vas mourrir de froid. » « Je veux rester, encore un peu. » « Je pense pas que ce soit une bonne idée. » « Mais si ... » Etant donné la faiblesse de Kiersten ces derniers temps, Traurigkeit resta prés d'elle, dans un silence total. Enfin, celle-ci décida de se lever mais ses jambes la lâchèrent et elle tomba par terre. Plus faible qu'elle ne le croyait. Sa tête lui tournait horriblement, un peu comme si elle était sur un manège et elle frissona alors d'avantage. Le petit singe, complètement paniqué sauta de l'épaule de son humaine lorsqu'il attérit par terre, eu du mal à se relever mais il le fit, pour son humaine. « Ca va aller ? » « Ne t'inquiête pas j'ai pas assez mangé ce matin, c'est rien. » « Arrête de me dire des conneries ! Ca fait combien de temps que t'as pas mangé, pas dormi ? Arrête tes conneries tu vas finir par nous crever Kiersten ! » « Non, attends, Traurig... Attends-moi. » Mais elle n'eu même pas le temps de terminer sa phrase qu'il était déjà loin, quelque part dans la fôret. Miss Jorgensen baissa sa tête pour la poser dans ses mains. Un long soupir se fit entendre mais, non elle ne pleurait pas, elle ne devait s'en prendre qu'à elle. Avec difficulté, aprés avoir usé une force surhumaine la jeune femme tenta de se relever mais tomba à nouveau. Légèrement irritée son iris devînt alors rouge pour laisser un cri perçant briser le silence. Kiersten posa alors ses mains sur ses oreilles. « Non ! » Mais, son don ne voulut comprendre ses interdictions et alors qu'elle se laissait tomber à nouveau sur le sol terreux un autre cri, bien plus fort cette fois prit place dans l'air. Les oiseaux présents s'envolèrent, la fôret sembla même trembler. « T'as pas le droit. » A ses paroles un rire des plus sadiques résonna autour d'elle. Les pupilles de Kiersten restaient rouge sang, doucement son corps gelé se réchauffa, comme si une flamme venait brûler son sang. « Lève-toi. » « Je peux pas. J'y arrive pas. » « Je ne le répèterais pas deux fois. » Son sang ne fit qu'un tour et aprés un effort énorme, Miss Jorgensen fut dans l'obligation de se lever, elle sentit comme une force qui l'aidait. Lorsqu'elle se releva, la robe blanche s'accrocha à une ronce qui la déchira légèrement, Kiersten n'y fit pas cas et retourna à son endroit initial, ce tronc. C'est alors que Syriana resta assise sur le bois laissant le vent caressait sa peau jusqu'au moment où la jeune femme sentit comme un poids lui peser dans la poitrine. « Maintenant, c'est fini, tu ne le reverras plus, cesse de penser à lui. » Kiersten ne répondit pas à cette petite voix, elle se contenta de contempler le bouquet de fleurs. Pourtant son don semblait bien décider à la changer. Son iris restait rouge, sa peau bouillante. Elle était dans un état second.

On ne commande pas les souvenirs. Ils s'abattent sur nous. On n'y peut rien.

BORDEL DE BIIIP \o/

Fauchée brutalement, la fleur s'écrasa contre un arbre. Elle s'accrocha à l'écorce, embrassant le tronc comme si elle voulait qu'il la soutienne, qu'il ne la laisse pas tomber. L'arbre aurait voulu tendre les bras pour l'aider, mais il n'en avait pas. Ça n'a pas de bras un arbre. La fleur finit par glisser le long du bois et disparu dans la mer d'herbes folles à son pied. Une autre vint la rejoindre. Et une autre encore.

« Bordel Aaron CALME TOI ! » si un oiseau pouvait rugir, Gaïa n'en était pas loin.
« Je vais la tuer ! »
« Elles t'ont rien fait ces pauvres fleurs... » commenta-t-elle d'une voix distraite.
« Je vais la TUER ! è__é »
« Tu l'as déjà dis. *O* »
« LA FERME, GAÏ ! »
« Tu sais que t'es mignon quand tu t'énerve ? Wowowow zen l'bipède ! Je déconne. Et puis c'est peut être pas elle en fin de compte ? »
« Ah ouais ? Et qui d'autre qu'elle m'appelle ARN ? èé J'vais me la faire... »

Gaïa se bloqua dans les airs et partit dans un fou rire incontrôlable. Aaron cessa de jurer, surprit. Quoi ? Il se glissa dans les pensées de sa moitié, en ressortit rouge comme une tomate. Ah mais quel putain d'esprit mal tourné ! Jte déteste sale bête ! >___< Ce qui fit encore plus rire l'oiseau qui lui envoya un baiser volant. Nianiania èé

« Mais regarde toi ! On dirait Ashkane qui boude x'DDD »
« Ta gueule toi =O Va t'faire cuire un oeuf >_< »
« Excuse moi mon très cher Aaron =O Mais si je veux avoir un oeuf il me faut un mâle =O... »
« Mmh. Va te faire cuire un steak plutôt alors >_> »
« C'est bien ce que je pensais (: A point ou bleu le steak ? Ö »
« Ta gueule ! xD »

Irrésistible, le rire de Gaïa se transmit à son humain et la colère s'évapora. Lorsque leur crise de rire finit par s'apaiser, il la regarda en souriant, les yeux brillants de vie. Autant pour moi, je ne te déteste pas, je t'adore. L'oiseau lui tira la langue et se posa sur son épaule en lui câlinant le cou de son bec. Le jeune homme posa doucement sa main sur son coeur, lissa ses plumes chatoyantes. Je t'aime même . Gaïa lui piqua le doigt du bec ce qui le fit rire de nouveau. Bon. Pourquoi il était énervé déjà ?

Un cri retentit entre les arbres et Aaron se figea, tous ses sens aux aguets. Bordel, qu'est ce que... Un autre cri perça les branches et un vol de corbeaux dérangés s'égaillèrent dans le ciel bleu. Le pion se mit à courir, suivant son instinct. A bout de souffle, il découvrit une jeune femme recroquevillée sur elle même. Apparemment elle se battait contre des démons intérieurs car il n'y avait personne alentour. Brusquement, la colère anima de nouveau les prunelles grises d'Aaron.

« Kiersten ! Kiersten bordel tu fais chier ! Tu va les nettoyer toi même ces putains de murs >__< Ou alors je te tague KRSTN a l'indélébile sur le front ! è__é »

Ah, mince c'est vrai, elle avait l'air mal en point =O Tant pis .__. C'était trop tard. Changeons lui les idées

La mâchoire serrée à s'en faire péter les dents, histoire de garder son calme Ö, Aaron la regarda se lever, un demi sourire narquois aux lèvres lorsqu'il se rendit compte qu'elle lui arrivait, au mieux, aux hanches (a). Comment ça j'exagère ? T'es à la taille parfaite KRST *ZBARF* Parfaite pour quoi, on ne le précisera pas (': . Il arqua un sourcil et partit dans un bref éclat de rire. Tu es pitoyable ma chère Kiersten, p i t o y a b l e. Il secoua tête et leva les yeux au ciel.

« Et moi j'te préfère avec un sac poubelle sur la gueule , et encore, pauvre sac poubelle ! ;__; »

Elle lui tourna le dos et son insupportable petit singe fit une grimace au pion. Qui lui répondit rapidement par un geste des plus amicaux (: Fuck you *O* ! L'horreur a un nom >__< Imprononçable en plus ! Gaïa soupira en levant les yeux au ciel. Il fallait toujours qu'ils se mettent sur la gueule ces deux là, y'avait vraiment rien à faire. Puis, elle capta le regard méchant que lui lança Trauri.. Traukri.. =x l'autre @_@. Ouh la sale bête ! Elle le fusilla du regard et se joignit aux sentiments qu'éprouvait son humain.

« Katey va bien j'espère ? Ah moins que tu ne lui aies, comment dire ... A nouveau brisé le coeur ? Comme tu l'as fait pour ... »

Aaron eut le souffle coupé, violemment. En une phrase ! Une putain de phrase cette espèce de.. >__< arrivait à caser Katey et Lauriane ! Quelle garce ! Aaron serra les poings et retint un juron. Donnez moi l'enflure qui a décrété que taper une femme ça ne se faisait pas que je l'éclate èé ! Il aurait pu passer son chemin, l'ignorer histoire de ne pas péter un câble. Mais là... Fulminant de rage, il sourit en se rendant compte qu'elle le faisait sortir de ses gonds pour un rien. Un rire léger s'échappa de ses lèvres et il la regarda narquoisement. C'est tout ce que t'as KRST ? Une pauvre petite pique qui ne touche personne, c'est con, hein ? Se joignant à l'air railleur de son humain, Gaïa regarda l'autre nain, lui fit un clin d'œil moqueur.

« Kiersten Kiersten.. x) Katey va bien, généralement quand elle est avec moi ce n'est pas ton nom qui s'échappe de ses lèvres. Si tu vois ce que je veux dire (: » smile : D «Avoue, au fond t'es jalouse, ça doit être chiant de ne pas avoir de cœur. Même pour se le faire briser, comme tu dis (: Je te raconterais si t'es mignonne C'est quelque chose d'assez agréable au fond. »
« Tu devrais essayer ;P Même si c'est pas donné à tout le monde (: »

Abjects. Ils étaient simplement abjects. En son fort intérieur, Aaron eut l'impression de refaire sa conversation avec Baya. La toute première. La seule chose dont il était sur c'était que Kiersten n'était pas comme la jeune femme. Baya ça se voyait qu'elle avait mal, qu'elle cachait quelque chose. Kiersten... si elle cachait quelque chose Aaron n'avait aucune envie de s'en approcher. Elle le révulsait bien trop pour ça. Quelle soit aussi désagréable avec lui, peu importait le moment, le mettait tellement en colère qu'il aurait fait n'importe quoi pour lui faire mal. Lui faire beaucoup de mal.