Navi a. Delcourt / ABS
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Date d'inscription : 23/06/2010
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Localisation : Franciaa
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Age de l'humain : 20 ans.
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 |  Sujet: Pense à quelque chose de désagréable... (Matthew c. Whister) Lun 28 Juin - 1:33 | |
|   La nuit a toujours été fascinante pour Navi. La nuit, les endroits les plus tranquilles et reposants prennent un aspect tout autre, et peuvent s’avérer être des lieux magiques ou terrifiants. Le murmure apaisant d’un arbre le jour devient le sifflement inquiétant d’une ombre mouvante la nuit, le chant joyeux d’un rossignol se transforme en hululement désagréable de hibou, et très vite, l’éblouissante lumière du soleil laisse place à l’éclat fantomatique de l’astre nocturne. Pour véritablement connaître un endroit, il faut le vivre de jour, mais aussi – surtout – de nuit.
Il était près d’une heure du matin lorsque Navi sortit de sa chambre, exaspérée par son insomnie. Elle qui adorait dormir, s’il y avait bien une chose qu’elle ne supportait pas, c’était de ne pas y arriver. Seulement certaines nuit, et celle-ci, c’était le cas, il lui était impossible de trouver le sommeil. La jeune femme claqua sans vergogne la porte, alors que les colocataires présents dormaient, avec une mauvaise humeur qui vibrait autours d’elle, comme une aura. Elle avait enfilé un pull rouge oversize, un short en jean à moitié troué et des converses qui avaient largement fait leur temps, avait attrapé ses clés, ses cigarettes, son zippo, et était sortit dans l’air frai du milieu de la nuit. Alors qu’elle restait debout au beau milieu de la rue, les yeux clos, tête balancée vers l’arrière, à respirer profondément pour apprécier totalement l’ambiance nocturne, une voix rauque l’interpella sévèrement, à haute voix. Henry… bien entendu.
« Qu’est-ce que tu fiches à cette heure-ci de la nuit ?
— J’n’arrivais pas à dormir…
— Et tu ne peux pas prendre un livre, comme tout le monde ?
— ‘Faut croire que non, fit t-elle sèchement, faisant comprendre très clairement que la conversation était close.
Elle l’entendit soupirer dans sa barbe et marmonner intérieurement des phrases qui revenaient assez souvent lorsqu’il la voyait faire des choses qui ne lui plaisaient pas. Comme errer au beau milieu de la nuit dans un campus désert. Le genre de trucs qui pourraient lui attirer des ennuis. Navi leva les yeux au ciel, agacée par ce grand rabat-joie de loup, et entreprit de marcher en suivant simplement ses pieds, sans but précis, flânant innocemment sous la lumière argentée de la lune. Ce ne fut qu’après une vingtaine de minutes qu’elle trouva enfin de quoi satisfaire son envie de distraction. Devant elle, un grand édifice, sur l’en-tête duquel de larges lettres d’aciers étaient regroupées pour former le mot « Piscine ». Voilà un endroit qu’il serait tout à fait intéressant de découvrir de nuit… Réveillée par cette idée, pas forcément judicieuse, mais au moins distrayante, Navi vit ses lèvres s’étirer joyeusement en étudiant la question cruciale qui était : comment vais-je entrer là-dedans ?
« Non mais… Ca va pas non ? s’écria intérieurement Henry en se plaçant entre les portes de la piscine et elle.
— Roh ! Lâche-moi un peu Henry ! Que veux-tu qu’il m’arrive ? Au pire, je me prendrais deux heures de colle, ça ne va pas me tuer.
— Tu cherches les ennuis alors que tu viens juste d’arriver ? Mais enfin qu’est-ce qu’il y a dans ta tête ?
— Donc tu ne viens pas ?
— NON, je ne viens pas.
— … Comme tu veux. »
La discussion silencieuse s’arrêta là, et après avoir royalement haussé les épaules, Navi contourna son imposante silhouette, s’engageant vers l’activité de sa nuit. Comment allait-elle entrer ? Casser un carreau ? Mmmh… ça pouvait se faire, mais avant d’être accusé de destruction de bien publique, mieux valait essayer le plus évident… Navi appuya sur la poignée de la porte vitrée, espérant intérieurement qu’elle s’ouvrirait comme par magie, pour ne pas avoir à casser quoi que ce soit. Car c’était fait maintenant, elle ne pouvait pas reculer alors qu’elle venait d’envoyer bouler Henry, son orgueil ne le supporterait pas. Ô miracle, la porte n’était pas verrouillée. La blondinette béni silencieusement la tête de linotte qui avait oublié de fermer en repartant, et pénétra dans les locaux. Ou bien étaient-ils toujours ouverts ? On lui avait dit que ce n'était pas une Université comme les autres, mais avaient-ils assez confiance pour laisser les portes ouvertes ?!
Génial. Tout était d’un silence de mort, qui pouvait s’avérer particulièrement inquiétant, notamment si on considérait que c’était un parfait lieu pour un film d’horreur. Les gens devant leur écran auraient lancé des « Mais qu’elle est conne cette blonde, pourquoi elle va dans une piscine la nuit, toute seule !? ». Elle-même était une adepte des commentaires pendant les films d’horreur.
Si elle envisageait qu’un serial killer rôdait dans les zones d’ombre (autrement dit quasiment partout), elle allait faire une crise de panique et s’enfuir en criant, aussi tâcha t-elle de se calmer et d’avancer aussi naturellement possible vers la piscine principale.
Le toit était fait presque entièrement de verre, et voir la pâle lumière de la lune reflétée partout sur les murs par les ondulations de l’eau constituait un spectacle assez grandiose. Navi sourit toute seule, et ôta ses converses qu’elle lança à quelques mètres du bord. La jeune anglaise s’assit enfin sur le rebord, et plongea ses pieds dans l’eau fraiche, avant de s’allumer une cigarette. Le pied !
Alors qu’elle jouait d’une main avec son zippo, regardant fixement la flamme s’allumer et s’éteindre selon qu’elle l’ouvrait et le fermait, Navi sentit en elle l’envie de jouer avec le feu. Au sens propre du terme. L’anglaise déposa son zippo parterre, ferma les yeux et se concentra. Penser à quelque chose de joyeux…
Le trou noir. Aucune image délictueuse ne lui vint à l’esprit.
« Raaah ! » grogna t-elle pour elle-même, créant un écho désagréable dans l’immense bâtiment.
Elle coinça sa cigarette entre ses lèvres et ferma à nouveau les yeux, couvrant ses prunelles azurées. Penser à quelque chose de désagréable, alors ? Aussitôt, une succession de souvenirs affluèrent. Parmi eux, Navi en sélectionna un, encore tout frai en elle.
Le souvenir du détestable Matthew Whister, et son biiiiiiiiiiiiiiiip de daemon, Calypso. Elle se souvint très clairement de la douleur saisissante qui l’avait assaillie lorsqu’Henry avait été profondément mordu par la chimère, du sourire satisfait de celle-ci et du soutient que lui avait apporté Whister. La colère monta en elle comme une vague déferle sur la côte. Ca y était… elle pouvait sentir en elle ses émotions se transformer peu à peu en une chaleur grandissante. Plus que quelques secondes et le feu apparaîtrait. Quelques secondes… | |
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